Quelle chance ! Le financement des startups baisse !

Alexandre Martinez
Wirate
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4 min readNov 13, 2019

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Le 31 décembre 2017, le gouvernement d’Édouard Philippe mettait fin au mécanisme d’ISF-PME qui permettait au contribuable d’obtenir un réduction de 50% de son investissement sur son ISF et qui profitait particulièrement aux Startups, préférant ainsi ré-orienter les capitaux disponibles vers les PME et ETI en présupposant un meilleur rendement pour l’emploi. Comme on pouvait s’y attendre, ce type d’investissement, qui se faisait beaucoup par opportunisme fiscal, a sensiblement diminué en 2018, laissant l’écosystème Startup sur sa faim.

Une baisse de l’investissement en capital de l’ordre de 25% :

Les rapports annuels publiés par France Angels qui fédère les réseaux de Business Angels (BA) en France montrent une baisse des investissements dans ces réseaux de l’ordre de 25% avec 48 M€ en 2017, pour seulement 37,3 M€ en 2018. Le baromètre du crowdfunding en France 2018 édité par KPMG signale lui aussi une baisse de 25% du financement en capital des startups avec 40 M€ en 2017 et seulement 30 M€ en 2018. Une seule conclusion : l’investissement en capital se raréfie et la compétition pour lever des fonds se fait de plus en plus vive.

Une chance pour l’écosystème :

Et pourtant, loin de constituer un handicap pour nos jeunes pousses, on doit regarder cette raréfaction de capitaux comme une véritable chance. D’abord, c’en est fini de l’opportunisme fiscal qui est presque toujours un mauvais calcul. Voici donc une excellente nouvelle : désormais, nous pouvons considérer que les investisseurs investissent réellement par intérêt, voire par passion. Sortis du paradigme de l’optimisation un peu bête, les investisseurs que l’écosystème conserve sont des entrepreneurs, des mentors, des experts capables de sélectionner, de suivre et de porter les meilleurs projets.

On finance moins mais on finance mieux :

L’autre conséquence de la rareté des capitaux disponibles, c’est que la compétition pour lever des fonds se fait plus rugueuse et plus intense. Entre les BA et le crowdfunding, on parle tout de même de 20 M€ en moins entre 2017 et 2018. Les projets sont donc logiquement bien plus drastiquement sélectionnés. Bref, on finance moins, mais on finance mieux. Et c’est très bien pour les porteurs de projets financés qui ont de meilleures chances de réussir puisqu’une meilleure attention leur est portée par les investisseurs. Et sans vouloir passer pour un cynique, ça l’est certainement aussi pour ceux qui ne trouvent plus de financements qui auraient pu leur permettre de vivoter un temps sans jamais vraiment passer un cap de croissance suffisant.

La professionnalisation devient nécessaire.

Si cette tendance se poursuit, on devrait rapidement observer une forme de professionnalisation bénéfique à tout l’écosystème et la mise en œuvre de standards éprouvés pour la sélection des meilleurs dossiers. Et les startups peuvent s’attendre à devoir investir encore plus de temps et d’énergie sur leur levée de fonds, plutôt que sur le développement de leur produit et de leur marché.

C’est pour aider à traiter ce deal flow côté investisseurs et pour éviter aux startups de perdre du temps que nous avons créé l’évaluation Wisize. Elle permet à la fois de vérifier la maturité d’un projet pour aller chercher des financements et l’opportunité qu’il peut représenter pour des investisseurs. Basée sur les critères d’investissement des réseaux de BA, cette évaluation est objective et fournit une grille de lecture claire : elle permet de comprendre très vite si un projet a des chances d’être sélectionné par une association de BA, voire par laquelle de ces associations.

80% de match entre Wisize et la sélection des BA :

Les expérimentations que nous avons menées depuis 1 an en collaboration avec les Business Angels montrent une corrélation entre les notes Wisize obtenues par les Startups et l’intérêt des investisseurs pour ces Startups. Les premiers résultats sont particulièrement encourageants : Wisize a permis d’identifier 95% des projets sélectionnés par les Business Angels au moment du traitement de leur dealflow, et 80% des projets qui ont finalement été retenus pour instruction formelle de leur dossier avant une prise de décision pour investir ou non.

S’appuyer sur un rapport de synthèse :

Pour les startups qui n’obtiendraient pas une évaluation suffisante, et donc pour lesquelles les chances de lever des fonds auprès des BA seraient objectivement diminuées, nous fournissons un rapport d’analyse qui expose les points forts et les faiblesses du projet. Il constitue en soi un élément très utile pour travailler les axes d’amélioration, et faire que le projet réponde pleinement aux critères d’investissement des BA.

Bien sûr, nous devons encore affiner cette évaluation pour la rendre toujours plus performante. Et surtout, il ne faut pas oublier que ce n’est qu’un indicateur de potentiel. Il ne se substitue pas au jugement des BA. Néanmoins, il permet déjà un gain de temps considérable dans la présélection des dossiers à financer, et son usage profitera nécessairement à tout l’écosystème.

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Alexandre Martinez
Wirate

Digital Transformation, founder at Wirate, a rating Web service for innovative startups.