A la veille de la rentrée politique, où en sont les partis ?

Ce jeudi, au lendemain du retour aux affaires du gouvernement, c’est la rentrée des politiques avec les journées d’été de la quasi-totalité des partis. Très loin des grands raouts traditionnels d’il y a quelques années, certains revoient le format, faute d’argent. Toutefois du côté de l’opposition, les choses ont quand même un peu évolué cette année. Wauquiez est arrivé à la tête des Républicains, Marine Le Pen a redessiné son parti, les Verts semblent particulièrement sûrs d’eux et Mélenchon positionne son parti comme la première force d’opposition. Sans oublier l’ombre de François Hollande qui semble rôder autour du Parti socialiste, dirigé depuis peu par Olivier Faure et dont le siège a déménagé en banlieue. Comment la politique française s’organise-t-elle à l’aube de cette nouvelle année ? Le séisme politique de la macronie est-il toujours aussi puissant à la veille des élections européennes de 2019 ?

The upday team
Le blog d’upday
4 min readAug 22, 2018

--

Pauline Hayoun, journaliste upday France

Reuters

De nouvelles forces en présence ?

Après un été difficile, perturbé par l’affaire Benalla, une chute de popularité du président, de son premier Ministre et des membres de son gouvernement, toujours inconnus au bataillon pour la plupart, la macronie n’est plus aussi puissante qu’à ses débuts, en mai 2017. Pour son an II, la rentrée du président s’annonce donc difficile. Une aubaine pour les forces d’opposition.

Le parti de Jean-Luc Mélenchon, la France Insoumise, qui se revendique “première force d’opposition”, a fait le pari d’une rentrée en fanfare : sa grand-messe de la rentrée, qui se déroulera à Marseille du 25 au 27 août, sera rythmée par des conférences sur l’idée d’une nouvelle République et des débats sur les élections européennes avec des figures de tous bords. Une innovation en politique qui pourrait faire du bruit… et une bonne occasion de faire des remarques au vitriol sur le gouvernement.

Getty

Europe Ecologie-les Verts ont aussi tenu à maintenir leur rendez-vous de rentrée. A partir du 23 août, à Strasbourg, les écolos organiseront des ateliers et des débats sur le thème de l’environnement. Et plus que jamais, les Verts sont “prêts” à passer à la vitesse supérieure pour notamment mener la bataille des élections européennes de mai 2019. Yannick Jadot, leur tête de liste, pense viser les 15% aux européennes. La campagne démarrera dès les journées d’été avec une “liste véritablement européenne”, contrairement “à celle des comptables et des libéraux avec à leur tête l’enfant prodige, Emmanuel Macron”.

Mais des partis d’opposition en crise

Mais d’autres partis d’opposition sont en crise. Pour preuve, les traditionnelles universités d’été seront low cost cette année. Le Parti socialiste, qui invite traditionnellement ses militants à la Rochelle, ne le fera pas cette année. Seuls les élus sont donc attendus du 23 au 25 août. L’ancien président François Hollande avait laissé planer le doute sur sa participation, avant de décliner. Après un été très médiatique, l’ancien président laisse donc cette fois le champ libre au nouveau premier secrétaire du parti, Olivier Faure, qui devrait condamner “une présidence du mensonge”, comme il l’a déjà fait dans les médias, tout en essayant d’imposer son leadership.

Getty

Du côté de la droite, le parti les Républicains organisera plusieurs rassemblements à travers la France par des fédérations locales, dont celui de la Baule le 1er septembre, où seront présents Valérie Pécresse et Brice Hortefeux… pendant que Laurent Wauquiez, patron LR toujours critiqué par une partie de son camp, sera en train d’escalader le Mont-Mézenc, comme chaque année. Au programme des débats de ces prochains rendez-vous : “l’addition Macron” pour les automobilistes ou encore la réaction de l’Elysée à la suite du scandale Benalla. Quant à Wauquiez, il misera sur la préparation des élections européennes et le choix de la tête de liste.

Getty

Après le gel de 2 millions d’euros, dans le cadre de l’enquête sur les emplois présumés fictifs d’assistants d’eurodéputés de l’ex-Front national, et malgré la collecte de 600.000 euros de dons, le parti de Marine Le Pen, le désormais “Rassemblement national”, doit, lui aussi, se serrer la ceinture. Au programme pour cette rentrée ? Une soirée au théâtre municipal de Fréjus, qui ne compte que 800 sièges, où la présidente devrait taper sur l’”Etat autoritaire que Macron met en place”.

--

--