[Phase 0] Quelques pistes pour favoriser le bouillonnement d’idées et les qualifier

fred W
Usine IO
Published in
4 min readMar 11, 2016

Cet article fait partie d’une série concernant la méthodologie de développement de produits dite méthode 5P, mise en place dans l’encadrement des projets au sein d’Usine IO.

Il est toujours difficile de partir d’une page blanche, tant les possibilités sont nombreuses voire infinies. En effet, comment savoir à quel moment nous allons avoir l’idée ? Et une fois que nous l’avons trouvée (ou les avons trouvées), comment en faire un produit ? Heureusement, les sources d’inspirations sont nombreuses et les ressources disponibles considérables. Même si nous savons d’ores et déjà que nous allons créer un objet, je vous propose de penser prioritairement au service qu’il rendrait.

La phase de veille et d’exploration est une étape d’ouverture durant laquelle nous allons chercher à définir un concept. Riche en échanges, elle contribue à la mise en place d’un réseau d’acteurs. Pendant cette phase les idées vont être formalisées. Cette phase n’a pas de durée définie, l’émergence de l’idée et la capacité d’un marché à y répondre n’étant pas contrôlable.
L’apparition de nouveaux concepts se fait de manière inattendue, notamment pour les innovations de rupture. Il est très difficile de prédire la portée d’une innovation. Un très bon exemple est celui d’internet, originellement outil issu de la recherche scientifique et militaire des années 80 qui a mis près de 30 ans à changer nos habitudes quotidiennes.

Nous évoluons chacun dans des environnements perfectibles dont les codes changent en permanence (nouvelles modes, nouvelle organisation du travail, etc.). C’est en observant et en analysant ces codes que nous allons soulever de nouvelles problématiques et pouvoir y apporter des réponses.

Pour être innovant il faut savoir se mettre en péril. L’innovation comporte un risque intrinsèque. Il n’existe pas d’innovation sans risque, ni de processus permettant d’effacer complètement ces risques. Le premier risque de l’entrepreneur est financier mais il est aujourd’hui possible d’essayer son idée à moindre coût, avant de se lancer, avant d’investir en hypothéquant tous ses biens.

Préparez-vous ! On trouve de nombreux dispositifs en France permettant de se lancer (Congé pour création d’entreprise, Pôle-emploi/Accre, auto-entreprise, etc.), beaucoup d’informations disponibles et des lieux ad-hoc (voir la liste des ressources en fin d’articles).
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes : il n’existe pas de technologie, de produit ou de marché qui n’a pas de concurrence. Au quotidien, je rencontre des porteurs de projet qui me disent qu’ils sont seuls sur leur marché, qu’ils ouvrent un marché. Honnêtement, je n’ai jamais vu de produit de ce type. Si on n’identifie pas la concurrence, il faut élargir le spectre en se posant la question : comment fait-on sans mon innovation pour obtenir le même résultat ? Et du coup, quel est le service rendu par mon produit ?
Exemple : Avant les e-mails, il existait le téléphone, le fax et le courrier pour transmettre des informations.
Il existe de nombreux obstacles à l’innovation que ce soit dans la formation de l’idée ou dans sa mise en place. Par exemple l’organisation de l’entreprise traditionnelle permet rarement que les employés du marketing et ceux de la production travaillent ensemble. Pourtant, confronter ses idées avec des individus qui pensent différemment est particulièrement enrichissant. On parle d’organisation en silos. De plus, le management par objectifs à court termes ne laisse pas la place au travail de réflexion nécessaire à l’éclosion d’une idée.
Cependant, il existe un certain nombre de catalyseurs. On peut citer notamment, l’art qui vient questionner les codes établis en s’affranchissant des contraintes temporelles. L’observation et la rencontre des utilisateurs de la concurrence sur leurs habitudes en est un autre. Il existe aussi des méthodes d’innovation comme le triz et ses dérivés, le design thinking, etc. Il est aussi intéressant de s’entourer et d’entrer dans la dynamique de son projet en participant à des salons, des conférences, des hackathons, etc.

Quelques ressources à explorer :
- Prisme BNF : énorme base avec études de marché, thèses et bibliothécaires passionnés et compétents.
- Les plateformes de développement, et les tutos associés (type arduino)
- Les MOOC, les cours en ligne
- Exploiter Linkedin au mieux en proposant à son réseau et aux contacts de son réseau des cafés, déjeuners, etc.

Il est utile de schématiser dès que possible la manière dont s’applique son innovation. En effet, la maxime de Napoléon est toujours aussi vraie, « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours ». Il est intéressant de faire des cas d’usages « sans mon produit » & « avec mon produit ». Ce qui permettra aussi de bien positionner son service à terme.

Pour conclure : c’est un exercice difficile pour moi que de décrire un process pour faire émerger une idée. Il n’existe malheureusement — ou heureusement — pas de recette miracle. Cependant, avoir des idées, c’est bien, savoir les exploiter et en retirer un produit, c’est autre chose. Et pour cela, on a besoin de méthode.
Rendez-vous donc au prochain article pour voir comment mettre le pied à l’étrier.

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