«My Heart Will Go On», succès intemporel
Le plus grand hit de Céline Dion obtient la reconnaissance qu’il mérite à l’aube de son 20e anniversaire
[Texte initialement publié sur Passeport2017.ca le 23 mai 2017]
Si ça ne vous dérange pas trop, on aimerait revenir sur le plus gros événement du week-end dernier. On le sait, c’est mardi; on le sait, vous avez probablement déjà tout lu sur le sujet — si ce n’est pas le cas, bienvenue! Mais accordez-nous donc le plaisir de revenir sur un sujet d’importance capitale: la performance de Céline Dion au Billboard Music Awards 2017.
C’était à couper le souffle.
Pour ceux qui l’ont manquée, Céline a chanté son iconique power ballad, «My Heart Will Go On», à l’occasion du 20e anniversaire de la chanson. Vêtue d’une sculpturale création de Stéphane Rolland Haute Couture, debout sous un chandelier de cristal, la diva de Charlemagne a frappé un coup de circuit, donnant, du même coup, une seconde vie à un hymne sur l’amour — le vrai, l’éternel, celui qui dure même quand son objet est surgelé et chille (littéralement) au fond de l’Atlantique Nord. C’était formidable. C’était émotif. C’était le clou de la soirée.
Pour plusieurs le plus gros hit en carrière de Céline Dion, «My Heart Will Go On» est sorti à la fin de 1997, débutant en lion sur les palmarès du monde entier. Incontournable dans les bars à karaoké, la chanson a aussi été un formidable outil marketing pour le film Titanic de James Cameron, remportant toute une série de prix dont l’Oscar de la meilleure chanson originale en 1997, le Golden Globe de la meilleure chanson originale pour un film en 1998, et les prix Grammy de la chanson de l’année, de la meilleure performance par une artiste féminine et de la meilleure chanson écrite pour un film ou pour la télé en 1999. Écoulant plus de 10 millions d’unités grâce au succès du single, la bande originale de Titanic est l’une des sept à être certifiée diamant par la Recording Industry Association of America. Le groupe «emocore» New Found Glory en a même enregistré sa propre version — c’est tout dire de l’importance de la chanson.
Mais il s’en est fallu de peu. Initialement, James Cameron était opposé à l’idée de terminer son film sur une chanson pop, tel que l’explique Mickey Rapkin dans un article sur le site de Billboard. Céline Dion elle-même n’était pas trop charmée par l’idée : «Je me suis dit “Chante la chanson et fous le camp”», raconte-t-elle au journaliste. La star, qui venait tout juste d’enregistrer la chanson-thème de La belle et la bête, avait peur de ne pas être à la hauteur. Mais l’auteur James Horner et le défunt mari de Dion, René Angélil, ont réussi à convaincre la chanteuse d’en enregistrer un démo, ce qu’elle a accepté malgré ses doutes et ses crampes menstruelles — ce qu’elle appelle ses «girly days» dans l’article. Une seule session d’enregistrement aura été nécessaire. «Ils pleuraient tous», se rappelle-t-elle.
On connaît la suite: la chanson a été intégrée à Titanic — au final, James Cameron trouvait qu’elle résonnait à merveille avec son film. Celui-ci, tout comme le single, connaîtra un grand succès et, à ce jour, un petit plaisir coupable que l’on aime s’accorder de temps à autres. Parlez-en au père de Drake.