« Ne marche pas devant moi, je ne suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche juste à côté de moi et sois mon ami.” Albert Camus, Les Justes, 1949

Dans mon précédent article « Orientation Express », j’ai fait un état des lieux de l’orientation scolaire telle qu’elle est pratiquée en France aujourd’hui, et, j’en ai tiré la conclusion qu’il fallait rompre avec ces méthodes. En effet, ce système d’accompagnement est essentiellement facteur d’exclusion des jeunes.

Une orientation professionnelle réussie semble dépendre d’une orientation scolaire optimum.

Les officines privées de l’accompagnement ont bien compris qu’il y avait un besoin sur le marché de l’orientation scolaire, et elles se donc sont emparées du sujet, à raison.

Les accompagnateurs du privé dans le domaine de l’orientation scolaire sont essentiellement des psychothérapeutes « purs », des coachs (ex : DRH, responsables commerciaux, marketing, finances, communication, consultants, ingénieurs etc.) et des psychothérapeutes appelés « co-psy ».

Je suis moi-même coach, et je suis passionnée par mon métier, et je vais donc vous énoncer les raisons qui m’ont poussées à choisir cette voie professionnelle.

J’ai découvert ce métier, lors de ma reconversion professionnelle il y a maintenant 4 ans, et c’est un coach qui m’a définitivement donnée envie d’accompagner les personnes dans leur transition de vie.

Jusqu’à maintenant, j’ai eu plusieurs vies professionnelles. En effet, j’ai démarré en tant qu’enseignante, puis j’ai poursuivi en tant que médiateur dans l’insertion des décrocheurs scolaires, puis comme consultante RH, agent d’artiste dans les arts visuels et maintenant, coach dans le monde du digital.

Pour parvenir au métier de coach j’ai entrepris des études en ressources humaines qui m’ont permis de comprendre les organisations, leurs besoins, leurs contraintes, leurs cultures.

Cependant, j’ai vite découvert qu’étudier les ressources humaines ne permettait certainement pas de devenir un « bon » accompagnateur. Il me manquait quelque chose, malgré ma capacité d’écoute et de compréhension des problématiques des personnes.

En effet, les études RH m’ont surtout servies à découvrir un système inefficient d’accompagnement des transitions des cadres générant des inégalités notables et des frustrations chez les bénéficiaires.

J’ai mené une étude qualitative à l’issue de mon Master en 2012, visant principalement à collecter les perceptions d’efficacité des dispositifs d’accompagnement mis en place par les Directions des Ressources Humaines de grands groupes dans divers secteurs, par les plus grands cabinets d’outplacement, le Pôle Emploi, et les cabinets de coaching. Et pour clôturer cette étude, j’ai interrogé un panel de 30 cadres tout statut confondu en mobilité professionnelle.

Les résultats de cette étude exploratoire révélaient clairement que l’efficacité de ces dispositifs d’accompagnement dépendaient essentiellement des méthodes utilisées. Les approches les plus efficaces, étaient de loin les moins répandues.

j’ai identifié de manière objective que le coaching était la démarche la plus adéquate pour accompagner de manière humaine les personnes dans leur changement.

En effet, la plupart des cadres en transition que j’avais interrogés étaient satisfaits de la qualité des prestations d’accompagnement des coachs : ils étaient écoutés, compris, et ne se sentaient pas relégués à leurs diplômes ni à leurs expériences professionnelles. Ils exploraient leur identité, et leur capacité à se réaliser autrement dans d’autres domaines, ils reprenaient confiance en eux, et développaient une estime de soi, éléments essentiels, pour aller de l’avant, changer, oser entreprendre.

Au contraire ceux qui bénéficiaient d’un contrat d’accompagnement avec des cabinets d’outplacement, se retrouvaient bien démunis surtout lorsqu’ils étaient confrontés à l’obsolescence de leurs compétences. Le deuil de leur vie professionnelle antérieure semblait être une véritable épreuve compte tenu de la pauvreté des processus d’accompagnement dont ils bénéficiaient : peu d’écoute, processus trop industrialisés, trop impersonnels, et trop courts. Ces cadres-là, représentaient plus de 80% des personnes que j’avais interrogées.

Après mes études Rh, j’ai donc voulu aller plus loin dans la connaissance du coaching. J’ai entrepris un cycle de pratiques du coaching dans une université sérieuse et j’ai décidé parallèlement de me faire “coacher”, pour voir l’envers du décor, mais pas seulement, j’avais en effet besoin d’être éclairée dans la construction de mon projet professionnel dans le domaine de l’accompagnement.

D’abord, j’ai vu un coach, puis un autre, et encore un autre, jusqu’à ce que je rencontre LA PERSONNE qui avait non seulement les valeurs, le savoir-être, l’expérience de vie, et le savoir-faire qui m’ont permis d’être à l’aise avec mon identité, et de m’appuyer sur elle pour me réaliser pleinement.

De plus, lorsque l’on étudie le coaching, nous devons faire un travail sur nous-même en réalisant une psychothérapie, et nous devons aussi nous faire superviser par un coach certifié et expérimenté lorsque nous “coachons” nos premiers clients. C’est exactement ce que j’ai fait, et j’en ai tiré des bénéfices certains.

Compte tenu de mon vécu je vais donc vous présenter les acteurs de l’accompagnement qui traitent à la fois les transitions scolaires et professionnelles en France qui ont retenu mon attention et que je juge intéressants.

Des démarches d’accompagnement à la fois analytiques, pragmatiques centrées principalement sur les soft skills de l’enfant

Il existe principalement 2 acteurs de l’accompagnement à l’orientation scolaire privée:

  • Les coachs issus de différents domaines professionnels, qui sont formés aussi au coaching, discipline s’appuyant largement sur la psychologie appliquée, se voulant plus pragmatique que les thérapies classiques. Rappelons qu’à la différence de la psychothérapie, le coaching n’est pas une thérapie
  • Les psychothérapeutes issus de différents courants : le behaviorisme, la psychologie cognitive, la psychanalyse, la psychologie clinique, et la psychopathologie

Les dénominateurs communs entres ces acteurs sont une formation solide en psychothérapie, ou en coaching, et une expertise métier notable.

Le coaching et la psychothérapie dans le champ de l’orientation scolaire ont pour objectif de re-dynamiser et redonner confiance en soi à l’adolescent. Cet accompagnement contribue largement à prévenir le décrochage scolaire. Le développent des soft skills (compétences non techniques) permet à l’adolescent d’avoir une meilleure connaissance de soi. Ces nouvelles approches s’opposent fortement à celles utilisées par le conseiller d’orientation classique qui s’appuie uniquement sur les résultats scolaires (hard skills ou compétences techniques) pour orienter l’élève.

Le coaching est un moyen opérationnel d’aider les personnes à atteindre leurs objectifs: ni thérapie, ni langue de bois et mise en action

Le coach est un prestataire de service, et l’assume en expliquant sa méthode de travail à son client et en lui faisant signer un contrat de coaching, engageant à bien des égards. Le coach travaille dans un cadre défini et limité dans le temps, au contraire du psychothérapeute.

Le coach travaille sur des objectifs ciblés dans « l’ici » et le « maintenant ». Il a une position basse sur le contenu de l’entretien, et haute sur le cadre.

Le but du coaching est de rendre autonome et responsable le client, pas de le guérir. Le coach met son client face à ses contradictions, il va le bousculer en le déstabilisant par un questionnement direct, jusqu’à lui faire prendre conscience que la plupart du temps, il provoque lui-même ses échecs, ou ses réussites peut importe l’environnement dans lequel il évolue. Le client prend acte du fait qu’il est libre d’agir et de penser, en cela le coaching est à la fois responsabilisant, et très formateur. On ne ressort pas indemne d’un accompagnement en coaching, le changement est radical. L’évitement expérientiel douloureux n’est pas une solution pour le “coaché”, la solution qui s’offre à lui , c’est de changer sa manière de penser et d’agir, en vue de rectifier sa trajectoire. .

Le coach use essentiellement du questionnement socratique, visant à faire accoucher l ‘esprit (la maïeutique) de son “coaché”. Il s’appuie sur l’approche Rogérienne (psychothérapie de la relation humaine) qui met au centre de l’accompagnement du client l’écoute active, la congruence, l’ouverture, le non jugement, la bienveillance, la réciprocité.

Mais, il a aussi sa boîte à outils…

Il s’inspire de la thérapie cognitive et comportementale en déstabilisant de la croyance irrationnelle (modèle ABC d’Ellis) de son client en vue de l’aider à en fabriquer de plus aidantes.

Il utilise des techniques de PNL pour arriver à mieux communiquer avec son interlocuteur. La PNL est une approche très pragmatique.

Grâce à la systémie, ils peut comprendre les systèmes relationnels toxiques dans lequel son client est embourbé et l’aide à en sortir.

Ils utilisent l’imagerie, avec des jeux de cartes, la peinture, la photographie, la sculpture, le dessin pour libérer les émotions de son “coaché”.

A la demande du client, il peut aussi faire passer des tests psychotechniques tels que le MBTI par exemple, bien que de plus en plus de coachs sont conscients que ces tests sont réducteurs si l’accompagnement de la personne se limite à cela.

La liste des techniques d’accompagnement est très diverse, beaucoup de coachs ont modélisés des techniques qui leur sont très personnelles grâce à la créativité qu’ils développent dans leur métier.

En effet, être confronté à une multiplicité de points de vue, de cultures, de problématiques clients exige d’être flexible et d’apprendre d’autres techniques. En coaching, le client est roi et la remise en question du coach fait partie de sa posture :

« Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas », Socrates

Le coach « sérieux » n’obligera jamais son client à effectuer plus de 10 séances d’accompagnement. En revanche il n’a pas d’exigence de résultat, mais de moyens et implique à bien des égards sa personne dans l’accompagnement de son clients. D’ailleurs pour que l’accompagnement réussisse, ils construit progressivement une alliance de travail avec lui.

Notons que les coachs sont considérés comme non-académiques contrairement aux psychothérapeutes . Le métier de coach n’est toujours pas un métier reconnu depuis son introduction en France en 1988 par Vincent Lenhardt, bien que des universités et des écoles de commerces de renoms proposent des certifications et des diplômes (non homologués par l’Etat).

Les psychothérapeutes : des acteurs historiques de l’orientation scolaire traitent les états d’âmes de l’enfant et l’aident à réfléchir sur lui-même

Je risque d’avoir un discours un peu réducteur sur le métier de psychothérapeute. C’est un champ qui est vaste, complexe et pour lequel j’ai beaucoup de respect et d’intérêt. Je ne mesure pas tous les contours de cette profession, et je m’excuse par avance auprès des praticiens. Mon but étant simplement de réaliser une approche « contrastive » entre le métier de coach et de psychothérapeute.

Les psychothérapeutes soignent des patients, ils n’expliquent généralement pas leur démarche, et ne font pas signer de contrat d’accompagnement à leurs patients.

Dans le champ de l’orientation scolaire, Ils adoptent une approche psychologique avec la mise à disposition de test de QI, de compétences, de personnalité très techniques. Ils travaillent avec l’adolescent sur son passé, et parfois peuvent être amenés à réaliser un diagnostic médical (pathologie éventuelle).

Ils ont une approche analytique, scientifique vis-à-vis du patient, puisque leur cœur de métier est d’émettre des hypothèses, et de faire des diagnostics, puis mettre en place des protocoles à visées thérapeutiques. Ils ont une vaste connaissance des psychopathologies, et une grande expérience avec différents profils de personnes, et connaissent parfaitement bien les grandes phases de changement chez le sujet adolescent.

Cependant, je crois que cette approche d’accompagnement assez lourde, peut constituer un risque de désintérêt chez l’adolescent, qui souhaite juste qu’on l’écoute et qu’on l’aide à trouver son chemin.

En effet, à mon sens, maintenir l’adolescent dans un accompagnement « psychologique » trop longtemps, ne va pas lui permettre de se responsabiliser, ni de s’autonomiser, et va le maintenir dans l’introspection bien plus que dans l’action.

De plus, à la différence des coachs, Ils n’ont pas particulièrement de connaissance du marché de l’emploi en particulier, l’adolescent a besoin de s’enrichir de cas concrets, pour arriver à se projeter dans l’avenir.

Ils ne travaillent pas sur des objectifs clairs, et leur accompagnement peut durer très longtemps, ce qui peut maintenir le patient dans la dépendance, et parfois la frustration.

Notons aussi que les psychologues effectuent des formations non académiques en coaching, ils se font appeler « co-psy» Une manière d’abandonner l’approche psychologique de l’accompagnement. Un psychologue coach en France est bien plus rassurant qu’un coach-consultant, aux yeux des clients, il faut bien l’avouer.

Quel marché pour cette offre d’accompagnement des coachs et des psychothérapeutes à l’orientation scolaire ?

L’orientation scolaire étatique est gratuite. « Tout le monde », en principe y a accès. Il existe 4300 conseillers d’orientation scolaire sur toute la France pour 5 500 100 élèves issus du second degré (collège et lycée), soit un ratio de 1280 élèves par conseiller d’orientation (Chiffres Education Nationale 2014).

Il y a un marché exponentiel dans le domaine de l’orientation scolaire, puisque de toute évidence il est techniquement impossible pour un conseiller de suivre les dossiers d’autant d’élèves en même temps, sur une même année, et sur différentes zones géographiques.

De plus comme je l’ai souligné dans mes précédents articles, les élèves et leurs parents sont bien conscients qu’il n’y a pas grand chose à attendre d’un conseiller d’orientation scolaire.

Les acteurs privés de l’orientation scolaire offrent des prestations individuelles ou collectives d’accompagnement, à l’adolescent.

Les prestations de coach et des psychothérapeutes ne sont ni remboursées par la sécurité sociale ;-) ni déductibles de vos impôts, Elles sont en général assez couteuses (120 euros en moyenne la séance d’1h30 !) et limitées dans le temps (4 à 10 séances) L’offre d’accompagnement est donc destinée à une clientèle « haut de gamme ».

En effet, nous avions souligné que les coachs français sont très diplômés et expérimentés, il paraît normal qu’ils se rémunèrent à hauteur de leur niveau. D’autre part, un coach ne peut en aucun cas, voir plus de 2 à 3 clients par jour, les séances d’accompagnement durent entre 1h30/ 2h00 et elles sont très intenses et donc épuisantes, pour le coach, compte tenu de l’engagement qu’il met dans l’accompagnement de ses clients. Il existe certes des techniques de PNL permettant au coach de s’économiser durant les séances, néanmoins, cela reste un métier très épuisant.

L’orientation scolaire privée ne comble pas les lacunes du système actuel

Je pense qu’en France nous avons toutes les cartes en main pour réussir l’orientation de nos enfants.

Malgré l’introduction de ces techniques d’accompagnement innovantes, il réside néanmoins quelques problèmes :

1. Les officines privées de l’orientation scolaire ne font que Renforcer des inégalités sociales

Les coachs ou les psychothérapeutes n’apportent pas pour le moment de réponse équitable et durable à la problématique de l’orientation scolaire en France.

La révolution n’est pas totalement en marche, car l’offre d’accompagnement à l’orientation scolaire est éclatée et ne s’adresse qu’à une clientèle haut de gamme.

Cela vient renforcer les inégalité sociales. Les classes supérieures s’en sortent toujours mieux avec ce type d’accompagnement.

2. Le coaching à l’opposé de la psychothérapie est un accompagnement qui ne prend pas suffisamment en compte les changements psychophysiologiques chez l’adolescent

Compte tenu de l’accompagnement limité dans la durée, et de son coût excessif, l’enfant n’est accompagné en général que pendant l’année où il doit faire un vœux d’orientation scolaire (3ème, Seconde ou Terminale) donc au dernier moment. Il est illusoire de penser qu’en l’espace de quelques mois, il pourra construire un projet qui a du sens pour lui. En effet, les changements psychophysiologiques de l’adolescent induisent souvent des changements fréquents de décision.

Voici quelques chiffres :

45% des étudiants qui ont choisi leur orientation n’avaient pas une idée précise de leur métier”, (OPINION WAY, avril 2015)

“67% des étudiants auraient souhaités être davantage accompagné dans leur orientation”, (OPINION WAY, avril 2015)

“15% des jeunes sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification”(Education Nationale, 2013)

3. La psychothérapie, un accompagnement qui n’est pas pertinent dans le champ de l’orientation scolaire

Il me semble que trouver sa voie professionnelle ne relève pas d’une pathologie. D’autre part, je pourrais éventuellement supputer qu’il existe une volonté chez ces professionnels d’uniformiser les élèves en leurs faisant passer autant de tests pour les intégrer dans des cases. Au contraire le coaching permet à l’enfant de tendre vers ce qu’il est intrinsèquement.

4. Une offre d’accompagnement qui est difficile à décrypter pour les parents

Comme l’offre d’accompagnement du privé n’est pas structurée, et que le métier de coach n’est soumis à aucune réglementation, il n’est pas simple pour les parents de choisir le meilleur accompagnateur pour leur enfant. La façon la plus simple pour ce faire, c’est de faire appel au bouche à oreille. D’autre part, les parents ne peuvent en aucun cas s’appuyer sur la publication des résultats des “copsy”, ou coachs, ou psychothérapeutes pour sélectionner de manière rationnelle le professionnel qui leur faut.

5. Le coaching est un accompagnement qui semble encore destiné à un public mature

Dans cette optique, le parent devra vérifier les références du coach et veiller à ce que le langage, les outils du coach soient en total adéquation avec le monde de l’adolescent. D’ailleurs les coachs vendent souvent des prestations d’accompagnement aux parents rencontrant des difficultés avec leurs enfants. En effet, ils estiment qu’en effectuant un coaching parental, il pourront acquérir une meilleure communication, attitude avec leur enfant.

CONCLUSION

Comme l’orientation scolaire du privé ne concerne que très peu de monde, elle ne règle en aucune manière le problème que pose l’orientation en France.

Je pense maintenant qu’il est temps de se pencher sur l’impact du rôle des parents dans les choix d’orientation de leurs enfants. Après tout, ce sont eux les « vrais » référents des enfants, et méritent qu’on focalise notre attention sur eux dans notre prochain article.

Les parents sont si souvent exclus du processus d’orientation scolaire, comment aident-ils leurs enfants à trouver leur voie, et comment arrivent-ils à influencer leurs choix ?

Laila Ducher

Bibliographie

  • CHAMPION, F. et BRIFFAULT X., (2006), “Le coaching, “ “bâtard” du potentiel humain pour l’individu transformable d’aujourd’hui”, Communication et Organisation

https://weeprep.org/

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