#Loriginedumal

On a toujours entendu par ci par là des rumeurs d’agressions fondées ou infondées sans réellement y prêter attention. Personne n’a jamais vraiment cherché plus loin, que ce soit des agressions issues du milieu politique avec Hulot, DSK ou même Trump ou issues du monde des paillettes avec Weinstein, Woody Allen, Kevin Spacey ou John Travolta ou bien même du harcèlement sexuel commis dans la rue, serait-ce dû à un sentiment de toute puissance pour l’Homme ? Cependant, depuis environ 1 an de nombreuses plaintes pour agressions sexuelles envers les femmes ressurgissent.

Et Dieu créa Weinstein …

Tout a commencé avec les révélations de La journaliste Jodi Kantor qui menait l’enquête depuis plusieurs années. Elle a révélé grâce aux récits de deux actrices, Ashley Judd et Rose McGowan, dans le New York Times du 5 octobre 2017, les agissements de Harvey Weinstein. C’est deux actrices accusent d’harcèlement, et d’agression sexuelle le grand et puissant producteur. Depuis ces révélations, les paroles des femmes agressées se sont libérées et ont enfin été écoutées et surtout crues. Certains grands noms nous ont laissé bouche bée, tel que Angelina Jolie, Léa Seydoux, Cara Delevingne, Asia Argento, mais aussi des inconnues qui ont travaillé pour le producteur. De tels actes auraient pu rester encore longtemps inconnu du public si certaines femmes n’avaient pas eu le courage et la ténacité pour se faire entendre. Dans un monde ou le genre et le pouvoir dirige, comment faire pour se sentir soutenu et écouté quand tout le monde sait mais personne ne dit rien ?

Nous pouvons nous demander comment cela est-il encore possible aujourd’hui alors que certaines des plaintes datent d’une trentaine d’années. Interrogé à de nombreuses reprises, certaines employées de Weinstein reconnaissent avoir eu conscience de ses agissements. Mais aucune d’elles n’ont osé parler par peur des représailles. La journaliste Sharon Waxman du New York Times avait déjà essayé en 2004 de faire éclater la vérité au grand jour mais elle explique que son enquête a été censurée sous la pression de puissants noms d’Hollywood comme Matt Damon et Russell Crowe.

http://www.rtl.fr/culture/cine-series/affaire-harvey-weinstein-l-histoire-d-une-omerta-a-hollywood-779047708

Harvey Weinstein a tenté de présenter ce qu’il appelle des excuses en expliquant simplement qu’il a « grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différents. » Son avocate Lisa Bloom, a fait encore plus fort en anéantissant toute possibilité d’excuse en disant : « c’est un vieux dinosaure qui apprend de nouvelles manières ». Mais tenez-vous bien le meilleur arrive. Asia Argento, l’une de ses victimes, a publié une liste de toutes les femmes victime du producteur. 93 au total, dont 14 violées.

Weinstein utilisait le même mode opératoire pour toutes ses victimes. Il leur demandait de venir discuter d’un rôle ou d’un scénario dans une salle de réunion avec une autre personne pour les mettre en confiance. Puis leur donne rendez-vous dans une chambre d’hôtel avec un prétexte ou un autre. Il va par la suite dans la salle de bain est ressort en peignoir. Puis, il leur demande un massage ou lui en propose un avant d’essayer de les forcer à l’embrasser ou de mettre leurs mains sur son entrejambe. Weinstein mettrait après place à des accords à l’amiable afin de ne pas salir sa réputation. Il usait, à chaque fois, d’intimidation et de chantage quant à sa capacité à faire et défaire des carrières.

Le seigneur des porcs.

Crée par la journaliste Sandra Muller, elle nous explique pourquoi et comment elle a créé ce hashtag. “Alors que j’en parlais avec une amie, que je lui racontais ma propre expérience avec un ancien dirigeant de France 2 […] qui m’avait dit un jour de festival de la télé à Cannes « Tu as de gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. » Nous nous sommes dit, il faut nous aussi dénoncer ces harceleurs !” Elle nous explique aussi qu’à Cannes « on l’appelait le porc » (Weinstein.) Il n’en fallait pas plus pour que la journaliste décide d’aider encore plus la libération de la parole des femmes et enlève la honte et la peur du jugement qui se cachent derrière toutes agressions ou harcèlement sexuel.

“Les chemins de la Liberté”

Après cette histoire digne d’un blockbuster américain, la parole des femmes ont pris de l’importance. Elles sont écoutées, crues, entendues et se sentent soutenues, mais surtout plus honteuse ni responsable de ce qu’il leur est arrivé. Pour arriver à ce résultat et être entendues par la gente masculine, les femmes ont décidé de publier haut et fort ce qu’elles ont vécu tout en gardant la tête haute et en montrant que non, ça n’arrive pas de temps en temps, mais bien trop souvent. C’est une actrice/productrice et activiste américaine ; Alyssa Milano, qui a lancé le #metoo, “Suggéré par un(e) ami(e) : si toutes les femmes qui ont été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle écrivaient ‘moi aussi’ en statut, peut-être que les gens se rendraient compte de l’ampleur du problème”. Personne ne s’attendait à ce que cela prenne autant d’ampleur. Ça montre malheureusement, que le harcèlement et les agressions sexuelles sont plus fréquents que l’on peut l’imaginer dans notre société et que c’est un réel problème. Ce hashtags a permis de montrer une réalité souvent cachée par la honte de ne pas être prise au sérieux. A la différence de #balancetonporc, #metoo qui n’est pas fait pour divulguer l’homme et l’agression qu’elle a subie mais simplement dire qu’elle a été victime. D’autres hashtags un peu moins connus comme #MyHarveyWeinstein ou #Yotambien sont apparus à travers le monde.

Et nos amis les hommes dans tout ça ?

Evidemment il ne faut pas faire une généralité et mettre tous les hommes dans le sac de l’agresseur et de l’harceleur. Bien des hommes en ces temps difficiles sont venus montrer leur soutien aux femmes lors de marche dans les grandes villes Théo 22 ans. « A nous de montrer notre soutien. Pour moi, le harcèlement de rue c’est dégueulasse mais je sais qu’il y a encore du boulot… » ou sur les réseaux sociaux. Certains aussi ont partager leur agression et leur avis sur la question. En effet, Raphaël Glucksmann et Michel Hazanavicius ont pris les choses en main. Ils ont créé le #Wetoo pour montrer leur soutien aux femmes en refusant « liberté d’importuner ». Ils nous expliquent que « ce mouvement d’émancipation nous réjouit car il ne s’agit pas d’une révolte des femmes contre les hommes mais d’un combat commun contre les injustices faites aux femmes. » Le #HowIWillChange a aussi fait son apparition pour appeler les hommes à changer d’état d’esprit.

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