Etre amérindien en occident

Le monde vu d’en bas
Putod Claire
Published in
3 min readNov 19, 2015

« Nous sommes Indiens et fier de l’être»

Jusqu’en 1950, beaucoup été contraint de dissimuler leurs origines amérindiennes pour trouver du travail aux Etats Unis. Depuis, on assiste à l’affirmation de leur identité et à l’attachement à leur histoire et à leurs valeurs. Aujourd’hui, ils proclament: « Nous sommes Indiens et fier de l’être ».

La spiritualité est le point culminant de leur culture. Etant toujours mal comprise, ils doivent se battre pour que le Sacré soit respecté.

« Leur nouveau combat : faire respecter leurs valeurs spirituelles » affirme Joëlle Rostkowski, ethno-historienne, s’impliquant personnellement dans le militantisme indien d’aujourd’hui. En 1900, seul 250 000 amérindiens continuaient d’occuper les terres sacrées de leurs ancêtres. Aujourd’hui, ils sont plus de 4,5 millions. Cette renaissance démographique s’associe à l’amélioration de leur condition de vie, et à leur reconnaissance politique, culturelle, et sociale, notamment aux Etats-Unis.

Tribu cheyenne dans une réserve

John Collier, commissaire aux affaires indiennes durant le mandat de Franklin D.Roosevelt, s’est longtemps battu pour que la culture indienne fasse partie intégrante de l’histoire de l’Amérique. Ainsi, le gouvernement féderal a déclaré que les Amérindiens devaient continuer d’exister. C’est à partir de cette date que l’on considère le renouveau Indien.

« Quand vous en aurez marre d’en avoir marre, alors vous changerez quelque chose » répète souvent Jerry Dunson, leader spirituel Kiowa-Ponca, rare porteur de la pipe Sacrée et Danseur du soleil. Un mélange de sagesse et d’ambition contemporaine, avec un grain d’humour et de simplicité.

Jerry Dunson durant une cérémonie

Jerry Dunson alias « Buffalo spirit », est né de parents Amérindiens d’Amérique du Nord. Après avoir travaillé plus de 15 ans comme thérapeute et dans la gestion de groupes, cet amérindien américano-allemand s’intéresse au bien-être et à la spiritualité. Il est aujourd’hui reconnu en tant que leader cérémoniel, homme médecine, et danseur du soleil Kiowa-Ponca*[1]. Au travers de ses conférences, il fait partager la tradition et la vision de son peuple. Lors de son passage à Clermont l’Hérault les 4 et 5 Avril pour son séminaire « Animaux totems et chakras », il est venu enseigner les traditions amérindiennes.

« Un jour, toutes les races laisseront leurs différences de côté et chemineront ensemble »

De sa culture il retient les chants et prières en dialecte amérindien. Rythmes de tambours, chants de cérémonies, et cris de loups lui sont indispensables à l’entrée dans l’état de conscience chamanique. Porteur de la pipe sacrée, il est celui qui permet aux hommes de prier. La « Chanupa », signifiant calumet en français, est une grande responsabilité et un honneur pour le dépositaire.

Chef Cheyenne

Respectant la tradition de la transmission orale, « Bufallo Spirit » parle de la civilisation de ses ancêtres et du peuple amérindiens, d’hier à aujourd’hui. Il propose de suivre le chemin qui, un jour peut-être, mènera à la réalisation de cette prophétie : « Un jour, toutes les races laisseront leurs différences de côté et chemineront ensemble »

*[1] — cérémonie religieuse la plus importante pour les tribus se nourrissant de bisons, composée de sacrifices, afin de célébrer la renaissance des participants et de leur famille. Ce rite célébre aussi le renouveau du monde terrestre. Encore pratiquée de nos jours.

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Le monde vu d’en bas
Putod Claire

Vision du monde qui nous entoure. Révéler les valeurs de chacun. Donner à voir les oubliés.