La Chine, une dictature assistée par la technologie

Le gouvernement chinois étend son emprise sur la vie économique et sociale du pays. Parallèlement, le territoire innove de plus en plus. Résultat : les progrès de l’intelligence artificielle transforment le régime en véritable “Big Brother”. Pigeons drones, système de notation, reconnaissance faciale… Ces systèmes mis en place pour surveiller la population chinoise (et qui dépassent tout ce que l’homme avait déjà envisagé), sont dignes d’une science-fiction. Ils sont, pourtant, une réalité dans l’Empire du Milieu.

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3 min readSep 11, 2018

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Pauline Hayoun, journaliste upday France

+Des caméras qui traquent les passants

Reuters

Les caméras de surveillance à reconnaissance faciale se multiplient en Chine. Partout où ils vont, les Chinois sont surveillés par des caméras capables, grâce à la reconnaissance faciale, de les identifier. D’ici 2020, on devrait compter près de 600 millions de caméras dans tout le pays. Objectif : veiller à la bonne tenue des citoyens chinois. Une procédure, qui rappelle évidemment “Big Brother” dans “1984” de George Orwell, et qui a des conséquences inévitables sur la vie privée.

Bande-annonce du film “1984” adapté du livre de George Orwell

Grands criminels ou piétons sans histoire un peu trop pressé, les caméras, ou les policiers équipés de lunettes, scannent tous les visages des passants, les rappellent à l’ordre, les arrêtent ou bien diffusent publiquement leurs noms, leurs photos ou des extraits de leur carte d’identité. En peu de temps, ces technologies de reconnaissance faciale sont devenues redoutables : en avril dernier, un homme recherché pour “crime économique” a été repéré au milieu d’une foule de 50.000 personnes venues assister à un concert.

+Quand une note définit le statut social des citoyens comme dans “Black Mirror”

Depuis 2014, Pékin a mis en place un système de notation des citoyens prévu pour 2020. Un projet qui vise à récompenser les bons comportements, comme acheter des produits chinois ou être assidu au travail, et à punir les mauvais, comme ne pas avoir payé une amende par exemple, via un système de points. Mais le pouvoir a pris de l’avance : depuis le 1er mai dernier, une mauvaise note sociale prive désormais certains citoyens de leurs droits, comme l’accès des transports publics ou aux logements sociaux. En à peine un mois, ce système de notation aurait empêché plus de 15 millions de Chinois à emprunter l’avion ou le train. A l’inverse, une bonne note permettrait d’obtenir de meilleurs crédits, de meilleurs appartements ou encore l’accès aux sites de rencontres. Cette évaluation permanente rappelle “Nosedive”, un épisode glaçant de l’excellente série “Black Mirror” : une note sociale passant par les réseaux sociaux finit par porter préjudice à la protagoniste. Un scénario devenu réalité en Chine qui ne cesse d’accentuer les inégalités sociales.

Extrait de “Nosedive” de la série “Black Mirror”

+Quand des drones en forme de pigeons surveillent les frontières

Le gouvernement est prêt à tout pour étendre le réseau de surveillance du pays : depuis début 2018, des pigeons robots, plus vrais que nature, se fondent au milieu des volatiles pour surveiller les citoyens.

Droits réservés

Ces oiseaux munis de caméras et de GPS ont été créés dans le cadre de l’opération “Colombe” pour garder un œil sur les habitants des frontières chinoises. Les images produites par ces robots sont ensuite utilisées par la police, l’armée, les secours et pour la protection de l’environnement.

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