Bitcoin without blockchain

Opinions are my own, ne reproduisez pas les figures décrites dans cet article chez vous, sorry pour le franglais etc.

Gilles Cadignan
Woleet France
4 min readNov 29, 2017

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Je rentre à peine de Riga où vient de se tenir une conférence nommée « Baltic Honeybadger 2017 » . Si comme moi on considère Bitcoin comme la base future de toutes nos transactions, ce genre d’évènement devient d’une importance plus cruciale que certains sommets internationaux sur-médiatisés. Mais actuellement cela reste confidentiel et nous n’étions que 300 personnes, venues des 4 coins du monde dans la capitale Lettone. D’une certaine façon, on peut considérer comme heureux le fait que cet écosystème avance dans l’ombre, et ne souffre pas d’une exposition trop pressante, tant ce qu’il tente d’accomplir est fondamental pour l’évolution de nos sociétés.

Qu’est-ce que le Honeybadger ?

Bitcoin évolue dans un univers de geeks, élevés au numérique et âgés de 18 à 45 ans. Dans cet univers, les « memes » et les « trolls » sont légion. Nous partageons un nombre impressionnant de codes, d’expressions, que j’imagine bien interlopes pour un observateur extérieur. Dans cette culture endémique à cryptoland le meme du honey badger est une impersonation de Bitcoin. Initialement, le honey badger (littéralement le blaireau à miel) est un animal dont l’intelligence et la témérité ont attiré l’attention du tout Internet. Depuis une vidéo virale apparue en 2011, il est connu comme l’animal qui fonce tout droit peu importe les dangers, qui attaque sans vergogne et arrive toujours à ses fins. Cette vidéo a également popularisé l’expression : « Honey badger don’t care » (sic).

C’est Roger Ver qui a eu l’idée d’associer Bitcoin au honeybadger en finançant une campagne d’affichage :

The honey badger of money

Il est intéressant de remarquer que depuis, la communauté Bitcoin considère comme un traitre ce même Roger Ver, passé de « Bitcoin Jesus » à « Bitcoin Judas » depuis qu’il promeut activement une alternative à Bitcoin : Bcash. Mais ça, c’est une autre histoire, et on peut sereinement affirmer que globalement : « the honey badger don’t care about Roger Ver » (sic).

Revenons à la conférence. A Riga, j’ai adoré retrouver ce petit groupe de gens qu’on appelle les « maximalistes » qui ont une vision particulière d’un futur où Bitcoin transformerait le monde d’une façon bien plus profonde que ne l’a fait Internet. Les maximalistes ont tout plein de détracteurs et dans leur bouche, « maximaliste ! » est une insulte totalement valable. Ces détracteurs ne partagent pas la vision d’un unique protocole et souvent ont un portfolio garni de tout plein de ce qu’ils pensent être des potentiels remplaçants de Bitcoin (ceci expliquant peut-être cela). Je suis un fier maximaliste totalement assumé et j’attendais avec impatience cet événement où j’allais pouvoir écouter et échanger avec les plus grands experts internationaux de notre cher honey badger.

Bitcoin without Blockchain

C’est lors de la toute première intervention de Giacomo Zucco que j’ai entendu pour la première fois cette expression. Je l’ai immédiatement trouvé ultra pertinente car elle soulignait plusieurs points :

  • L’arrivée sur le marché de produits dérivés autour du Bitcoin (et donc qui n’ont pas besoin de blockchain)
  • Les énormes avancées sur les couches supérieures de Bitcoin qui opèrent offchain (qui utilisent la blockchain uniquement comme une infrastructure de settlement)

Cette expression fait aussi écho à toute la litanie “Blockchain without Bitcoin” que l’on nous rabâche depuis maintenant plus de deux ans. La logique qui veut par exemple que toutes les blockchains se valent, ou que l’on peut accomplir ce qu’accomplit Bitcoin sans y associer la valeur d’un token. Parmi les maximalistes, peu estiment les solutions « blockchain » qui n’ont pas pour base la blockchain Bitcoin. Exit les DLT, ICO, blockchain privées ou Ethereum très souvent requalifiées en “scam”. Et même si cela peut sembler condescendant de la part de personnes qui ont vu la valeur de leur bitcoins passer de $0 a $10 000 en 8 ans, les principales raisons évoquées par ces nouveaux « bitcoinaires » sont purement techniques.

Pêle-mêle, citons plusieurs idées couramment répandues chez les maximalistes :

  • Une blockchain privée ne sert à rien, une bonne vielle base de donnée avec un peu de contrôle d’intégrité donne généralement un meilleur résultat
  • Des smart contract Turing complete exécutés par tout le réseau, c’est une très mauvaise idée
  • On a rien trouvé de mieux pour l’instant que le mécanisme de preuve de travail pour sécuriser le consensus autonome distribué
  • On ne résout pas le scaling juste en augmentant la taille des blocks, la blockchain ne scale pas par définition.
  • Les nouvelles fonctionnalités sont/seront implémentées dans les couches supérieures

Et c’est sur ce dernier point que j’aimerais faire un focus particulier. Je partage la vision d’une architecture en couche où la complexité est isolée dans chacune des couches sans porosité. Cette vision c’est celle que nous appliquons avec Woleet. Pour proférer une fonctionnalité de notariat à Bitcoin nous utilisons une technologie dite de layer 2 qui permet de sécuriser des millions de données avec une seule transaction onchain. De la même manière, d’autres comme ACINQ travaillent sur la scalabilité du paiement avec des capacité bien supérieures à celles de réseaux comme Visa ou MasterCard à l’aide du Lightning Network. Idem pour les smart contracts, les assets et tout plein de choses qui sont dans les cartons actuellement et qui sont parfaitement résumées par ce thread Twitter de notre ami @Beetcoin :

https://twitter.com/Beetcoin/status/935460412262375424

Riga m’a permis de confirmer une intuition vielle de presque 3 ans : l’avenir de Bitcoin est radieux. Et ceux qui s’arrêtent uniquement à son prix, ou à sa fonction monétaire manquent la partie la plus interessante. Une armée de geeks est en train de changer le monde, accrochez-vous ça risque de secouer.

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Gilles Cadignan
Woleet France

co-founder of Woleet, co-founder of Breizh Bitcoin, co-founder pf the Bitcoin Economic Forum, Teacher at La Rochelle University, Speaker, Consultant