La ruche dit oui à l’agriculture urbaine

Guillaume Fourdinier
Agricool
Published in
4 min readApr 28, 2017

Parlons aujourd’hui de la Ruche qui dit Oui. Avec plus de 1000 ruches réparties dans toute la France et environ 5 000 producteurs dans son réseau, la Ruche qui dit Oui est un des acteurs les plus influents des circuits courts en France. Nous sommes allés interroger Hélène Binet, responsable de la communication, pour savoir quelle était leur vision au sujet de l’agriculture urbaine.

🎙 Pouvez-vous nous présenter votre concept pour ceux qui ne le connaissent pas ?

Le concept de la Ruche qui dit Oui ! est fondé sur le lien direct et la proximité avec le producteur. La plateforme permet aux producteurs de proposer leurs produits à des consommateurs situés à moins de 250 kilomètres de chez eux. Nous avons fixé cette limite pour permettre à tous d’accéder à une large diversité de produits et, dans le même temps, de réduire les distances entre les lieux de production et les bassins de consommation.

Dans la pratique, le kilométrage moyen entre un Producteur et une Ruche est de 43 kilomètres. De temps à autre, il nous arrive de faire une entorse à ce principe et d’ouvrir cette frontière des 250 kilomètres pour permettre aux productions très localisées de trouver des débouchés en dehors de leur zone de production (pour les appellations d’origine notamment). Dans tous les cas, les Producteurs vendent directement aux consommateurs. Ils fixent librement leurs prix et reversent une petite partie de leur chiffre d’affaires pour des prestations de service : 8,35% à notre entreprise (qui développe la plateforme, se charge de la facturation, des paiements…) et 8,35% au Responsable de Ruche qui organise tous ces marchés éphémères.

Selon les chiffres de Septembre 2016

Depuis la création de la Ruche qui dit Oui en 2011, le réseau s’est très largement et rapidement développé en France et en Europe. Aujourd’hui, on compte plus de 5000 producteurs et environ 100 000 commandes hebdomadaires.

🎙 Vous êtes directement au contact des consommateurs, quels sont leur points d’attention dans le choix des produits qu’ils consomment ?

Nous en entendons de plus en parler dans les médias, et nous avons la chance de le constater chaque jour lors de nos différentes distributions : les consommateurs veulent reprendre le contrôle de leurs assiettes. Ils souhaitent à la fois connaître l’origine des produits qu’ils consomment et la façon dont ils ont été cultivés (ou élevés). Ils sont sensibles à la possibilité de pouvoir échanger avec les personnes produisant la nourriture qu’ils vont consommer. Mais la transparence ne leur suffit pas, ils sont aussi gourmands et heureux de retrouver des produits qui ont enfin du goût.

🎙 Un nouveau type d’agriculture émerge : l’agriculture urbaine. Quelle est votre vision à ce sujet ?

L’agriculture urbaine est pour nous un nouveau mode de culture complémentaire avec l’agriculture traditionnelle que nous défendons depuis notre création. Elle permet notamment de limiter les kilomètres qui séparent les fourches et les fourchettes dans les grandes agglomérations. Mais ce n’est pas tout, la notion de proximité n’est pas son seul atout. L’agriculture urbaine joue également un rôle écologique majeur dans les villes. Une toiture cultivée ralentit le ruissellement urbain, accueille une nature sauvage en ville et rafraîchit l’atmosphère. Par ailleurs, l’agriculture urbaine est également un formidable terreau de lien social et de pédagogie. Elle permet à chaque citadin de se réapproprier la nourriture, et de rencontrer les personnes qui la produisent.

🎙Pensez-vous que ce nouveau modèle pourra permettre de répondre aux attentes des consommateurs ?

Oui, mais cela ne se fera pas de façon exclusive. L’agriculture urbaine permettra de valoriser des productions originales, rares ou fragiles comme les micro-pousses, les fraises, les tomates mais ne saurait se substituer aux autres formes d’agricultures qui, en milieu rural, façonnent les paysages, stockent le carbone et re dynamisent les territoires. L’agriculture urbaine viendra donc s’ajouter comme une solution complémentaire permettant d’apporter des produits de qualité directement dans nos villes.

🎙 Quelle stratégie adoptez-vous vis à vis de l’agriculture urbaine ?

Notre objectif est d’accompagner ces nouvelles formes de production émergentes qui offrent une réponse adaptée aux problématiques urbaines. En 2017, nous lançons une phase expérimentale dans l’agglomération parisienne. Ainsi, pendant un an, la Ruche qui dit Oui ! ira à la rencontre de ces nouveaux acteurs, permettra à certains de commercialiser leurs productions dans les Ruches parisiennes. Nous sommes par exemple en discussion avec Paysan Urbain, la Boîte à Champignons, Agricool, et d’autres acteurs devraient arriver très bientôt. Dans le même temps, nous ouvrons le dialogue et la discussion autour de ces sujets avec notre réseau.

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