L’élection législative italienne, une angoisse pour les Italiens, toujours incertains

Ce dimanche 4 mars est un jour déterminant pour les Italiens qui sont appelés à voter pour composer leur futur Parlement. Mais, entre un nouveau système électoral complexe, la poussée de la droite et la montée du populisme, le choix ne leur a jamais semblé aussi compliqué. Surtout que la gauche en a déçu plus d’un. Mais quelles peuvent être les issues et les scénarii possibles ?

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4 min readMar 4, 2018

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Reuters / Alessandro Bianchi

Par Pauline Hayoun, journaliste upday France

+Un nouveau système électoral complexe

Pour la première fois, les Italiens vont voter selon une nouvelle loi électorale… quelque peu complexe, qui risque de ne pas donner lieu à une majorité stable. On vous explique.
Un peu plus d’un tiers des sièges (40%) est attribué au scrutin uninominal. C’est le candidat qui obtient le plus de voix qui est élu. Les deux autres tiers sont attribués à la proportionnelle et ce sont les candidats sur les listes obtenant le plus de voix qui sont élus. Mais cette année, trois principales forces politiques s’affrontent et aucune n’est vraiment prédominante. Vous avez ainsi la coalition de droite et de l’extrême-droite (en tête avec 37% des intentions de vote), les populistes du Mouvement 5 étoiles (30% des intentions de vote) et la gauche avec le Parti Démocrate de Matteo Renzi (23% des intentions de vote).

Reuters / Stefano Rellandini

+Si la droite gagne

C’est le scénario le plus probable. La coalition de la droite rassemble plusieurs partis dont Forza Italia le parti du « cavaliere » Silvio Berlusconi, et la Ligue, le parti d’extrême-droite de Matteo Savini. Condamné pour fraude fiscale, Berlusconi ne peut diriger jusqu’en 2019, donc si son parti arrive en tête, ce sera Antonio Tajani, le président actuel du parlement européen qui dirigera le gouvernement. Si, en revanche, le parti d’extrême droite arrive en tête des votes, Savini sera le chef du gouvernement. Selon les derniers sondages, la coalition comptabilise 37% à 38% des intentions de vote, « à zéro virgule quelque chose des 40%”, selon Berlusconi, ce qui signifie la possibilité d’avoir la majorité.

Reuters / Alessandro Bianchi

+Si le Mouvement 5 Etoiles gagne

Le Mouvement 5 Étoiles, créé il y a bientôt 10 ans (en 2009) par l’humoriste Beppe Grillo, est devenu un des partis politiques les plus importants du pays. Pourtant, il a refusé toute alliance avec les autres mouvements. Luigi Di Maio, 31 ans, est le nouveau leader de ce parti « hors-système », pro-écologique et populiste. Plus rassurant, plus jeune, moins protestataire, plus institutionnel que Beppe Grillo, c’est lui qui pourrait gouverner si son parti gagnait aux élections législatives. Crédité d’environ 30% des intentions de vote, mais isolé, le Mouvement 5 Etoiles a peu de chance d’arriver en tête des suffrages, mais il pourrait quand même être le premier parti du pays, grâce, entre autres, à un discours de moins en moins eurosceptique qui réunit davantage d’Italiens.

Reuters / Tony Gentile

+Si personne ne gagne… la gauche est victorieuse

Si, dans ces élections, aucune majorité ne se dessine, la gauche pourrait bien être la gagnante de cette élection. En effet, Sergio Mattarella, le président de la République laissera sûrement en place le gouvernement actuel de centre gauche de Paolo Gentiloni au pouvoir, au moins jusqu’à l’organisation de nouvelles élections. Paolo Gentiloni est un démocrate, soutien des grands leaders européens Angela Merkel et Emmanuel Macron, particulièrement inquiets de l’alliance de Silvio Berlusconi avec l’extrême-droite ou de la montée du Mouvement 5 étoiles. Il appelle à « un vote utile contre le populisme sous peine de retourner au passé ».

Reuters / François Lenoir

Même si les Transalpins ont connu plus de 60 gouvernements en l’espace d’environ 70 ans, l’Italie est donc aujourd’hui dans l’incertitude la plus totale. Après une campagne ayant pour principaux thèmes les migrants, l’Europe et la crise économique, il faudra attendre tard dans la nuit de dimanche à lundi pour avoir une première indication de la composition du futur Parlement.

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