Sénégal : une vie meilleure pour les femmes de Saré Bilali

Par Paulele FALL

Les femmes du GIE Kawral Rewbé devant la décortiqueuse à riz. Photo : WFP/William Diatta

Après plusieurs années de durs labeurs, ces productrices de riz voient leur quotidien s’améliorer grâce à une machine.

La Région de Kolda, au sud du Sénégal. Le silence de la forêt est rompu ce mardi après-midi, par les chants et pas de danse rythmés au son du Kumu — dont les sonorités sont enrichies par le jeu d’une batteuse qui tambourine sur une calebasse renversée dans une bassine d’eau — des femmes du village Saré Bilali. Vêtues de boubou, elles frappent leurs mains pour accueillir avec joie, cette machine qui dorénavant contribuera à améliorer leur quotidien : une décortiqueuse d’une capacité de production de 1,3 tonne à l’heure.

En effet, dans le cadre du projet de résilience financé par le Fonds Vert pour le Climat, le Groupement d’intérêt économique (GIE) Kawral Rewbé (Entente de femmes en langue pulaar) reçoit du Programme alimentaire mondial (PAM) un équipement qui va contribuer à réduire leur charge de travail, dans la production du principal aliment consommé au pays de la Téranga : le riz.

« Nous nous réveillions aux aurores, pour piler au mortier le riz afin de l’enlever de son enveloppe » nous révèle Ansara Kandé, présidente du GIE Kawral Rewbé composé de 25 femmes. « Mais aujourd’hui grâce à cette décortiqueuse, le riz que nous allons consommer ou commercialiser sera de meilleure qualité », ajoute-t-elle avec un sourire aux lèvres.

Des femmes plus autonomes

Au cours de l’année 2020, comme bénéficiaires de l’initiative 4R, les femmes du GIE Kawral Rewbé ont ensemencé près de 10 hectares de terre. Et durant la contre-saison, elles ont pu exploiter un jardin maraîcher de plus de 2 hectares ; récoltant ainsi une quantité de riz qui après-vente, leur a permis de gagner suffisamment d’argent pour mener à bien le projet de renforcement de l’installation d’un mini forage solaire et des bassins de rétention leur permettant d’accéder à l’eau pour l’arrosage des plantes. Une clôture a également été construite, pour protéger les champs contre la divagation des animaux.

L’école de la bourgade dotée d’un biodigesteur, les femmes GIE Kawral Rewbé ont produit de l’engrais naturel. Et les récoltes de leurs champs constituent les principaux aliments cuisinés par la cantine scolaire de l’établissement d’enseignement primaire général.

A travers son projet de résilience dénommé 4R, les communautés participent à un système d’épargne qui leur garanti un accès aux services sociaux de base, à des activités génératrices de revenus et à une assurance agricole.

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