Play it again Steven !

En 2045, les humains trompent la morosité ambiante en s’immergeant dans un jeu vidéo géant. C’est Spielberg qui est aux manettes, et il s’en donne à cœur joie dans ce blockbuster truffé de références à la culture pop.

C’est tiré du roman a succès d’Ernest Cline que le papa du cinéma à créer son nouveau chef d’œuvre. Le film se déroule en 2045 entre les bidonvilles saturés d’échafaudages de la ville dépotoir qu’est devenue Columbus. Mais aussi les décors bariolés, perpétuellement mutants, du paradis virtuel de l’Oasis. C’est une image vingt ans plus tôt par James Halliday que ce monde se développe au gré de l’imagination des joueurs devenu l’ultime refuge pour les habitants d’une planète surpeuplée, sur urbanisée, surexploitée, où l’air est devenu irrespirable.

Serait-ce une réalisation imaginaire tant bien que réaliste du devenir de notre planète ?

Une planète dégradé

Dans le rôle d’entremetteur : la banque de pop culture ou est enfermé la mémoire de James Halliday, à partir de laquelle il a élaboré son monde. Les références au cinéma et à la musique des années 1970 et 1980 et aux jeux vidéo de plus ou moins toutes les époques saturent les plans d’une profusion anarchique de signes qui donnent à ce récit futuriste la forme étrangement anachronique qui en fait le charme. C’est quand les personnages ne se battent pas contre des zombies dans l’hôtel de Shining, quand leurs voitures ne s’envolent pas dans les airs au son de Jump de Van Halen qu’ils lévitent au-dessus de vide sur le dancefloor de La Fièvre du samedi soir et font jaillir des Aliens de leur ventre pour rigoler.

Ce feu d’artifice citationnel n’a rien de gratuit : il célèbre cette culture de l’entertainment dont Spielberg est incontestablement le parrain.

un monde virtuel

C’est A.I. Intelligence artificielle que, par son monde ravage, Ready Player One nous rappelle. Face à ses jeunes héros qui apprennent ensemble à développer des sentiments, des liens de solidarité, un sens de la responsabilité, on pense parfois à David, l’enfant Robot sensible que rejetaient des humains incapables d’aimer. Si séduisante que peut paraître l’Oasis, elle n’est qu’une prison pour ceux qui cherchent à fuir leur condition humaine. Cette veine mélancolique dont la charge émotionnelle explose dans une scène finale magnifique traduit ce conflit jamais résolu chez le cinéaste entre optimisme enfantin vis-à-vis du progrès technologique et une angoisse profonde quant à ses effets sur des adultes dangereusement irresponsables

Enfin, c’est l’influence de ce monde virtuel que Ready Player One nous montre qu’il est important de retenir. Malgré une technologie de plus en plus ancrée dans nos modes de vie nous restons des êtres humains et avons encore besoins de réalité non virtuelle. Spielberg nous montre parfaitement cette influence grandissante mais nous en restons néanmoins spectateur.

Sources :

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