Intégrer une startup après une carrière corporate ? C’est possible !
Jean-Roch Sergent, nouveau Directeur associé chez Wirate, nous parle de son expérience.
AM : Parle-nous de ton parcours professionnel.
JRS : Je suis un spécialiste du business development et des négociations grands comptes tant en France qu’à l’export depuis une vingtaine d’années, dont plus de quatre ans à Munich, et dans différents secteurs d’activité : services, biens de consommation, biens d’équipements, conseil. J’ai pris le virage du digital à partir de 2009, en ayant même initié puis développé pendant 18 mois lors de mon Executive MBA ESSEC & Mannheim un projet entrepreneurial dans la tech, finalement non lancé, en 2012 et 2013. J’ai été Directeur de projet de la transformation digitale du réseau consulaire des artisans de 2016 à 2018, j’ai ensuite effectué une mission de management de transition dans une start-up, à la fois e-commerce et Fintech.
AM : Tu as un parcours de cadre dirigeant plutôt classique entre des postes très corporate et le métier de consultant, avec une pointe de secteur public. Mais qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre Wirate ?
JRS : Ce qui m’a immédiatement plu chez Wirate, outre l’équipe, son esprit et la résonance entre nos valeurs, c’est à la fois sa profonde valeur ajoutée et son positionnement partenarial au cœur de l’écosystème, le tiers de confiance au service des porteurs de projets de startups, des accompagnateurs (incubateurs, experts et conseils) et tout autant des financeurs (Business Angels et fonds d’investissements, VC et CVC).
C’est vrai, je viens du brick and mortar, comme disent les anglo-saxons puis dès 2009 j’ai commencé à prendre le tournant du digital car j’ai aussi une grande appétence pour l’innovation, la tech et l’univers startup.
À tel point que lors de ma reprise d’études (Executive MBA) en 2012 et 2013, parti d’une idée, j’ai développé en équipe et de A à Z un projet entrepreneurial dans la tech avec pitch et BP devant un jury, comme tout start-upper ! Finalement mes équipiers et moi avons décidé de ne pas nous lancer dans l’aventure parce que nos projets personnels avaient considérablement évolué durant cette période à la fois d’apprentissage et de développement personnel.
Ensuite, manageur de la conduite du changement, j’ai même initié et dirigé le projet de transformation digitale dans un établissement public de 11 000 personnes, alors très administration pyramidale 1.0 !
Et puis, manager de transition en Biz Dev pour une start-up, j’ai de l’intérieur vu un projet avorter parce que l’équipe des quatre dirigeants fondateurs n’était plus alignée, aboutissant à des conflits, à une perte globale de confiance. Jusqu’à devoir arrêter le projet après 4 ans d’efforts et de développement, juste à l’aube du lancement commercial. Quel gâchis humain et financier !
AM : Mince ! Pour avoir connu ça moi-même, c’est souvent l’aspect humain qui est le plus difficile à gérer dans un projet entrepreneurial. J’imagine que tu as été déçu par cette expérience ?
JRS : Déçu, dans la mesure où la majorité des 4 associés étaient des quadras et quinquas d’expérience, eux-mêmes chefs d’entreprise par ailleurs. Je devais aussi être le premier salarié actionnaire. C’est toujours pénible et frustrant. Enfin la vie n’est qu’apprentissage.
C’est sûr qu’en 2018, si nous avions pu nous appuyer sur un outil comme l’évaluation Witeam, nous aurions pu faire un constat objectif puis retrouver, au besoin avec un accompagnement dédié, le chemin de la confiance entre les associés, les conditions renouvelées pour exécuter et lancer avec succès le business.
Aujourd’hui, l’écosystème startup s’est bien professionnalisé pour mieux accompagner les projets.
AM : Tu penses donc que l’accompagnement est un des facteurs clés de réussite des projets de startups ?
JRS : Indubitablement, c’est d’ailleurs la grande leçon de mon projet entrepreneurial de MBA, les regards et feedbacks extérieurs sont essentiels, ils nourrissent et enrichissent les allers-retours pour passer de l’idée au concept, des différents business models possibles au BP final.
Et c’est d’ailleurs ce qui m’a de suite plu chez Wirate, au cœur de l’écosystème : la mise en relation entre projets et ce même écosystème. Et puis surtout les différentes méthodes d’évaluation pour multiplier les points de vue et se positionner dans l’écosystème, vérifier, avec l’évaluation Wisize, si son projet à un réel potentiel ou s’il faut encore le travailler. Là, on est dans le dur de l’accompagnement, avant l’épreuve du feu face au marché. Je pense que c’est plus qu’utile et nécessaire d’avoir ces feedbacks pour ne pas s’écraser contre un mur en étant un peu trop sûr de soi.
AM : L’égo des entrepreneurs est un frein à leur réussite ?
JRS : L’ego est ambivalent, c’est à la fois un formidable moteur et son propre meilleur ennemi ! Certains ont l’arrogance de croire qu’ils sont les seuls à détenir la vérité et qu’ils peuvent se passer des autres. Dans un projet entrepreneurial, c’est strictement faux. Particulièrement dans un projet de startup. L’entreprise est d’abord une équipe en interaction avec un environnement. Ne pas écouter les échos de son action qui nous renvoie cet environnement, c’est signer son arrêt de mort.
D’ailleurs, nos clients partenaires ne cessent de nous le répéter, les projets qui échouent sont ceux qui sont portés par les personnes les plus fermées aux conseils, mises en garde et autres nombreux points de vigilance. À commencer (et j’ai fait mon évaluation Witeam pour finaliser mon entrée comme associé chez Wirate) par son propre fonctionnement et son interaction avec les membres de l’équipe !