Les cantines scolaires en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest
L’école reprend entre septembre et octobre en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Dans une région rongée par la faim, la malnutrition, et de plus en plus affectée par le conflit, les cantines scolaires du Programme Alimentaire Mondial constituent une bouée de sauvetage pour les enfants. En effet, il s’agit bien souvent du seul repas nourrissant qu’ils reçoivent de la journée.
Les cantines scolaires encouragent les écoliers à s’inscrire et à rester à l’école. Durant l’année scolaire 2015–2016, WFP a fourni des repas à plus de 2,5 millions d’enfants dans 18 pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Parmi eux, 1,2 millions de filles.
Dans une classe de CM2 à Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, Nadia et ses camarades apprennent à lire l’heure — additionner les heures et les minutes sur l’horloge. Certains d’entre eux mettent déjà ces leçons en pratique.
“Je viens à l’école car c’est amusant d’apprendre, et aussi car on reçoit un repas tous les jours ! Il est seulement 11h du matin et je compte déjà les minutes avant l’heure du déjeuner, car la nourriture est délicieuse !” déclare Nadia.
Pendant ou après le conflit en République Centrafricaine, au Mali et au Niger, ou encore durant le contrecoup de la crise d’Ebola, les repas scolaires ont joué un rôle crucial en fournissant aux enfants des repas nourrissants. Cela encourage les familles à les envoyer à l’école ; et, plus largement, cela aide les écoliers à regagner le monde de l’enfance.
Au Niger et au Tchad, WFP fournit des repas scolaires à plus de 23 000 enfants déplacés par la faute de Boko Haram. Au Mali, durant l’année scolaire 2015–2016, les repas scolaires du WFP ont aidé les écoles du nord du pays à réouvrir, après avoir été fermées en 2012 dû à la crise, et ont encouragé les familles à envoyer de nouveau leurs enfants à l’école.
Dans la région, WFP collabore avec des petits producteurs locaux pour acheter des produits locaux, frais, le tout en aidant non seulement les étudiants, mais aussi en dynamisant les revenus agricoles et économies locales en même temps.
WFP et ses partenaires soutiennent les agriculteurs locaux dans la productions de pommes de terre, d’huile de palme, ensuite utilisés pour les repas scolaires. Le programme va apporter des bénéfices nutritionnels aux écoliers, des revenus plus importants aux agriculteurs, ainsi qu’un développement durable pour les communautés locales.
Le Programme des Repas Locaux est conçu pour remplacer progressivement les programmes de cantines scolaires au Libéria.
En mai 2015, le Programme Alimentaire Mondial a commencé à distribuer du yaourt préparé par un groupe de 30 femmes dans le cadre du programme de repas scolaires au Burkina Faso. C’est une situation gagnant-gagnant. Cela profite à des milliers d’écoliers, aux femmes, aux producteurs, et cela crée de l’emploi.
“Nous avons eu beaucoup de difficultés au début. Même nos maris ne pensaient pas que cela fonctionnerait. Mais désormais, KNB nous donne de l’autonomie, nous permet de répondre à nos besoins et à ceux de nos familles. Nous avons maintenant plus de valeur aux yeux de nos familles et de la société — plus de respect.” (Hadiatou Ba Koïta, une mère de 36 ans, présidente du groupe)
Tandis que dans certains pays le gouvernement et d’autres agences mènent ou complètent le programme du WFP, dans la majeure partie de la région du Sahel, WFP est le seul fournisseur de repas, ciblant les zones où les niveaux de malnutrition sont les plus élevés. Année après année, les restrictions budgétaires ont forcé WFP a réduire ses zones d’intervention.
La réduction des ressources, les changements de priorités des contributeurs et l’évolution des mécanismes financiers dans certains pays — tous ces éléments ont crée un trou dans le budget et ont mis le programme en péril. Plus de 1,3 millions d’enfants risquent de ne plus aller à l’école cette année.
A moins que des financements ne soient reçus dans les prochains mois, plus d’un demi-million d’enfants au Cameroon, au Mali, en Mauritanie et au Nige pourraient commencer l’année scolaire sans les repas sur lesquels ils comptent grandement.
Les donateurs principaux du programme de repas scolaires en Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale en 2015–2016 sont le Canada, l’Union Européenne, le Japon, le Luxembourg, l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis.
Première publication sur insight.wfp.org le 2 novembre 2017.