“C’est grâce au succès de Front que je pourrai continuer à aider d’autres entrepreneurs.”

Guillaume Meulle
XAngeVC
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3 min readApr 12, 2023

Elle est discrète sur le sujet. Mathilde Collin, CEO et cofondatrice de Front est également Business Angel (Retool, Figma, Loom, Vanta, Lattice, Mercury, etc.). Je connais Mathilde car nous sommes tous les deux board members chez Welcome To The Jungle, et elle a accepté de me parler de cet aspect moins connu de sa vie.

Pourquoi es-tu devenue business angel en parallèle de tes fonctions de CEO de Front ?

Je suis très sensible à la théorie de l’effective altruisme. En gros, c’est une école de pensée qui te dit de te concentrer sur ce que tu sais faire le mieux, ce qui va ensuite te permettre de redistribuer la richesse que tu crées et ainsi d’augmenter ton impact.

Dans mon cas, ce que je sais bien faire (même si je peux toujours progresser !), c’est l’aventure entrepreneuriale de Front. Au fil des années, j’ai beaucoup écrit sur tout ce que j’apprends. Ça m’a permis de me faire connaître et de me créer un réseau qui me donne accès à pas mal d’opportunités de deals.

Cet atout, j’ai décidé de l’utiliser en finançant des startups dans lesquelles je crois, et sur lesquelles je peux être utile.

Quelle est justement ta manière d’aider les entrepreneurs ?

Ma carrière, mon engagement professionnel, c’est Front, et non pas mon activité d’investissement. C’est 99% de mon temps professionnel (en plus de ma famille), et c’est grâce à son succès présent et futur que je pourrai continuer à aider d’autres entrepreneurs.

Le temps que j’alloue à mon activité d’angel est clair : 2 heures par semaine. Donc je dois être efficace et honnête pour être utile aux entrepreneurs.

Là où les entrepreneurs me trouvent la plus utile, c’est dans le partage très transparent de mon expérience avec Front (une scale up SaaS), dans l’écoute sans rien attendre en retour, et dans le fait de donner des conseils sans être biaisée par le poids et l’enjeu de mon investissement (contrairement aux investisseurs professionnels).

Comment gères-tu cette activité ?

Comme j’y consacre 2 heures par semaine, je dois être très disciplinée. J’ai la chance de recevoir beaucoup de recommandations de deals. Je gagne donc beaucoup de temps.

Et comme je fonctionne à l’affect et à la confiance, j’investis dans environ 50 à 70% des startups à qui je parle, pour une dizaine d’investissements par an. Ce ratio est totalement contre-nature pour un VC n’est-ce pas Guillaume ?

En effet, nous, c’est même pas l’inverse, c’est radicalement l’inverse. Mais si tu fais confiance à ton réseau qui t’envoie des deals, il y a quand même des critères que tu évalues durant le pitch ?

Je passe 90% de mon temps à évaluer l’équipe. je n’ai malheureusement pas le temps (ni vraiment les compétences!) d’évaluer l’idée ou le marché. ce que je recherche chez les entrepreneurs que je soutiens, c’est un équilibre entre humilité et forte confiance en soi. c’est un équilibre difficile à atteindre!

Comment vois-tu l’évolution des Business Angel en France ?

C’est une activité extrêmement stimulante, qui peut même générer du retour sur investissement si c’est bien fait. Donc, c’est vrai que ces dernières années, on a vu de plus en plus de business angels apparaître en France. C’est une très bonne chose pour l’écosystème mais pour que cela perdure, il faut une condition : toujours plus de liquidités.

Plus d’exits, plus de secondaires, engendrent des succès entrepreneuriaux, et de la richesse qui permettent de renforcer l’activité et la légitimité des Business Angels.

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Guillaume Meulle
XAngeVC

Managing partner at Xange. Love sharing experience with entrepreneurs !