Histoire d’un parcours inspirant: l’exemple de Oumou Lala

Dans le cadre de la Journée Mondiale des Femmes, nous vous proposons de découvrir le portrait de Oumou Lala. Son parcours nous montre que le genre ne devrait jamais être un obstacle à une carrière professionnelle épanouie.

Oumou Lala, Local Security Assistant au Bureau Régional du PAM. WFP/Simon Pierre Diouf

Nom, Prénom ?

Oumou Lala DIAMANKA, jeune femme originaire de Kolda, au Sud du Sénégal. J’ai été la première femme chauffeur au Bureau Régional du PAM à Dakar.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel au PAM ?

J’ai d’abord été recruté en tant que chauffeur il y a de cela 3 ans. Au début ce n’était pas facile car les gens se disaient toujours que le poste de chauffeur est uniquement dévolu aux hommes. Par exemple, il m’arrivait des fois d’aller chercher quelqu’un à l’aéroport et on me demandait si le chauffeur était déjà sur place (rires) et moi je répondais avec un grand sourire « c’est moi le chauffeur ! » Ces situations ne me dérangeaient pas du tout, je continuais à faire mon travail avec beaucoup de passion et petit à petit les regards ont commencé à changer.

Oumou Lala, à l’époque où elle était encore chauffeur au Bureau Régional du PAM. WFP/Simon Pierre DIouf

Depuis quelques temps, il y a eu un revirement sur le plan de votre carrière, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Effectivement, depuis peu j’ai rejoint l’équipe régionale de la sécurité au Bureau Régional du PAM à Dakar en tant que Local Security Assistant. Quand j’étais chauffeur, il m’arrivait déjà d’accompagner ma collègue Charlotte lors de certaines visites de domicile des staffs. J’étais désignée comme chargée de la zone du Plateau (Centre-ville de Dakar) et j’avais aussi fait toutes les formations obligatoires de sécurité, du coup je savais à peu près en quoi consistait le travail. Petit à petit, je me suis prise d’intérêt pour ce travail et je n’ai pas hésité une seule seconde quand l’opportunité s’est présentée.

Oumou Lala et sa collègue Areva Paronjana en pleine séance de travail. WFP/Simon Pierre Diouf

Cela doit être une grande transition de passer de chauffeur à l’unité régionale de la sécurité au PAM, n’est-ce pas ?

Effectivement, c’est une transition mais pas tant que ça ! Je pense que m’on parcours m’y avait préparée. J’ai rejoint les rangs de l’armée de terre sénégalaise après une année à l’université Gaston Berger de Saint Louis et j’ai eu l’opportunité tout au long de ma carrière au sein de l’armée d’effectuer des missions dans des zones à risque comme à Kidal, au Mali par exemple. A l’époque à chaque fois que les camions de vivres arrivaient au camp on criait, « le PAM est là, le PAM est là ! ». Ma mission en tant que casque bleu au Mali a été mon premier contact avec le PAM mais je n’imaginais pas qu’un jour j’allais avoir l’opportunité d’y travailler.

Oumou Lala et sa collègue Charlotte Faye. WFP/Simon Pierre Diouf

Le PAM a-t-il mis à votre disposition tous les outils nécessaires pour votre progression professionnelle ?

Oui ! Grâce à la plateforme WeLearn mise en place par le PAM, j’ai accès à un maximum de formations en ligne. J’ai pu par exemple faire une formation en sécurité, transport et logistique, ce qui m’a permis de développer mes compétences. J’ai également eu l’opportunité de me rendre l’année dernière à Brindisi, en Italie où j’ai participé à la formation des intervenants d’urgence sur le terrain durant laquelle j’ai été formée comme facilitatrice / joueuse de rôle dans un exercice de simulation. Avec l’unité régionale de la sécurité, j’ai également participé à la formation Local Security Assistant au mois de novembre 2019 à Genève.

Oumou Lala, tout sourire devant l’objectif. WFP/Simon Pierre Diouf

En quoi consiste votre travail en tant que Local Security Assistant ? Est-ce un défi pour une femme d’évoluer dans ce domaine ?

Au jour le jour mon travail consiste à faire entre autres le briefing de l’unité sécurité tous les lundi, mercredi et vendredi matin avec les agents de garde en leur rappelant les consignes en vigueur et en les encourageant à plus de vigilance. Je confectionne des badges d’accès au bureau du PAM pour tous les staffs nouvellement affectés et j’organise leur transport pour assister au briefing de sécurité général qui se fait à UNDSS*. J’assiste les staffs en cas d’incident (accident de route, vol, audience au tribunal…) jusqu’à l’obtention du procès-verbal du commissariat de police que j’envoie par la suite à UNDSS pour information et enregistrement dans leur base de données. Je fais également l’évaluation de la sécurité des maisons et appartements des staffs et récemment j’ai été désignée pour assurer la sécurité de la mission de la princesse Sarah Zeid de Jordanie au Sénégal. Pour répondre à la seconde partie de ta question, je dirais non parce que j’ai vu plusieurs femmes qui ont montré l’exemple et qui ont pleinement réussi dans ce domaine. C’est juste une question de volonté et de détermination !

Oumou Lala, nous explique son parcours au Bureau Régional du PAM. WFP/Simon Pierre Diouf

Quels conseils donneriez-vous à une femme qui veut faire la même carrière que vous au PAM ?

Je voudrais les encourager à venir travailler pour le PAM car ici tout le monde est traité au même pied d’égalité, indépendamment du genre. Mon parcours au sein de cette organisation est à mon avis un exemple et montre qu’on peut gravir petit à petit les échelons sans aucune forme de discrimination. Alors à ces femmes, je dis postulez et venez nous rejoindre afin qu’ensemble nous puissions accomplir notre mission humanitaire dans le monde.

*UNDSS= Département de la Sûreté et de la Sécurité des Nations Unies

Charlotte, Oumou et Areva de l’équipe régionale de la sécurité. WFP/Simon Pierre Diouf

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