De l’usage vertueux de Bitcoin
Entre risques et opportunités, la technologie n’est que ce que l’on en fait
En ce moment, Bitcoin fait les gros titres des médias et souvent pour parler d’usages peu glorieux que l’on met (volontairement ?) en avant alors que ces usages ne représentent clairement pas la réalité. Aujourd’hui, le cas d’usage principal de Bitcoin est la réserve de valeur, la porte de sortie des politiques monétaires internationales qui inquiètent de plus en plus (Janet, Mario, ❤).
Peu de gens avaient prévu que cette utilisation serait celle qui rendrait Bitcoin mainstream. Il n’empêche que pas mal de monde insiste, même si on sent la capitulation proche. Entre ceux qui s’accrochent désespérément à l’usage de crypto-monnaies pour payer leur café (Bcash anyone ?), ceux qui croient encore au global computer onchain (CryptoKitty anyone ?) et ceux qui se rendent compte un peu tard que la “blockchain” qu’on leur a vendu comme une révolution et qui se sont rué vers les DLT et autres Hyperledger et qui déchantent quand ils tentent de mettre réellement en oeuvre ces solutions; une tendance est clairement ent train de se dessiner : et si tout cela n’était que distraction ?
Je crois en Bitcoin, la technologie, le protocole, peu importe la valeur de son token, tant qu’il conserve ses propriétés fondamentales (sécurité, resistance à la censure, décentralisation). Ce qui donne une immense valeur à Bitcoin c’est sa neutralité, et le fait qu’aucune autorité centrale ne le contrôle. A partir de ces propriétés fantastiques, nous pouvons imaginer plusieurs cas d’usages vertueux de cette technologie. Dans cet article je vais présenter deux cas d’usages concrets mis en oeuvre récemment, qui illustrent qu’il est non seulement possible d’utiliser Bitcoin pour l’intérêt général, mais que cela se passe déjà aujourd’hui avec Woleet.
Exemple #1 : Sécurisation des procédures de délibération politique
Woleet a été utilisé pour la mise en place d’un système de sécurisation des délibérations politiques de l’agglomération de communes de Lorient. Le système a été présenté le 19 Décembre par la vice présidente au numérique Thérèse Thiery et sécurise les procédure de convocation des élus en rendant publiques les preuves pour les administrés.
The Pain
Il arrive que lorsque des décisions sont votées en conseil municipal, certains élus (souvent de l’opposition) soient mécontents et contestent ces décisions devant le tribunal. Lorsqu’on en arrive là, la première question que va se poser le juge avant même de s’attaquer au contenu de la contestation est : est-ce que la procédure de délibération a bien été respectée ? Ici la procédure stipule que les documents relatifs aux délibérations doivent être mis à disposition des élus 5 jours avant le vote. Or, dans le cas de Lorient, un outil de mise a disposition de documents au format numérique était bien en place, cet outil prouvait bien le dépôt des fichiers sur la plateforme à une date certaine mais on ne pouvait fournir la preuve que les élus avaient bien été prévenus que ces documents étaient disponibles. Il existait donc bien un trou dans la raquette concernant la procédure légale de délibération.
The Gain
Nous avons eu la chance de rencontrer un responsable à la DSI de l’agglomération qui nous a fait part de ce problème. Nous lui avons parlé de la possibilité d’utiliser notre plugin Outlook qui permet de prouver l’envoi ou la reception d’email directement depuis l’outil de messagerie. Après avoir pris en main les outils Woleet, la DSI est allé encore plus loin. Au final ils utilisent quasiment toute la panoplie de notre suite logicielle avec :
- la preuve d’envoi d’email de convocation pour chacun des élus avec notre add-in Outlook 365
- l’ancrage dans la blockchain des documents relatifs à chaque délibération avec notre plateforme web
- le développement d’une interface web permettant à tous les administrés de prendre connaissance de ces preuves en intégrant l’API Woleet.
Il est possible d’aller encore plus loin en utilisant notre outil de signature permettant d’avoir également l’accusé explicite de chaque élu, en effectuant une demande de signature pour chaque convocation à l’aide de notre application Android Woleet.ID.
Exemple #2 : Protection du lanceur d’alerte avec ALERTCYS
Annoncé également en Décembre 2017 le projet ALERTCYS porté par la Chambre nationale des huissiers de justice, vise quant à lui à protéger les lanceurs d’alerte. Comme l’indique le communiqué “ La Chambre nationale des huissiers de justice présente ALERTCYS, une plateforme numérique destinée à lutter contre la corruption au sein des entreprises et des collectivités tout en préservant l’anonymat et les droits des lanceurs d’alerte. Porté par Syllex, l’accélérateur des huissiers de justice français, ce nouvel outil va permettre aux employeurs publics et privés de satisfaire à l’obligation légale, qui entre en vigueur au 1er janvier 2018, de mettre en place un dispositif de signalement garantissant à leurs collaborateurs une totale confidentialité.”
Ici la preuve blockchain réalisée à l’aide d’une intégration avec l’API Woleet, permet de protéger le lanceur d’alerte. Il sera en mesure de prouver qu’il avait en possession à une date certaine le document incriminant telle ou telle entreprise en infraction, sans en divulguer le contenu qui ne sera analysé que lorsque qu’une enquête sera instruite.
Sky is the limit
Ces deux exemples concrets, et en production (les solutions blockchain en production sont rares) illustrent bien le propos initial : Bitcoin peut et doit servir l’intérêt général. D’autres cas d’usage vont être explorés non seulement par l’agglomération de Lorient et la chambre nationale des huissiers mais aussi par d’autres collectivité, régions, entreprises, car la technologie Woleet démocratise l’accès à la preuve vérifiable sans intermédiaire. Qu’ils s’agisse de conformité à la regulation, d’outil aidant à la transparence, à l’audit des process, les cas d’usage continueront de s’empiler pour démontrer concrètement que cette technologie fournit une avancée considérable dans notre façon d’aborder la confiance et la sécurité des flux de données critiques.
