Ode à Montréal
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Notre première rencontre s’est déroulée en 1999. Tu étais l’ultime étape de notre voyage de prospection qui allait déclencher notre projet d’immigration au Canada.
Comme la plupart des voyageurs qui découvrent ce magnifique pays, nous sommes arrivés à Toronto pour descendre aux chutes du Niagara, puis nous sommes remontés sur Ottawa en passant par Kingston. Nous avons poursuivi notre route en passant par Grand-Mère jusqu’à Chicoutimi. Nous avons ensuite longé le fjord du Saguenay jusqu’à Tadoussac pour descendre en suite sur Québec et finir notre magnifique escapade à Montréal.
C’est ici qu’à commencé notre histoire commune. Nous avons avons découvert une ville cosmopolite, mêlant l’architecture nord-américaine avec des touches européennes.
La première impression nous a permis de valider le fait qu’il serait possible que nous puissions venir vivre une partie de notre vie dans cette métropole.
Montréal est une ville immense, elle s’étale sur une ile de 35 km sur 15. De part cette étendue la densité de la population n’est pas oppressante. Montréal est composée de parcs et jardins qui accentuent cette impression de nature au sein de la métropole.
Il n’est pas rare d’y rencontrer des écureuils.
La plupart des habitations ne dépassent pas 2 étages, il y a de l’espace partout, peu de clôture. Seul le centre-ville concentre des tours. Mais celles-ci ne doivent pas dépasser la hauteur du Mont-Royal.
La montagne des montréalais !
Après notre retour en France, nous avons entamé les démarches pour immigrer. En 2003, nous sommes arrivés pour la première fois comme résident permanent. Notre première adresse se situait dans le quartier latin, Rue Saint-Christophe près de la place Gamelin.
C’est à partir d’ici que nous avons commencé à entamer notre intégration.
Montréal et ses habitants nous ont offert l’opportunité de comprendre la culture québécoise. Il a fallut réapprendre à faire ses courses, à gérer son compte bancaire, à trouver un travail et des écoles et à appréhender le cycle des journées, totalement différent du notre.
C’est à partir de ce moment que l’on a pris conscience de la grandeur de Montréal. Cette ville est constituée d’une multitude de quartiers différents au sein desquels des communautés se sont parfois regroupés.
A chacune des différentes adresses dans lesquelles nous avons vécu, nous avons eu l’impression de vivre un peu dans une commune différente, ce qui est génial et très formateur pour des immigrants.
Une des choses qui est le plus difficile à percevoir lorsque l’on vient en touriste à Montréal, c’est la vie bouillonnante que l’on peut y vivre à chaque saison.
Montréal est une ville qui se vit de l’intérieur.
Sa beauté n’est pas basée uniquement sur son architecture particulière ou historique.
L’hiver rude n’est pas non plus un frein à la vie trépidante de Montréal. En plein hiver, la circulation routière, les transports en commun fonctionnement normalement.
La ville souterraine permet de se balader dans tout le centre-ville sans sortir dehors. Ce réseau est accessible de la plupart des rues, autoroutes et stations de métro du centre-ville.
En quatre ans seule une tempête de glace noire nous a bloqué quelques heures !
Des festivals d’hivers, de la randonnée, du ski de fond, de la luge sont accessibles en pleine ville et la pêche blanche est possible sur le Saint-Laurent.
Le cycle hivernal est ponctué par de régulières bordées de neige. Après chaque bordée, un soleil flamboyant reflète sur la neige et apporte une luminosité très agréable dans les froides et courtes journées hivernales.
Le plus dur à vivre c’est la durée de l’hiver, de novembre à début mai l’hiver est là et il es bien là.
Comme le dit justement Gilles Vigneault
Mon Pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin, ce n’est pas un jardin, c’est la neige
Et lorsque la neige disparait, et qu’elle laisse apparaitre à nouveau le bitume, la pelouse, les bourgeons des arbres, la dernière bordée de neige de début mai vous agace quelque peu.
Je suis plus capable, comme on dit au Québec !
En revanche, la période estivale s’ouvre à vous. Montréal va vivre au rythme des festivals jusqu’au mois d’août. La rue devient un spectacle vivant; les terrasses de café et les parcs se remplissent de personnes. Tous les quinze jours une nouvelle attraction, la plupart du temps gratuite, est accessible.
Que ce soit le festival du Jazz, des films du nouveau-monde, des feux d’artifices, de Juste Pour Rire, de Mural, le défilé de la Fierté, La Carifiesta, la fête de la Saint-Jean, les montréalais et montréalaises débarrassés de leurs vêtements d’hivers investissent les rues.
C’est une période formidable qui se réinvente chaque année !
La fête du travail, le premier lundi de septembre, quant à elle ouvre la période automnale. Elle offre une diversité de couleurs sur l’ensemble des parcs de la ville.
Le Mont-Royal est différent chaque jour.
Les magasins également prennent les couleurs d’Halloween. Une fête incontournable dans la culture québécoise. Montréal devient alors un décor lugubre et à la fois festif composé de montres, de cadavres et de citrouilles présents à chaque coin de rues ou dans chacune des habitations.
Le soir de l’halloween a été pour nous une découverte, tous les enfants sont dans les rues avec les paniers pour récupérer les bonbons. les illuminations éclairent cette nuit particulière.
Chaque famille fait le tour du quartier, c’est la fête !
Le mois de novembre est peut-être le plus calme dans la vie montréalaise. La nature s’endort, les feuilles des arbres ont totalement disparu, les premières neiges font leurs apparitions, les montréalais préparent l’arrivée de l’hiver; ils installent leur Tempo, un abri pour éviter d’avoir à déneiger la voiture tous les matins; ils chaussent leurs voitures des pneus d’hivers. Les agents de la commune balisent les parkings et les trottoirs pour faciliter le déneigement à venir.
Tout le monde attend Noël avec impatience. Mi-décembre, les entreprises organisent les « Party de Noël » avec leurs collaborateurs. Le père Noël défile Rue Sainte-Catherine.
La trêve hivernale est perceptible entre Noël et le Jour de l’An. Montréal vit au ralenti, seul le Boxing Day du 02 janvier relance l’activité dans la ville, avant la fête de la Saint Patrick.
J’espère vous avoir éclairé sur les richesses de la vie montréalaise. C’est une ville dans laquelle je me suis senti bien, toujours en sécurité, dans laquelle il est facile de circuler, de travailler, de s’amuser, de vivre tout simplement.
J’y ai retrouvé la douceur de vivre qui existait il y a 55 ans en France, notamment le respect des autres, la civilité dans les transports en commun et l’amabilité dans les magasins.
Comme le dit justement Robert Charlebois,
Je reviendrai à Montréal dans un grand Boeing bleu de mer…
A bientôt….