13 Novembre: angoisse baignante

Le monde vu d’en bas
Putod Claire
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2 min readNov 19, 2015

Vivre en société, cela signifie vivre les faits qui s’y produisent.

Les attentats du 13 Novembre dans la capitale parisienne ont eu des conséquences tant physiques que psychologiques sur bon nombre d’entre nous. Pour certains, cela peut se traduire par des crises d’angoisses. Une rescapée du Bataclan témoignait ce Vendredi 20 Novembre sur France Culture, avoir vécu plusieurs crises de panique. Je l’ai moi-même ressenti, et seule la poésie m’a aidé à l’exprimer.

La bête
C’est une vague au galop, vive et surprenante ; trouble mes nuits, elle m’enlace,attachante.
Ma dépendance, figée, en jouit ; c’est alors qu’elle laisse tomber son fruit.
Elle m’embrasse, tel un souffle colonisateur ; je m’embrase, m’envole dans un
néant trompeur.
Ivre de douleur, je déambule, confuse ; puis me perds, un état que j’accuse.
Alors tout se mélange et se confond ; ma démence devient raison.
L’insoutenable peur d’y céder m’envahit, tandis que les murs porteurs de mon
être quittent mon esprit.
Elle fait son nid, petit à petit m’appartient ; c’est désormais elle qui décide,
dessine mon destin.
Cette part de moi, sombre, mystérieuse, indécente, déclenche le combat d’une
liberté effrayante.
Tel un amour malsain, elle me persécute, au point qu’aux piques et hauts le
cœur, je m’exécute.
Puis dans la difficulté vient la hargne, elle m’engloutit de son poids et me gagne.
Un état de colère à tout faire trembler, depuis mon trou j’observe mon
incapacité.
La force du mal être qui dévaste mon quotidien, elle se puise dans ma tête, face à ça je ne suis rien.
Litiges, je me lance dans un dernier ébat, me débat contre mon autre, pour me
laisser à tout va.
Une bête frêle, tenace, mais éphémère ; car peu importe le fleuve, ils mènent
tous à la mer.

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Le monde vu d’en bas
Putod Claire

Vision du monde qui nous entoure. Révéler les valeurs de chacun. Donner à voir les oubliés.