Arrêtons d’alimenter le 7ème continent !
2050, l’année de tous les changements, non seulement la population mondiale comptera 9,8 milliards de personnes, mais le poids des déchets dans nos océans sera plus important que celui des poissons.
C’est pourquoi nous devons réagir afin de préserver nos océans. L’accumulation de déchets en tous genres, issus de notre consommation au quotidien forment des vortex, le plus grand étant le septième continent. Il est alors important de sensibiliser le consommateur.
Problème numéro 1 : le sur-emballage
Le comportement du consommateur et des entreprises vis à vis du sur-emballage, est étroitement lié. En effet, le comportement du consommateur, influe sur la politique de production des entreprises.
L’évolution des modes de vie, a fait naître une société de consommation, entraînant ainsi un problème sur la gestion des emballages. Les entreprises quant à elles répondent à la demande du consommateur. Cependant elles sont également prescriptrices des comportements du consommateur puisque c’est en fonction de ce qu’elles vont leur proposer, que ces derniers vont adhérer, ou non en fonction de leurs besoins. Les entreprises ont donc aussi un rôle à jouer dans la proposition de solutions innovantes pour éviter ce phénomène de sur-emballage.
Car c’est un fait : les emballages plastiques, sont un véritable fléau pour nos océans, puisque cela représente près de 300 millions de tonnes de plastique à la dérive. Pour preuve le Septième continent, également surnommé « la soupe de plastique », en contient 5L pour 6L prélevé (d’après “Le septième continent, c’est quoi? Et comment s’en sortir?” — Mille et une vies).
Quel est le rôle du consommateur et des entreprises dans ce phénomène de sur-emballage ?
De nos jours la concurrence est rude dans le monde de l’industrie, et les entreprises doivent se démarquer les unes des autres. L’emballage devient alors un moyen, de faire vendre son produit, en incitant le consommateur à acheter ce produit plutôt qu’un autre. C’est alors que ce dernier entre en jeu, et va avoir un rôle décisif : lors de l’achat de ses produits, c’est lui qui va décider de consommer avec ou sans emballages supplémentaires. Cette majorité de choix modifiera le processus de production des entreprises qui devront s’adapter au mode de consommation.
Prenons l’exemple des bouteilles d’eau, les entreprises utilisent un emballage plastique pour faire des packs de 6 bouteilles d’eau, car les consommateurs achètent des bouteilles d’eau en grosse quantité, ce qui leur simplifie l’achat. A l’inverse, les bouteilles d’eau aromatisées sont vendues sans emballage, car les consommateurs les achètent individuellement. Or, si les consommateurs décidaient d’acheter uniquement des bouteilles d’eau sans emballages, en ramenant leurs propres sacs, les entreprises se retrouveraient obligées de suivre le mouvement. Mais c’est également aux entreprises de trouver des solutions à mettre en œuvre, pour inciter les consommateurs à acheter de manière plus responsable, avec pourquoi pas des bouteilles en verres.
Il faut savoir que les déchets, même ceux triés et récupérés tel que les déchets ménagers sont un réel problème, il est coûteux de les traiter et finissent souvent dans des pays pauvres qui n’ont pas les technologies nécessaires et les rejettent dans la mer d’où l’importance de réduire la production d’emballages dès le début du cycle.
Problème numéro 2 : la sur-consommation
On observe un deuxième phénomène, un renouvellement de plus en plus rapide de nos appareils high tech, vêtements, électroménagers dû à un changement de notre manière de consommer depuis près de 100 ans.
En effet la société de consommation est née durant les trente glorieuses, les villes se peuplent à l’inverse des campagnes, le budget des français augmente, les foyers s’équipent de plus en plus de divers appareils tel que les réfrigérateurs, télévisions, lave-linge… Dans le même temps afin de profiter au maximum de cette augmentation du pouvoir d’achat les entreprises raccourcissent volontairement la durée de vie de leurs produits, c’est ce qu’on appelle l’obsolescence programmée, un processus qui prendra de l’ampleur et changera le comportement des consommateurs.
Aujourd’hui, alors que nous avons quitté les trente glorieuses, le comportement des consommateurs a évolué mais on reste dans une société de consommation. Les innovations sont devenus permanentes de la part des industries, la demande des consommateurs est aussi de plus en plus exigeante. Pour pallier cette demande les entreprises baissent leurs coûts de production le plus possible en utilisant des matières peu résistantes, non-réutilisables et non-dégradables donc très polluantes. Dès la sortie d’une nouvelle version les précédentes deviennent caduque, non-réutilisable au vue des matériaux utilisés et surtout trop chères pour être recyclées ; ces appareils peu utilisés deviennent alors des déchets, au même titre que le plastique, et finissent dans les décharges et les océans.
La France est entrée dans le cercle vicieux de la course à l’innovation et à l’achat. Un comportement initié par les industries qui ont créé un besoin afin de profiter de l’augmentation des revenus des français il y a maintenant plus de 60 ans.
Quelle réponse des entreprises ? L’exemple d’Awake : une entreprise investie
Depuis environ 2 ans, on constate une tendance à l’inversion de cette tendance. Les français recommencent à garder leurs objets plus longtemps, l’aspect vintage, usé devient à la mode, les objets intemporels mythiques sont là et présentent des avantages notamment ceux d’être fait en matériaux de meilleurs qualités qui sont plus durables en plus d’être réparables ainsi que plus avantageux à recycler.
De plus en plus de start-up voient également le jour avec comme objectif la production d’objets durables à base de déchets. C’est notamment le cas de Awake Concept, une start-up spécialisée dans la montre. Elles se veulent intemporelles avec l’objectif d’être encore là dans 10 ans car elles ne dépendent pas de la mode. De plus, elles sont fabriquées à base de plastiques récupéré pour ce qui est du bracelet et d’acier 316 L pour le cadran, qui est un matériau pouvant se remodeler à l’infini. Elles sont très résistantes, durables, et se recyclent. Il n’y a donc pas de gâchis ou de sur-emballage.
Cependant c’est encore une pratique rare et qui reste à développer. La montre utilise le mouvement solaire, il n’y a donc pas besoin de piles. Lilian Thibault nous confie qu’il est obligé d’utiliser un plastique le polycarbonate pour le dessus du cadran car il n’y as pas de matériau plus responsable possédant les mêmes caractéristiques. On voit donc que c’est encore une pratique peu courante et qu’il faut développer afin de pouvoir répondre à nos besoins actuels de manière plus responsable.
« A nous de défricher, de repousser les limites, on va pas partir du principe qu’aujourd’hui on ne trouve pas de polycarbonate recyclé demain on trouvera, parce qu’on cherchera » Lilian Thibault.
Comme Awake, ces nouvelles entreprises sont à encourager. Elles utilisent des déchets qui ne finiront pas dans nos océans, elles sont durables, pas d’obsolescence programmée, et si un jour on a besoin de changer de montre, celle-ci pourra être recyclée afin de devenir une matière première pour un autre article, on limite ainsi les déchets de manière drastique.
Comme le consommateur se retrouve au cœur de ce cercle vicieux, il faut donc le rendre soucieux des déchets que produisent les entreprises afin qu’il en prenne pleinement conscience. De plus, les jeunes ont également un rôle à jouer et doivent eux aussi conscience des dangers de l’accumulation des déchets. Certains acteurs, comme Patrick Deixonne, qui a écrit un BD pour les enfants, œuvrent déjà dans ce sens, en les sensibilisant au travers d’images et d’explications ludiques. Le but étant de sensibiliser les adultes de demain, en les impliquant dans la réduction des déchets dès aujourd’hui.
** Article réalisé dans le cadre d’un exercice pédagogique de reportage avec des étudiants en première année.**