UNHAS du PAM donne des ailes à la réponse humanitaire en RCA

La nouvelle vague de violence en République centrafricaine souligne le rôle vital joué par le Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS), géré par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies. Financé par l’Union européenne et d’autres donateurs clés, UNHAS est souvent la seule façon dont les travailleurs humanitaires peuvent atteindre les personnes souffrant de faim et de traumatismes. Bruno Djoyo du PAM nous emmène dans un vol du matin à Berberati, l’une des villes ciblées par des récents combats.

par Bruno Djoyo

BANGUI — Il est près de 9 heures du matin, mais certains passagers bâillent encore alors qu’ils abordent le Dash 8 de 35 places, la cabine était déjà humide avec la chaleur du matin. Les moteurs en action rugissent, les passagers se redressent.

Le PAM élargit ses lignes de vol UNHAS vers de nouvelles zones touchées par la dernière violence de la RCA. Photo: PAM/Bruno Djoyo

Quelques minutes plus tard, l’avion s’est levé, survolant les larges avenues et les bâtiments à bas creux de Bangui, allant jusqu’à l’épais buisson et au-delà.

La destination d’aujourd’hui est Berberati, une ville commerçante de diamants à plus de 500 km à l’ouest de la capitale Bangui. La population majoritairement musulmane et minoritaire chrétienne se mélange peu. En 2014, Berberati a été ébranlée par des tueries et des pillages. Aujourd’hui, c’est encore une cible de combats militaires qui ont déraciné des dizaines de milliers de personnes à travers le pays au cours des derniers mois.

Pour les plus de 20 travailleurs humanitaires à bord de ce petit avion, il n’y aqu’un moyen rapide d’accès à Berberati: via UNHAS.

En partance pour Berberati. Photo: PAM/Bruno Djoyo

Cette année, la flotte de UNHAS de quatre avions, financée par les Opérations européennes de protection civile et d’aide humanitaire de l’Union Européenne (ECHO) et d’autres donateurs, transportera environ 20 000 passagers dans 30 destinations en RCA. Dans un pays où le réseau routier est pauvre et parfois inexistant, le service aérien humanitaire n’est pas seulement le dernier recours; parfois, c’est le seul recours.

Le voyage aérien est particulièrement crucial maintenant, car le soulèvement de la violence exige une réponse rapide, et la saison des pluies actuelle transforme les routes principalement non goudronnées du pays en pistes boueuses.

Plus récemment, UNHAS a ajouté comme nouvelle destination, la ville orientale de Kocho, qui a été engloutie dans la dernière vague de violence, afin que le PAM et d’autres travailleurs humanitaires puissent apporter une assistance vitale aux personnes dans le besoin.

“Grâce à notre coordination avec le groupe de logistique, nous avons réussi à mieux réagir à la crise, notamment à Bangassou, Bria, Alindao”, a déclaré Eric Moussard, responsable des opérations du PAM dans le cadre de UNHAS en RCA, nommant trois autres villes touchées par les troubles. Le PAM dirige l’ensemble des experts en logistique humanitaire, qui coordonnent la réponse conjointe pendant les crises.

En juillet, par exemple, UNHAS a aidé Médecin Sans Frontières (MSF) à évacuer les blessés du sud-est de la ville de Zemio. UNHAS a également livré des fournitures médicales essentielles au personnel sur le terrain, a déclaré Ghislain Koliatene Yando, de MSF-Hollande, qui était à bord de ce dernier vol UNHAS.

Chargement du matériel humanitaire. Photo: PAM/Bruno Djoyo

“Sans la logistique humanitaire, l’action humanitaire serait impossible”, a-t-il déclaré. “Les vols de UNHAS ont été indispensables dans la réalisation de nos plans.”

Les autres passagers font également l’éloge de l’efficacité de la flotte de UNHAS, qui comprend un Dash 8 de 35 sièges, deux LET 410 de 17 places et un Cessna 208 Grand Caravan de 9 sièges.

«UNHAS n’aide pas seulement les travailleurs humanitaires, mais il sauve des vies», a déclaré Yvon Babyte Yerimon, un conseiller pédagogique pour l’organisation non gouvernementale Plan International et un voyageur de UNHAS. “Il contribue énormément à la réalisation de la réponse d’urgence de la communauté humanitaire”. Après 2H 50 minutes de vol, notre avion traverse de vastes étendues de forêt et de garrigue.

L’avion survolant Berberati. Photo: PAM/ Bruno Djoyo

Bientôt, l’avion commence sa descente vers Berberati. Il est temps d’éteindre les ordinateurs portables, de se réveiller et de se préparer pour une longue journée de travail à venir.