La liste des sites de streaming illégaux écrite noir sur blanc.

La ministre de la culture Françoise Nyssen envisage cette mesure pour lutter contre le piratage des films sur Internet.

La France est au cœur d’une difficile réforme de la chronologie des médias qui correspond à l’ordre et les délais dans lesquels un film peut être diffusé à la télévision, en vidéo ou en vidéo à la demande après sa sortie en salles. Treize organisations du septième art, ainsi que trois chaînes de télévision Canal+, M6 et TF1 avaient demandé à Françoise Nyssen, la ministre de la culture, des mesures réelles contre le piratage des films. Cette pratique représente 1,3 milliard d’euros de manque à gagner annuel en France pour toute la filière.

Mercredi 18 avril, la ministre a annoncé qu’elle envisageait une liste noire de sites illégaux de streaming. Elle serait établie par la haute autorité. Elle concernera la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. La liste noire permettra aux fournisseurs d’accès, aux moteurs de recherche comme Google et également aux annonceurs de bloquer et supprimer l’accès aux sites.

Priorité sur la lutte contre les sites pirates

« L’essentiel de notre arsenal porte sur le téléchargement pair à pair, aujourd’hui, alors que le piratage se fait dans 80 % des cas en streaming ou en téléchargement direct ». Mme Nyssen

Elle reconnaît également:

« Évoluer le mécanisme de riposte graduée, en plaçant la priorité sur la lutte contre les sites pirates pour les assécher (…) et les faire disparaître ». Mme Nyssen

Ces propositions interviennent alors que plusieurs organisations représentant le cinéma indépendant menaçaient de boycotter mercredi une réception au ministère si aucune mesure antipiratage n’était annoncée d’ici là.

Le système français obsolète

Le système actuel est jugé totalement obsolète, en raison du piratage des films et de l’essor de plates-formes comme Netflix. Celle-ci finance de façon importante la production cinématographique. Lorsqu’un long-métrage est financé par Netflix et projeté dans les salles en France, celui-ci devra attendre 3 ans avant de pouvoir le mettre sur son site. Ce qui montre que le système est complètement obsolète et qu’il faut y remédier par des réformes.

La concurrence rude

Le système de la France n’a rien à voir avec celui des autres pays et pour cause , ailleurs, des contrats ad hoc lient les détenteurs des films aux exploitants de salles, aux télévisions, aux éditeurs vidéo ou aux plates-formes de services de vidéo à la demande par abonnement SVOD, comme Netflix.

Pour éviter toute concurrence inéquitable la ministre souhaite imposer dans le cadre de la révision de la directive européenne sur les Services de médias audiovisuels, les mêmes obligations de financement établies hors de l’Hexagone.

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