Hey Portugal Harley ! (07–2016)

West Provence Chapter
West Provence Channel
25 min readApr 4, 2017

Pour son deuxième grand voyage de l’année, le WPC s’est fait le Portugal les deux premières semaines de Juillet. Mais l’editor ne racontera pas ce grand voyage au Portugal : il y était l’année dernière en 4 roues, mais pas cette année en V-Twin. Il ne racontera pas mais il avait prévu le coup et comploté avec quelques bro’s pour que l’histoire s’écrive…

Interviewons tout d’abord le sieur biker Pascal Jack Daniel !

Editor : Bon alors raconte ! Ce voyage, ça se résume comment ?

PJD : Départ de Sun Road, montée vers Andorre en passant par Ax les Thermes et sa source d’eau chaude, brouillard au col d’Envalira, puis, est-ce la soirée au “Cirque du soleil” ou d’avoir trempé trop longtemps dans les bassins d’eau chaude ou glaciale de Caldéa ? Je ne saurais dire… Mais ce voyage m’a ensuite un peu échappé. En fait, notre voyage c’était un peu le cirque du soleil… Inattendu, souvent, génial, toujours, et derrière une apparence débridée, une organisation sans faille… Il y a un mot à la mode qui résume bien notre voyage : Déglingos !

Editor : Déglingos ? Kézaco ? ! ! !

PJD : Déglingos, nos dos d’abord, nos postérieurs ensuite… Malgré la préparation physique, sportive et quasi scientifique à la Caldéa, le Portugal, ça se mérite ! Après deux étapes Espagnoles de 600 bornes jusqu’à Madrid, à travers des paysages dignes du Nevada, puis entre Madrid et le Portugal via la savane africaine et ses vols de vautours tournoyant au dessus de nos casques, sous des températures supérieures à 40°…

Editor : Et puis quoi d’autre déglingos ? Le Portugal c’était bon ?

PJD : Tu crois pas si bien dire ! Déglingos nos estomacs, mis à mal par les repas portugais. D’abord au Rio Pirata où Tony et Gigi ont tenté de nous faire succomber au péché de gourmandise avec des sardines taillées comme des lanceuses de poids russes. Je me rappelle aussi de repas gargantuesques arrosés de Vino Verde, de Fado à Lisbonne, de rires partout… Je me rappelle de glaces dopées… De seiches qui devaient se nourrir de thons entiers… De “bacalau” épais comme des cotes de boeuf texanes… Et enfin d’une raie, mais quelle raie !

Editor : En finalité cool quoi ?

PJD : Ben oui justement ! Déglingos la météo portugaise qui s’entête à nous présenter les plages portugaises sous du crachin breton ou du brouillard anglais ! Pour ensuite nous assommer de chaleur pour les visites de châteaux et de monastères à Tomar ou Batalha.

Editor : Et sinon, le WPC dans tout ça ? ? ?

PJD : Ben déglingos aussi toute l’équipe du WPC qui n’hésite pas à plonger dans une source à 14°, enfin presque toute l’équipe ! Déglingos le concert des U Caprini, célèbre duo Corso-Sausséen, étrangement peu apprécié à Tomar.

Editor : Et la finale du foot ? France-Portugal au Portugal… Faut le faire ! ! !

PJD : Ouiiiiii déglingos encore et toujours les 16 du WPC qui n’hésitent pas, déchainés, à plonger au milieu de centaines de supporters portugais pour cette finale de l’Euro. Fantastique concours de chants, de cris et de bruits, pour finalement fêter la victoire, Hey Portugal Allez… Qui deviendra vite Hey Portugal Harley…

Editor : Que du bon temps si je comprends bien ! Pas trop d’excès ? ? ?

PJD : Excès déglingos aussi, mais je dirais seulement que trois pèlerinages ont été nécessaires pour laver nos âmes pécheresses : Fatima, Santiago et Lourdes.

Editor : Alors tout va bien maintenant ! Tu repars demain ?

PJD : Oui ce fut pour moi un voyage initiatique, digne des grands road trips… Et qui m’a par ailleurs fait comprendre que je devais changer ma selle avant de repartir. Nous garderons tous de grands souvenirs du Portugal 2016.

Editor : Génial ! Tu pourrais me mettre tous ces déglingos détails par écrit histoire de les partager avec tout le monde dans un futur édito ?

PJD : T’es déglingos ou quoi ? Je m’arrête là ! Les notes, c’est JiPé qui les a prises tout au long de notre ride et il me semble bien qu’il a écrit un édito de taille…

Editor : Un grand merci Pascal Jack Daniel… Alors on laisse JiPé raconter !

Na estrada… de Portugal du 02 au 17/07/2016… Par Jean-Pierre Merle

Parce je suis rédacteur de documentation technique j’ai été chargé par notre « Director » d’écrire l’édito de notre voyage au Portugal. C’est une tâche ardue car essayer de se hisser ne serait-ce qu’à la hauteur de la cheville de notre « Editor officiel » n’est pas une chose simple. Mais à cœur vaillant rien d’impossible, alors j’ai accepté de relever le défi et je vais essayer de vous narrer sans être trop exhaustif notre voyage, non pas sous forme d’un road trip à la Kerouac ou à la Lœvenbruck, mais sous la forme d’un guide à partir duquel vous pourrez retrouver les différents endroits où nous sommes allés et, si le cœur vous en dit, partir un jour suivre notre route…

Jour 1 : le départ. Tout commence mal car dès le premier jour je suis en retard au rendez-vous. La faute à un brave homme qui me tient la jambe pendant que je fais le plein d’essence de ma moto avant le départ… Enfin je suis là et je retrouve mes compagnons de route et en découvre d’autres que je ne connaissais pas (bonjour Claude, bonjour Arlette). Après un café et quelques viennoiseries bienvenues nous voilà prêts à partir sur nos V-Twins qui ne demandent qu’à avaler les kilomètres, et des kilomètres avalés il va y en avoir… Direction l’ouest et 430 kilomètres à parcourir… Direction Andorre notre premier arrêt en laissant derrière nous Salon de Provence, Arles, Nîmes et Montpellier pour quitter l’autoroute vers Narbonne pour notre première halte gastronomique au « Carignan » à St Laurent de la Cabrerisse. Le repas fini, il nous faut déjà reprendre la route vers les sommets Pyrénéens. Partis de Salon de Provence avec une température estivale, nous avions oublié qu’en altitude et dans les nuages il faisait beaucoup, beaucoup plus froid. Aussi dès que ça été possible, laissant notre « Director » continuer seul accompagné de Jean-Yves, je me suis arrêté au grand soulagement de mes compagnons de route pour nous équiper contre le froid. Après une petite halte à Ax les Thermes pour faire trempette dans le bassin d’eau chaude soufrée et de boire un café pour nous réchauffer nous attaquons la montée vers Andorre la Vieille, notre première destination. Hôtel trouvé, installation faite, repas rapidement expédié au restaurant « Mama Maria » et nous voilà en route pour la représentation du Cirque du Soleil. On ne peut pas décrire ce spectacle en quelques mots, alors que dire si ce n’est qu’il faut aller le voir et que ceux qui ne l’auront pas vu auront loupé quelque chose d’assez grandiose.

Jour 2 : Deuxième jour à Andorre. Petite visite, très instructive pour ma part, au musée du tabac avant d’enchainer les lacets jusqu’à presque 1600 mètres d’altitude pour aller faire de la luge d’été au « Naturlàndia Camp Base »… La joie de certains fut de courte durée car un problème technique nous empêche de profiter de cette attraction. Mais ce n’est pas grave, retour à Andorre pour un petit quartier libre que certains mettrons à profit pour faire un peu de shopping avant de nous retrouver à la « Caldea » pour profiter des bains à remous, du sauna ou hammam avant d’assister en privé au match de football France/Allemagne dans le cadre agréable du restaurant Andorran le « 120 ».

Jour 3 : Direction Madrid… quelques 600 km à parcourir. Ce qui m’a marqué pendant cette deuxième partie du voyage ce sont les odeurs. Quand on roule à moto on ne peut pas y échapper et, bonnes ou mauvaises, elles parsèment notre itinéraire. Autant pour la partie française du voyage les odeurs le long de la route étaient, dans l’ensemble, assez agréables. Fleurs de genets et foin fraîchement coupé par-ci par-là assaisonné de quelques bonnes odeurs de fermes laitières. Des parfums de notre bonne France profonde et agricole comme on les aime. Mais de l’autre côté des Pyrénées c’est une toute autre histoire d’odeurs… Des odeurs moins agréables pour nos narines grandes ouvertes au vent relatif fourni par l’allure soutenue à laquelle nous roulons. Et ce sont les effluves bien particulières des élevages porcins qui nous accompagnent sur le chemin de Madrid alors que nous traversons la province d’Aragon et de Castille et la Mancha chère à Cervantès et son célèbre Ingenioso Hidalgo accompagné de son fidèle écuyer. Tranquillement, kilomètres après kilomètres, le long ruban se déroule sans encombre sous les roues de nos 10 motos jusqu’à ce que le voyant de la réserve de ma moto s’allume au milieu de nulle part… Oups ! Moins de 50 kilomètres pour trouver une station avant la panne d’essence… Quel soulagement et quelle joie quand, enfin, on voit le panneau salvateur qui va me permettre de refaire le plein… C’est que j’ai pas un aussi gros réservoir que tout le monde sur ma « petite » Dyna. Le plein fait pour tout le monde, l’aventure peut reprendre jusqu’à Madrid où, après une halte rapide à la concession, nous regagnons l’hôtel avant de nous retrouver chez « Pepe » pour un repas aux allures bien espagnoles autant par l’heure à laquelle nous dînons que par la variété des plats proposés.

Jour 4 : Et c’est reparti pour environ plus ou moins 550 kilomètres… Direction le Portugal, direction Rio de Couros… Une étape à peine plus courte que celle d’hier mais sous un soleil de plomb. A la sortie de Madrid, petit détour par la « Snowzone », malheureusement fermée, du « Xanadu Shopping Center ». Et oui, fermée, nous sommes partis de bonne heure, beaucoup de kilomètres encore aujourd’hui… Nous ne profiterons pas de la fraîcheur qui doit régner dans l’immense bâtiment qui abrite les pistes de ski. Mais qu’à cela ne tienne et nous quittons la communauté de Madrid pour traverser la partie ouest de la province de Castille et la Mancha. Les kilomètres défilent sans soucis, toujours ponctués par ces odeurs d’élevages porcins. Après la Castille nous traversons la communauté autonome d’Estrémadure qui est une des 4 régions d’élevages porcins où on affine le fameux jambon « patanegra bellota », un des meilleurs jambons cru du monde et qui dit le meilleur dit aussi le plus cher. Le paysage aride est parsemé de chênes qui fournissent aux cochons les fameux « bellotas », ces glands dont ils se nourrissent sans engraissement forcé. Au détour d’une courbe nous sommes tous surpris de voir le tournoiement de vautours et d’aigles au-dessus de nos têtes qui nous laisse à penser que les rapaces attendent la fin d’un des nôtres pour se repaître de sa chair… Mais il n’en sera rien car la frontière n’est plus très loin… Un dernier petit arrêt carburant avant de traverser la frontière (l’essence est beaucoup moins chère en Espagne) et Portugal nous voilà !!! Je ne sais par quel miracle c’est arrivé mais de l’autre côté de la frontière les odeurs et oui ces odeurs, encore elles, qui chatouillent mes narines depuis notre départ ont changé. Au début j’ai eu du mal à associer l’odeur à un nom, je devrais parler là de parfum le terme est plus juste. Alors j’ai eu du mal à associer ce parfum qui ne m’était pas inconnu à un nom… Et ce n’est qu’une fois que j’ai pris le temps de bien regarder où nous roulions que j’ai compris et que j’ai fait le lien entre mon souvenir olfactif et ce que je voyais autour de moi… Ça sentait l’eucalyptus… Ça embaumait l’eucalyptus devrais-je dire. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à trouver autant de forêts d’eucalyptus au Portugal. On doit même parler de plantations d’eucalyptus, les arbres sont pour ainsi dire cultivés, et les forêts reboisées comme nos pinèdes dans les Landes… Avec le décalage horaire (et oui il est 1 heure de moins au Portugal) les appétits s’aiguisent et notre chef de file, notre cher « Director », nous a réservé un premier repas au « restaurant e-bar Casa do Povo » à Marvão joli petit village touristique. Un repas simple mais copieux que nous célèbrerons en dégustant notre première « Super Bock » du séjour. Après cette première halte lusitanienne, il nous faut à nouveau enfourcher nos bécanes et repartir arpenter les routes sinueuses du pays où nous allons séjourner 1 semaine. Les kilomètres se succèdent et nous touchons presqu’au but. Mais avant, nous traversons « Tomar » où certains reviendront visiter le château et s’essayer au chant à capella sous l’œil réprobateur de la gardienne des lieux… Nous passons aussi devant la « Praia Fluvial do Agroal » et sa fameuse piscine à 14° dans laquelle nous serions bien allés nous baigner tant il faisait chaud. Mais ce n’est que partie remise. Allez plus que 8 kilomètres et nous voici enfin arrivés à bon port à Rio de Couros destination de notre voyage. Les uns à peine installés nous repartons à 5 pour Freixanda où nous dormirons au « Café Central Restaurante » le temps de notre escapade. Une p’tite douche et retour à Rio de Couros où après un premier apéro pour fêter notre arrivée nous rejoignons le « Moto Clube » de Tony et Gigi le frère et la belle-sœur de notre « Director ». Tout au long de cette semaine Gigi, en maitresse des lieux et avec l’aide de ses sympathiques cuisinière et serveuse, nous régalera plusieurs fois d’une cuisine portugaise simple et conviviale et ô combien généreuse : Carne alentejana (ragoût de porc aux coquillages), Leitão da Bairrada (cochon de lait au four), Cozido (pot au feu à la portugaise) et Sardinhas grelhadas (sardines grillées). Notre séjour au Portugal peut enfin commencer…

Mercredi : Lisboa la capitale, 154 kilomètres pour la rejoindre… Une broutille… Arrivée sur place, visite du musée national des Azulejos, ces petits carreaux de faïence décorés dans des teintes de bleu qui servaient et servent encore à la décoration des façades des habitations. Puis direction Belém, son quartier, sa tour et son incontournable pâtisserie qui, depuis 1837, fabrique les Pastéis de Belém, petits flans cuits dans une pâte feuilletée dont la recette est jalousement gardée pour être imités mais jamais égalés. La production est telle qu’ils sont vendus à emporter encore tiède accompagnés d’un petit sachet pour les saupoudrer de cannelle ou de chocolat. Personnellement, je trouve que nature ils sont excellents. Les plus courageux iront visiter le « Mosteiro dos Jerónimos » avant une petite halte photo et visite à la Tour de Belém. Nous reprenons la route vers le point le plus à l’ouest du vieux continent « Cabo da Roca », en traversant les quartiers huppés d’Estoril et de Cascais et faisons une petite halte à la « Boca de inferno » la bouche de l’enfer. Le point le plus à l’ouest du vieux continent, nous y voilà ! Nous y trouvons multitudes de touristes qui prennent la pause devant le monument qui symbolise l’extrême ouest de l’Europe. Ah ces touristes indisciplinés qui agacent notre Mike jusqu’à lui faire presque perdre patience et crier son « une minuto » afin de pouvoir faire « LA » photo du monument sans personne devant, mais ça sera peine perdue, malheureusement… Fin de la balade, passage à l’aéroport, pile poil à l’heure, pour récupérer Véronique, l’épouse de Jean-Yves, qui venait juste d’atterrir et nous partons pour dîner au restaurant « Guitarras de Lisboa » dans le quartier d’Alfama au son du Fado, ce style de chant si particulier au Portugal, si « saudade ». Toutes les bonnes choses ont une fin et cette première journée se terminera vers 3h00 du matin heure à laquelle je regagne mon lit fatigué mais heureux que ce retour de nuit en convoi (une première pour le WPC) se soit bien passé.

Jeudi : Fatigués nous sommes et repos est le bienvenu. En cette matinée maussade le programme est un peu chamboulé et nous déjeunons sur la terrasse chez nos hôtes avant de partir pour la visite du château de Tomar ou deux de nos compagnons de voyage s’essaieront au chant à Capella version corsico sausséen… Chant Ô combien mélodieux mais pas du goût du cerbère qui garde les lieux… Et c’est sous un CHUUUUTTT que le concert se terminera prématurément… Après cet intermède la « piscine » qui nous tendait les bras à notre arrivée est là devant nous. Et tous, à l’exception d’un récalcitrant, s’essaieront à la baignade dans une eau à 14°C (faire trempette ça compte pas). Finalement 14° C, c’est pas si froid que ça… Hein Pascal R. ? Nous passerons la soirée au Moto Clube en nous régalant de Leitão da Bairrada (cochon de lait cuit au four) avant d’aller nous reposer pour attaquer la journée du lendemain.

Vendredi : Direction l’ouest, pas le point le plus à l’ouest, mais direction l’océan… Ben, c’est un peu « pas glop »… « pas glop, pas glop » comme disait Pifou dans une certaine bande dessinée. En effet le plafond est bas, les nuages sont gris et il ne fait pas particulièrement chaud… Ça c’est plutôt « glop, glop » pour rouler en comparaison des températures qu’on a eu pour traverser l’Espagne. Direction São Pedro de Moel et sa plage qui, sous le soleil, doit être plus qu’agréable. Contre mauvaise fortune nous faisons bon cœur et nous nous arrêtons pour nous réchauffer en buvant qui un « Galão », qui un chocolat chaud à la Praia de Vieira de Leiria… Le chocolat chaud d’ici mérite une petite explication car il tient plus de la crème Mont Blanc version chaude et moins sucrée que du chocolat au lait que nous avons l’habitude de boire chez nous… Mais bon, mis à part la cuillère qui tient droite toute seule dans la tasse, ça à l’air bon… Allez, il nous faut repartir pour la destination du jour, Nazare, en traversant les forêts d’eucalyptus qui embaument l’air frais de cette deuxième partie de matinée… Avant de toucher au but, nous faisons une petite halte au Fort de São Miguel Arcanjo e Faro où les vagues géantes de la « Praia de Norte » font rêver tous les surfeurs du monde. Pour mieux apprécier la plage immense de Nazare rien ne vaut une vue surplombant la ville et c’est sur ses hauteurs accessibles par un funiculaire, que j’emprunterai l’après-midi accompagné d’Arlette et des deux frangins Pascal et Alexis, que nous profitons de ce paysage en compagnie des vendeuses de fruits secs et leurs 7 jupes traditionnelles. Avant le but caché et cher à notre gourmand de « Director », nous déjeunons simplement, mis en garde par Jean-Yves et Véronique qui nous conseillent vivement de laisser un peu de place dans nos estomac pour le repas du soir… J’avoue après coup, le conseil est plus qu’avisé. Mais, pour tout gourmand et amateur invétéré de glace qui se respecte, et notre « Director » ne fait pas exception à la règle, un arrêt à la « Gelatomania » s’impose tant les glaces y sont aussi bonnes que belles et copieuses et servies rapidement. Sur le chemin du retour, petit arrêt devant le « Mosteiro de Alcobaça » avant d’aller dîner à Leiria au restaurant « Tromba Rija Marrazes » où nous découvrons le pourquoi du comment du conseil donné par nos deux amis marseillais. Le buffet d’entrées à lui seul constitue un repas et, si l’envie vous prend de vouloir goûter à tous les plats proposés n’en prenez qu’une infime portion de chaque tant il y a du choix. Le retour de nuit sera calme mais ébloui par le phare d’un Softail CVO dont je tairais le nom du propriétaire et qui m’a fait penser au phare éblouissant tout pareil d’une certaine Road King… Comprendront ceux qui savent.

Samedi : Pèlerinage à Fatima. En cette journée nous restons dans les terres. Le temps est magnifique, le ciel bleu et le soleil éclatant. La route jusqu’à Fatima se fait sans encombre et c’est tranquillement que nous trouvons un endroit pour garer nos motos au cordeau. Le sanctuaire est là devant nous, immense esplanade où nous découvrons des pèlerins qui parcourent agenouillés le chemin qui traverse l’esplanade. Certains d’entre nous font brûler ou plutôt font fondre des cierges en offrande dans le lieu dédié qui s’apparente plus aux feux de l’enfer qu’à un sanctuaire. L’endroit est contrasté par d’un côté l’ancienne Basilique et de l’autre, la 4ème plus grande église du monde, la basilique de la « Très Sainte Trinité » inaugurée en 2007. Ce bâtiment moderne qui peut accueillir jusqu’à plus de 8600 places assises a des dimensions et des propriétés impressionnantes. En effet dès qu’on s’assoit à l’une des innombrables places le sommeil nous gagne instantanément… Suivez mon regard… Hein Pascal R. Fin du pèlerinage et fin de la visite. Nous repartons vers Batalha et son monastère ou nous passons l’après-midi avant le retour à Rio de Couros via le petit village de Pia do Urso et ses fameuses tuiles portugaises pour une nouvelle soirée au Moto Clube. La découverte de la cuisine portugaise continue et ce soir au menu Cozido… Un plat à mi-chemin entre le pot au feu et la potée constitué de différentes sortes de saucisses accompagnées de choux, pommes de terre et carottes.

Dimanche : Pas d’église au programme… On repart vers la côte atlantique, direction Peniche et ses spots de surf, et le ciel est couvert… Mais avant, halte à Obidos, ses remparts, ses ruelles et son château que nous ne pourrons pas visiter à cause des préparatifs de la fête médiévale. Certains courageux prendront le temps de faire le tour des remparts de la vieille ville fortifiée, tandis que d’autres, moins téméraires, flâneront dans les ruelles aux multiples échoppes. Arrivée à Peniche où de surf il ne sera pas question, nous avons tous une pensée pour la soirée à venir. Nous déjeunerons au « Restaurante do Parque » dont la spécialité est le poisson. Petite aparté : Je précise ici que, depuis notre arrivée, les parts servies dans les restaurants sont plus que copieuses et nous partageons nos assiettes quand, comme aujourd’hui, chacun, ou presque, a pris un plat différent. Le déjeuner sera une nouvelle fois propice à un grand moment de rigolade et de convivialité quand d’un air innocent un d’entre nous propose à la cantonade « Qui veut goûter ma raie ? »… Bien sûr dès la phrase dite, oups, c’est trop tard et il n’en faut pas plus pour exprimer tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Le temps couvert ne nous arrête pas et nous reprenons le fil de notre escapade du jour et partons visiter à notre rythme et pas à celui de Mike, le fort Fortaleza qui servit de prison aux dissidents politiques sous la dictature de Salazar. Il faut expliquer ici, à nos lecteurs, qu’à peine le temps de franchir la porte d’entrée du fort, notre Mike légendaire en avait fait déjà le tour (ce qui n’est quand même pas rien) et était déjà prêt à repartir pour une autre visite… Il est comme ça notre Taz Mike et il ne sera pas sur la photo. Mais qu’il se rassure il n’est pas le seul… Hein Jean-Claude ?

Pour finir la visite petit arrêt rapide à l’isthme de Baleal avec sa petite chapelle au bout de la presqu’ile d’où nous repartons presque en laissant derrière nous notre bidou (*) parti contempler le paysage local (private joke). L’heure tourne et nous avons rendez-vous… Et oui, nous sommes le dimanche 10 juillet et ce rendez-vous, c’est peut-être avec l’histoire sportive que nous l’avons. En effet ce soir la France peut être sacrée championne d’Europe de football pour la 3ème fois, et ce contre le Portugal ce qui pour nous n’est pas rien. Nous sommes 16 français au bar « Manjar Central » à Caxarias face à une horde de supporters et supportrices portugais… Ça va pas être simple… La soirée s’annonce chaude alors que retentissent les hymnes nationaux des deux équipes repris en chœur par les uns et les autres. Le résultat final, tout le monde le connait et c’est avec humilité et respect que nous félicitons nos hôtes d’un soir qui sont tous surpris de voir que nous restons dignes dans la défaite. Mais pouvions nous faire autrement ? Tout est bien qui se finit bien et retour au bercail…

Lundi : Avant dernier jour… En ce lundi, après la déception de la veille nous faisons relâche et profitons de la matinée pour faire le tour du marché hebdomadaire de Freixanda avant de déjeuner sur la terrasse ombragée, mais pas trop, chez nos hôtes à Rio de Couros. A midi ça sera « Frango churrasco » (le poulet écrasé grillé, comme diront certains ;-) accompagné comme il se doit de riz, frites et salade verte. Et la surprise du jour sera le dessert… Un gâteau au nom évocateur : Le « Molotov ». Blancs d’œufs additionnés de caramel montés en neige et cuits comme pour faire une île flottante. Je laisse à chacun la liberté d’exprimer là son avis personnel sur ce dessert. Pendant que certains ne résisteront pas à l’appel de la couette et s’offriront une sieste réparatrice, notre inégalable globe-trotter partira visiter le château d’Ourem. Ben oui, quand c’est au programme, c’est au programme… D’autres choisiront d’aller se rafraichir une dernière fois à la Praia Fluvial do Agroal où ils croiseront au moment de repartir Mike de retour d’Ourem. La soirée est empreinte d’un peu de nostalgie car c’est notre dernier soir à Rio… de Couros pas de Janeiro. Et c’est la tête un peu ailleurs que nous gravirons une dernière fois la côte jusqu’au Moto Clube de Tony et Gigi pour notre dernier repas qui sera fait de « Sardinhas » grillées grosses comme des maquereaux… Des maquereaux pas de la lisette…

Mardi : Sur le chemin, non pas de Damas, mais sur celui du retour… C’est prêt à en découdre à nouveau avec les kilomètres que Claude, Arlette, Jean-Yves, Véronique, Mike et moi-même attendons nos compères à Freixianda pour un petit déjeuner avant le départ pour Porto. 190 kilomètres environ jusqu’à Porto, petite étape avant de rejoindre l’hôtel où nous passerons notre dernière nuit au Portugal. La sortie de l’autoroute pour rentrer dans Porto sera un peu « olé olé » et c’est entiers et soulagés que nous nous arrêtons devant la concession HD. Au programme visite des caves de Porto qui se fera au gré des humeurs de chacun, mais avant ça, quartier libre pour profiter de la beauté de Porto en empruntant le funiculaire pour traverser le Douro via le tablier supérieur du pont Gustave Eiffel. Rendez-vous est donné à 17h00 pour faire les 70 kilomètres qui nous séparent de notre dernier hôtel au Portugal : L’ancien couvent reconverti en hôtel le « Pousada do Gerês Amares » à Santa Maria do Bouro. A peine installés nous devons repartir pour aller dîner chez « O Victor » dans le hameau de Sao João de Rei. Ce restaurant est atypique par les plats proposés et notamment celui de « bacalhau a murro com batatas ». Et il est atypique également par sa situation géographique où pour nous y rendre il a fallu rentrer les coordonnées géographique en latitude et longitude du lieu dans le GPS…

Mercredi : Adeus e obrigado Portugal… Départ pour Santiago de Compostella ou Saint Jacques de Compostelle pour les non hispanophones. C’est en suivant une route, presque un chemin, que nous parcourons les derniers kilomètres qui nous séparent de la frontière avec l’Espagne jusqu’à Portela de Homen. Ces derniers kilomètres nous les faisons à l’ombre de l’épaisse futaie des arbres du parc Nacional Penada-Gerês quand enfin, ou malheureusement devrais-je dire, le panneau signalant la frontière est là devant nous. Nous garons une dernière fois nos rutilantes machines pour une ultime photo quand débarquent, venus de nulle part, 3 gardes de la Guardia Civil espagnole venu pour faire un reportage photos. Discussion amicale, poignées de mains chaleureuses et photos de groupe pour immortaliser cette rencontre improbable avec pour tout public un troupeau de vaches transfrontalières… Nous reprenons la route sans encombre jusqu’à Saint Jacques où nous irons l’après-midi déjeuner et flâner dans le quartier historique autour de la Basilique avant une bonne nuit de sommeil pour être prêt à affronter la longue journée du lendemain.

Jeudi 14 juillet : Jour de la fête nationale… Devant nos roues, notre Everest… Notre plus grosse étape (enfin pas pour tous…) plus de 750 kilomètres à parcourir entre Saint Jacques et Hendaye, destination de la journée. La température est douce ce matin au départ de Saint Jacques, mais ça ne va pas durer et c’est en laissant derrière nous les dernières maisons de la ville que nous sommes confrontés à la dure réalité du climat de la Galice. La température nous semble glaciale et ce n’est pas qu’une impression… Les motos équipées affichent 8.5°C sur leur thermomètre… Je vous explique pas la température ressentie en roulant à 90–100 kilomètres/heure en plein mois de juillet… Claude et Arlette nous ayant faussé compagnie un peu plus tôt pour s’arrêter ravitailler, c’est à l’occasion du premier ravitaillement en essence de la journée que nous nous équipons contre le froid au grand soulagement de toutes et tous. Les pleins de nos motos faits, nous courrons après Claude et Arlette alors qu’eux faisaient de même pensant que nous étions devant eux… Finalement tout est bien qui finit bien et nous nous rejoignons avant de faire un petit détour ludique par Cudirello et prendre la pause déjeuner à la plage de San Antolin près de Llanes. Le voyage se poursuit sans encombre, mais pas sans radars, à travers les provinces espagnoles des Asturies et de Cantabrie, avant celle de la communauté autonome Basque et de passer la frontière pour nous arrêter une nuit au Campanile d’Hendaye.

Vendredi : « Côte Basque Chapter ». Après une bonne nuit de repos bien méritée c’est quand même un réveil avec la gueule de bois au vu des informations suite au terrible attentat de Nice… Bon retour en France :-( Mais la vie continue et nous nous rendons à Biarritz où nous avons rendez-vous avec le Chapter local le « Côte Basque Chapter » avec qui nous allons découvrir une infime partie de ce beau pays Basque qui est aussi un peu le mien (je suis né à Pau). Petit café pris au « Café des 100 marches » où David Couzinet, géant de plus de 2m et ancien deuxième ligne du BO (le Biarritz Olympique pour les non-initiés) nous accueille. L’endroit surplombe la plage de Biarritz où déjà des dizaines de surfeurs attendent « LA » vague dans la fraîcheur matinale d’un océan calme. Après avoir parcouru quelques kilomètres dans la verdure du pays Basque nous nous arrêtons près de la grotte de Sare où nous attend un déjeuner comment dire… « cromagnonesque » ou « néandertalien ». En effet les tables sont disposées dans une grotte où, près de l’entrée, cuisent sur des piques les gigots et poitrines d’agneaux qui nous seront servis avec des haricots blancs. Et c’est repus que nous repartons vers Anglet et notre nouvel hôtel en faisant une petite halte à Espelette et ses maisons traditionnelles d’où pendent les chapelets de piments typiques de la région. Demain, c’est la journée du retour. Mais avant cela nous partageons la soirée sur le toit terrasse du « Café le Vent d’Ouest » avec les membres du Chapter de la Côte Basque et ceux de tous les Chapters de France et de Navarre qui ont fait le déplacement jusqu’à Bayonne, en dégustant des mets locaux servis sous forme de tapas, devant un beau coucher de soleil sur l’océan… A la fin de la soirée, je me sens un peu « a poor lonesome biker » quand j’enfourche ma moto pour regagner l’hôtel situé 500 mètres plus loin, euh… Situé à 3,4 kilomètres plus loin (joke).

Samedi : Dernière étape pour certains et avant dernière pour d’autres… Le retour à la maison se fera en ordre dispersé, et chacun plus ou moins à son rythme… Jean-Claude et Pascale ainsi que Claude et Arlette ont opté pour un départ de bonne heure, mais chacun de leur côté… Pour leur part, Jean-Yves et Véronique ainsi que Roger et Martine restent profiter de la thalasso de l’hôtel, tandis que Carlos et Michèle ainsi que Pascal et Babeth, Mike, les frangins Pascal R., Alexis et moi-même partons vers 09h00 pour rentrer ou presque rentrer… Petit « stop over » à la concession de Bayonne, derniers achats souvenirs et le plein fait nous prenons la direction de Lourdes. Ben oui, après Fatima et Saint Jacques de Compostelle, nous ne pouvions pas ne pas nous arrêter à Lourdes. Visite pèlerinage au sanctuaire petit repas rapide et direction l’Est, direction Salon et la Provence cette fois-ci… En chemin Mike nous salut et bifurque vers St Gaudens tandis que le reste de la troupe continue vers Toulouse où j’ai failli devoir pousser la moto jusqu’à la prochaine station d’essence… Mais tout est bien qui finit bien, et plus de peur que de mal… Avec les deux frangins (voir plus haut) nous fausserons compagnie à Carlos, Michèle, Pascal et Babeth au niveau de Bram mais nous continuons à suivre leur fin de parcours et c’est soulagés que nous constatons, via les réseaux sociaux, leur bon retour à la concession pour dîner au Garage Café. A la sortie de l’autoroute à Bram, nous sommes rejoints par Germain sur sa Fat Bob qui nous guide vers sa belle demeure bientôt rejoint par Sandra, sa compagne. Mes Amis nous accueilleront avec gentillesse et convivialité pour un excellent repas suivi d’une bonne nuit d’un sommeil réparateur.

Dimanche : Vraie dernière ligne droite… 10h00, café bu, tartines avalées, il est temps de quitter nos hôtes d’un soir en se promettant de se revoir, soit en Provence, soit ici dans l’Aude. La fin du voyage se fera sans anicroche aucune et c’est vers 13h30 que nous arrêtons nos motos sous les auvents de la place Morgan à Salon de Provence le temps d’une photo… ou plusieurs, afin d’immortaliser la fin de notre périple après plus de 5000 kilomètres parcourus. Fin du voyage.

C’est un peu bohème, mais vivant, que je referme cette page de notre voyage. J’espère avoir restitué ici, dans les grandes lignes parsemées de quelques anecdotes, les 15 jours passés ensemble dans la joie et la bonne humeur. Il est donc temps de remercier celui sans qui tout ça n’aurait pas été possible, alors, merci « Director », MERCI Carlos, sans oublier Michèle, pour avoir tout organisé et aussi pour votre hospitalité. Merci également à vous tous compagnons de voyage d’avoir été là car, sans vous, je n’aurais peut-être pas eu autant de plaisir à raconter ce voyage et rapporter certaines anecdotes dont nous rirons tous ensemble encore longtemps. A l’année prochaine pour un autre voyage à capela, je l’espère, tout aussi truculent (seuls ceux qui sont dans le secret savent).

(*) Terme utilisé dans la Marine Nationale pour désigner le plus jeune.

Jean-Pierre Merle

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