Grandir dans un camp de réfugiés avec le rêve de sauver des vies

Un jeune réfugié malien, dont la famille a survécu grâce à l’aide humanitaire et aux transferts d’argent du PAM, raconte son rêve de devenir médecin.

Par Miho Mitobe

Par une matinée ensoleillée de juin, Moctar ag Elhadj se rend à l’école du camp de réfugiés de Mbera, dans le sud-est de la Mauritanie. Avec quatre de ses camarades de classe, il presse le pas afin de ne pas être en retard pour le début du cours de mathématiques. Ses parents lui ont dit que c’était une matière importante s’il souhaitait réaliser son rêve de devenir médecin.

“Ce sont les cours de maths que je préfère… Je veux être médecin pour aider les gens, comme ma mère”, dit Moctar, 12 ans. Sa mère, qui travaille dans un centre de santé du camp, et son père, qui est enseignant, ont fui le conflit dans leur pays, le Mali. Moctar avait un an.

“Regarder ma mère aider les gens, c’est ce qui m’a donné l’envie de devenir médecin”.

Alors que plus d’une décennie d’insécurité et de conflit règne au Mali, se propageant dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest, plus de 65 000 réfugiés maliens vivent dans le camp de Mbera en Mauritanie. Pour de nombreux enfants, comme Moctar, la maison est synonyme de camp de réfugiés. L’aide humanitaire est la clé de leur survie dans ce camp.

Photo: WFP/ Abderrahmane Camara

“J’entendais mes parents parler de distributions et ils recevaient de la nourriture et maintenant de l’argent, mais je n’avais aucune idée de la raison pour laquelle c’était important”, dit Moctar. “Maintenant, je comprends. Nous allons au marché du camp avec ma mère pour faire nos courses. Nous n’achetons pas trop d’articles car l’argent est limité aux choses essentielles, comme dirait ma mère.”

Le Programme alimentaire mondial (PAM) soutient les réfugiés chaque mois en leur fournissant une assistance alimentaire, des aliments nutritionnels spécialisés et des repas scolaires grâce aux contributions des États-Unis, de la Commission européenne (ECHO), du Japon, de la France, du Canada, du Royaume-Uni (RU), de l’Allemagne et de l’Arabie Saoudite.

Photo WFP/Melissa Marques
Photo WFP/Melissa Marques

La contribution du Royaume-Uni permet au PAM de faire des transferts d’argent aux familles dans les camps et à analyser la dynamique du marché pour s’assurer que, bien que vulnérables, les personnes puissent avoir accès à des aliments abordables et nutritifs de leur choix, tout en veillant à ce que l’économie locale prospère dans le camp pour améliorer les moyens d’existence et pouvoir continuer à être en bonne santé.

“Je ne me souviens pas avoir été vraiment malade. Je pense que c’est aussi parce que nous pouvons manger le matin, le midi et le soir”, dit Moctar en souriant.

Si les réfugiés peuvent répondre à leurs besoins essentiels dans le camp grâce au soutien qu’ils reçoivent, ils préféreraient être dans leur pays.

“Mes parents parlaient souvent de leur vie au Mali”, raconte Moctar. “Ils me racontaient souvent comment ils avaient fui le Mali — les sentiments de peur et de désespoir qu’ils avaient ressentis en quittant leur maison et le sentiment de soulagement qui avait traversé leur visage lorsqu’ils avaient trouvé refuge ici à Mbera.”

C’est la détermination à apaiser la douleur et la tristesse qu’il voit parfois chez ses parents qui pousse également ce pré-adolescent à se concentrer autant sur ses études. “Le statut de réfugié est juste un statut. Cela ne signifie pas que nous sommes des personnes sans défense. Nous pouvons être indépendants et aider les autres”, dit Moctar, qui est inscrit en 5ème .

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