Le design, un antidote à la friction technologique ?
Article de Karine Degorre — Lab R&D XXII
Malgré sa démocratisation, le design cherche encore sa place au coeur des organisations entrepreneuriales et des marchés. Son intervention est définie de multiples manières dans l’esprit des uns et des autres.
Qu’en est-il, plus spécifiquement, vis-à-vis de l’univers des nouvelles technologies ?
Univers qui pose d’autant plus de questions quant à l’évolution des modes de vie et des consommations.
Dans le cadre de la création de valeur par la technologie nouvelle, le design peut amener de nouveaux cas d’usages, apporter à un produit une identité puissante ou encore développer un branding optimal. Ces objectifs sont aujourd’hui naturels et indispensables à la différenciation sur un marché en croissance exponentielle.
Mais, si la poésie de la discipline pouvait influer sur de nouvelles problématiques? Si, face à la peur de l’intelligence artificielle vengeresse ou à l’expansion des problématiques éthiques du big data, le design pouvait annihiler la notion de friction technologique et ainsi laisser l’utilisateur profiter de la poésie du monde?
Par l’anticipation du besoin et l’élévation de l’ergonomie et de l’intuitif à son paroxysme, le design peut faire de l’histoire de la technologie celle de l’utilisateur. En créant de l’émotion et de l’interaction naturelle avec le support technologique, le solution est peut-être ici d’intégrer parfaitement la rupture technologique à son environnement extérieur.
Le design est capable d’incorporer de nouvelles gestuelles à notre vie quotidienne et de nous faire adopter de nouveaux comportements (on pense notamment à la philosophie du « Think different » d’Apple).
Là est l’enjeu. Il s’agit bien de « conception » ( To design (sth) = concevoir (qqchose) ). C’est ici, que le rôle du designer dans l’envolée de l’industrie de la haute technologie prend tout son sens. De l’idéation à la réalisation concrète et physique d’un projet, l’implication du designer peut être complémentaire avec de nombreuses disciplines.
Par des réflexions prospectives il peut permettre de vivre et de ressentir comme étant naturelle ladite technologie au sein de notre environnement, et ainsi de ne plus se poser la question du bien-fondé de son existence.
Les contraintes définies par le design, ne devraient-elles pas alors être le premier pas de tout workflow créatif ?