Adama BA, l’exemple d’une jeune femme qui s’engage pour l’alimentation scolaire

par Abba BA

Adama Ba, maman de trois enfants et femme au foyer, est volontaire pour la préparation des repas à la cantine scolaire de l’école élémentaire Nguékokh 4. Deux fois par semaine, elle prête main forte à l’école du village pour nourrir les enfants et leur offrir, peut-être, leur seul repas du jour.

Adama Ba, assise au flanc du mur de la cuisine tenant son petit garçon. WFP/Abba BA

En cette matinée du mois de février 2021, les cuisinières volontaires de la cantine scolaire de l’école Nguékokh 4, située dans le département de Mbour à une quarantaine de kilomètres de Dakar, dans la région de Thiès, sont à pied d’œuvre quand l’équipe du Programme Alimentaire Mondial (PAM) franchit la porte de l’établissement pour une visite de la cantine de l’école, accompagnée de ses partenaires du Ministère de l’Education Nationale et de l’Agence Française de Développement (AFD).

Il est 10H, on entend au loin, dans les salles de classe, les élèves répéter à haute voix les enseignements de leurs maîtres. Pendant ce temps, un groupe de femmes s’attèle dans la cuisine, et parmi elles, une jeune dame se fait remarquer par le son de sa voix. C’est Adama Ba, une femme de 34 ans qui chante sur un air de la langue nationale de la localité : le sérère ; traduisant ainsi son bonheur d’être aux fourneaux pour préparer la nourriture de son enfant et de ses camarades d’école habitant le village et ses environs.

Un petit garçon sur le dos, vêtue d’une longue robe en voile de couleur marron, assise sur l’un des flancs du mur de la cuisine ; elle surveille minutieusement les grosses marmites qui mijotent tranquillement sur le feu. Comme les autres femmes de son équipe, Adama vient tous les mardis et jeudis à l’école pour cuisiner, à tour de rôle et servir le repas de midi aux élèves.

Une manière pour elle de contribuer à l’éducation et à l’épanouissement des enfants du village. Ses tâches ménagères et le fait d’être jeune maman ne l’ont point dissuadée de prêter main forte à la cantine de l’école. Elle souhaite contribuer au développement de sa communauté et offrir aux enfants les meilleures conditions d’apprentissage.

« La cantine scolaire est d’une grande utilité pour le maintien des enfants à l’école et pour leur réussite »

Adama Ba, vérifiant la cuisson du riz blanc au menu du repas des élèves de l’école de Nguékokh 4. WFP/Abba BA

En compagnie de quatre autres femmes toutes aussi motivées, Adama s’attèle à la préparation d’un plat très prisé par les élèves ; le « mafé », une sauce d’arachide accompagné de riz blanc. En tant que jeune mère de famille ; pour Adama les cantines scolaires sont une solution, non seulement pour maintenir les enfants à l’école mais aussi elles permettent de diminuer les charges liées aux dépenses quotidiennes des parents.

« La cantine scolaire est d’une grande utilité pour le maintien des enfants à l’école et pour leur réussite scolaire. Au lieu de rentrer à la maison entre les cours du matin et ceux de l’après-midi, nos enfants passent la journée à l’école et prennent leurs repas à la cantine. Ils ont plus de temps pour se reposer et sont également mieux concentrés sur les leçons’’, estime-t-elle.

Pour respecter son engagement au sein de la cantine, Adama a dû s’organiser et aménager son agenda pour pouvoir apporter son aide à la cantine. Les mardis et jeudis, sa voisine prépare les repas de chez elle.

« A l’école, la cantine offre une alimentation saine et équilibrée. D’habitude dans nos maisons, on utilise des bouillons et certains ingrédients dont on ignore parfois la provenance alors que dans la cantine, tout cela est interdit. On n’utilise que des produits du terroir à savoir les céréales et légumes frais. Nous les préparons en tenant compte des habitudes alimentaires tout en préservant les valeurs nutritives des produits permettant ainsi aux enfants de grandir en bonne santé’’, renchérit la ménagère.

« A l’école, les mesures barrières sont scrupuleusement respectées de la cuisson à la distribution des repas. »

Adama Ba, son enfant au dos et sa camarade cuisinière volontaire servant le Mafé au menu du jour du repas des écoliers de Nguékokh 4. WFP/Abba BA

« Il y a beaucoup d’écoles qui n’ont pas ce privilège d’avoir une cantine scolaire. C’est pourquoi, en tant que communauté locale, nous sommes impliquées ; car nos enfants sont les principaux bénéficiaires. Je me suis engagée dès l’installation de la cantine en tant que volontaire pour contribuer à la pérennisation du projet », confie Adama, toute enthousiaste malgré le brin de fatigue qui se lit à travers son visage.

Au Sénégal, l’assistance alimentaire du PAM à travers les cantines scolaires touche quelque 107 000 écoliers (636 écoles) dans le cadre du Plan de Réponse du Ministère de l’Education nationale face à la COVID-19, financé par le Partenariat Mondial pour l’Education à travers le Programme d’Appui pour le Développement de l’Education — Riposte et Résilience (PADES-RR) soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD). Le PAM assure l’exécution de ce programme en plus des écoles déjà soutenues par l’agence onusienne, pour un total de 1 262 écoles élémentaires, soit 235 000 enfants scolarisés notamment ceux vivant en zones rurales dans 11 régions sur les 14 que compte le pays.

Grâce à son assistance, le PAM contribue à la création des marchés pour les petits producteurs locaux et les détaillants qui fournissent les provisions aux écoles. Les femmes volontaires comme Adama sont une partie essentielle pour faire des repas scolaires une réalité dans sa communauté afin d’en assurer la pérennité.

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