Juppé / Fillon : le jeu des 7 différences

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4 min readNov 25, 2016

J-1 avant de connaître le vainqueur de la primaire de la droite. De la même famille politique, les deux candidats se rejoignent évidemment sur certains points dans leur programme politique. Enfin, surtout sur le plan économique. Retraite à 65 ans, fin des régimes spéciaux, temps de travail et cadre de licenciement décidés au sein des entreprises, entérinement du prélèvement à la source (négocié actuellement), suppression de l’ISF, fiscalité des GAFA… Mais des différences entre ces deux libéraux existent bel et bien :

  • Fin des 35 heures et emploi des fonctionnaires

La temps de travail maximum de 39h est préconisé par Alain Juppé. Pour François Fillon, il peut aller jusqu’à 48h (en fonction d’accords entre les entreprises et leurs salariés), soit la limite européenne. Mais il sera possible aux entreprises de décider de travailler moins.

L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy veut supprimer 500 000 emplois dans toute la fonction publique, soit le double de son rival.

  • TVA

C’est le retour de la TVA sociale avec une augmentation de 1 point pour Alain Juppé contre 2 points pour François Fillon, soit une ponction du pouvoir d’achat de 6,5 milliards d’euros pour l’un, 14,5 milliards d’euros pour l’autre.

  • Numérique

Le finaliste surprise à la primaire de la droite veut instaurer un statut de travailleur indépendant. Objectif : « permettre à tous les Français qui veulent proposer leurs services à des entreprises ou à l’État de le faire ». Alain Juppé est davantage méfiant. Pour lui, le « développement du numérique brouille la frontière entre salariés et travailleurs indépendants ». Ce sera « au législateur, en s’appuyant sur le dialogue social mais aussi sur le dialogue avec les plateformes, de préciser les cas dans lesquels des formes d’activité bénéficient d’une présomption de salariat ou d’une présomption de travail indépendant ». François Fillon veut aussi « l’instauration de services publics de l’open data avec le bon équilibre entre progrès et protection de l’individu ». Quand à Alain Juppé, lui, milite pour une démocratie numérique créant une « plateforme engageant le gouvernement à répondre publiquement à toutes les pétitions portées par plus de 100 000 signataires en 30 jours ».

  • Terrorisme

En faveur de l’expulsion des « individus dans la mouvance terroriste », François Fillon ambitionne d’empêcher les jihadistes partis combattre en Syrie de rentrer en France. Moins radical, son rival préfère l’assignation à résidence des fichés S jugés dangereux.

  • Environnement

C’est sur le principe de précaution instauré par Jacques Chirac en 2005 pour protéger les Français contre la grippe aviaire que leurs avis diffèrent. Il permet d’interdire, entre autre, le forage du gaz de schiste. François Fillon veut le supprimer de la Constitution. Et Alain Juppé souhaite le conserver à une seule condition : que cette mesure ne freine pas la recherche. À ce sujet, les deux hommes sont favorables à une reprise des expérimentations sur les OGM.

  • Famille

Sujet houleux. Les deux candidats ont des opinions très divergentes sur ce thème. Si ni l’un ni l’autre ne reviendra sur le mariage pour les couples homosexuels, François Fillon veut réécrire la loi Taubira pour « réexaminer » les règles de la filiation. Alain Juppé, lui, n’y touchera pas. C’est aussi et surtout sur le sujet de l’avortement que le maire de Bordeaux a attaqué son adversaire lui demandant de s’expliquer sur un droit que lui considère fondamental. Ce à quoi à répondu François Fillon : « je sais faire la différence entre mes convictions personnelles, ma foi, et le bien public ».

  • Culture

Absent des débats de la primaire de la droite et du centre, le thème de la culture occupe néanmoins une place dans leur programme. Avec un même constat : la panne du « modèle français » à l’étranger. Pour remédier à ce manque de rayonnement, Alain Juppé met le focus sur l’Afrique. Pourquoi ? Car en 2050, 85% des francophones seront originaires du continent Africain en 2050 et plus de 90% auront entre 15–29 ans estime l’organisation internationale de la francophonie. Pour accompagner ce développement, Alain Juppé opte pour une « valorisation de l’expertise française » et sur la création d’un « Eramus culturel ». Francois Fillon veut se concentrer davantage sur le tourisme culturel pour qu’il devienne un « vecteur de développement économique ». Comment ? À travers l’audiovisuel. Et faire de France Médias Monde « une partie intégrante de notre diplomatie culturelle ».

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les programmes d’Alain Juppé et Fillon dans leur intégralité ici : http://www.alainjuppe2017.fr/propositions https://www.fillon2017.fr/participez/

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Aurélie Lalanne

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