#04 Financement des études : principale source de préoccupation des étudiants
Le financement est le principal frein à l’accès aux études, et la première cause d’autocensure pour les étudiants issus de familles modestes.
Des difficultés de financement certaines
À l’inscription dans l’établissement se pose immédiatement la question du paiement des frais de scolarité, et au moment de la rentrée viennent s’ajouter les frais de vie. Rassembler le financement nécessaire devient rapidement un casse-tête, surtout pour les étudiants qui ne peuvent pas être soutenus par leur famille.
Plus d’1 étudiant sur 4 estime avoir rencontré des difficultés à financer ses études. C’est plus d’1 sur 3 chez les CSP les plus modestes.
La dette étudiante se creuse
13% des étudiants ont fait appel à un prêt pour financer leur scolarité, le montant moyen d’endettement est de 23 000€.
Dans les établissements privés ce sont jusqu’à 60% des étudiants qui sont endettés pour un montant moyen de 31 000€.
Le financement par la dette bancaire n’est pas une solution disponible pour tous. Accéder à un prêt étudiant n’est possible que pour les étudiants qui peuvent s’adosser à une caution familiale suffisamment solide : 90% des étudiants ayant obtenu un prêt ont du présenter un ou plusieurs garant(s).
Et le rôle des banques dans tout ça ?
Les banques ne communiquent pas de telles données, mais nous avons interrogé les étudiants sur les refus de prêt auxquels ils ont été confrontés.
À partir de leurs témoignages, nous avons pu estimer que 31,6% des demandes de prêts reçues par les banques sont rejetées.
Pour les familles les plus modestes, c’est 40% des demandes de prêts qui sont refusées. Les motifs de refus ne sont pas explicitement présentés par les banques, mais dans la plupart des cas c’est le risque, et donc la solidité de caution qui est en cause.
Malgré la possibilité de rembourser le prêt après un différé, les banques analysent la capacité de remboursement à partir de la situation actuelle de l’étudiant (et donc, la situation de ses parents et/ou sa famille) plutôt qu’à partir de sa situation après l’obtention du diplôme.
Le financement de l’éducation en France
Face à la croissance du nombre d’individus en formation et au nombre de prestataires de services d’éducation, l’enjeu du financement est de taille pour l’Etat. Les pouvoirs publics financent toujours une partie élevée de l’investissement dans l’éducation, mais le secteur privé joue un rôle de plus en plus important à certains niveaux d’enseignement.
Dans l’enseignement tertiaire, ce sont essentiellement les ménages qui constituent le financement privé, ce qui soulève la question de l’égalité de l’accès à l’éducation.
Source OCDE
11% du financement de l’éducation supérieure en France sont supportés par les foyers. Cette part est de 23% en moyenne pour les pays de l’OCDE et de 46% pour les Etats Unis.
La répartition du financement de l’éducation supérieure entre le public et le privé est un sujet clé pour l’avenir. S’il tend à reposer de plus en plus sur les proches des étudiants, la fracture sociale entre les étudiants sera amenée à s’élargir.
👉 Pour en savoir plus sur l’égalité des chances dans l’éducation supérieure, rendez-vous jeudi prochain pour un nouveau chapitre détaillé ou bien téléchargez le dossier complet de Unly.
