Le président “Jupiter” n’échappe pas aux couacs

The upday team
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4 min readJul 19, 2017
REUTERS/Gonzalo Fuentes

Jupiter voit rouge. Malgré une communication chiadée, Emmanuel Macron n’est pas à l’abri d’un faux pas. Son image a déjà pâti d’élans jugés autoritaristes ou d’affaires concernant son entourage. Ses ministres MoDem et son ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, ont été mis en cause dès les premiers jours de mandat. Plus tard, son ex-porte-parole Laurence Haïm claque la porte regrettant une certaine “cruauté de la classe politique”. Aujourd’hui, politiques et militaires réagissent sans ménagement à la démission du chef d’état-major des armées Pierre de Villiers, impulsée par “l’autoritarisme” et “l’irresponsabilité du “petit chef” Macron. Décryptage de ces quelques accros.

Les affaires, déjà

STEPHANE DE SAKUTIN/AFP/Getty Images

Dès le mois de mai, Richard Ferrand était mis en cause pour un possible conflit d’intérêt lors d’une transaction immobilière remontant à 2011. Directeur général des Mutuelles de Bretagne à l’époque, il aurait choisi une Société civile immobilière (SCI) pas encore existante légalement. Problème ? La SCI sera confiée à la gestion de l’épouse de Richard Ferrand. Légal ou pas ? La justice en décidera. Mais il s’agit là encore de ces petits arrangements en famille dont ne veulent plus entendre les Français et, par ricochet, l’exécutif qui planche sur la moralisation de la vie publique. Pour apaiser la polémique, Richard Ferrand est rapidement poussé hors du gouvernement et est désigné chef de file des Marcheurs à l’Assemblée nationale.

Transparence et probité sont répétées à l’envi par le premier gouvernement Philippe. Rappelons que la composition de celui-ci avait été retardée au prétexte d’un épluchage minutieux de la situation fiscale et des possibles conflits d’intérêts des futurs ministres. Pourtant, les premiers jours de gouvernance voient émerger les premières affaires. Le 20 juin, Sylvie Goulard, éphémère ministre des Armées, démissionne. Un choix fait “en conscience” après l’ouverture d’une enquête judiciaire concernant des emplois présumés fictifs au MoDem. Elle sera suivie par les deux autres grandes figures du parti centriste : François Bayrou et Marielle de Sarnez.

“Et puis quoi encore ?”

STEPHANE DE SAKUTIN/AFP/Getty Images

Laurence Haïm avait rejoint le candidat Macron en janvier, voyant en lui le “Obama français”. L’ex-journaliste et correspondante à la Maison Blanche s’était lancé le défi du porte-parole d’En Marche pendant la présidentielle. Mais l’aventure n’a pas duré. Deux mois à peine après l’élection de son poulain, Laurence Haïm annonce qu’elle quitte La République En Marche, soulignant des “instants de cruauté dans le monde politique”. Elle entend se consacrer à “de nouvelles aventures”. Selon les révélations du Canard Enchaîné, elle aurait demandé un poste d’ambassadrice à Emmanuel Macron. Une requête balayée d’un lapidaire “Et puis quoi encore ?”. Sur son compte twitter, la principale intéressée a démenti avoir jamais voulu être ambassadrice.

“Je suis votre chef”

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / Contributeur

C’est une première sous la Ve République. En désaccord sur la question budgétaire, les deux hommes ont alimenté la polémique via médias interposés. En cause ? La cure d’austérité imposée par Emmanuel Macron, contestée par le chef d’état-major des armées. Pierre de Villiers avait exprimé son inquiétude avant de se faire recadrer par Emmanuel Macron, “Je suis votre chef”, visiblement peu disposé à être contredit. “(J’estime) ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays”, a alors réagi Pierre de Villiers pour justifier sa démission.

Président destructeur”, “Mauvais signal pour la communauté militaire” : son départ a entraîné sans attendre de vives réactions.

La baisse des APL passe mal

PATRICK KOVARIK/AFP/Getty

Mesure impopulaire et jugée “indécente”par Robert Hue. L‘ex-communiste qui s’était rallié à Emmanuel Macron lors de la présidentielle, dénonce la baisse des aides au logement. ““Le Mouvement des Progressistes s’insurge contre cette décision et souhaite qu’une toute autre direction soit prise afin que les propositions faites pendant la campagne électorale par le candidat Emmanuel Macron — hausse du pouvoir d’achat, protection des classes sociales les moins favorisées — soient véritablement mises en oeuvre”, a averti le sénateur du Val-d’Oise” écrit-il dans un communiqué.

Manon Laplace

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