Frais bancaires : les banques facturent largement les clients les plus modestes

L’unique source de revenu des banques ou pourquoi les banques adorent leurs clients à découvert et ne font rien pour les aider…

Frais bancaires : la situation actuelle en France

Le saviez-vous : les français payent en moyenne 34 euros par an d’intérêt et de frais de découvert (1) . Cela monte même jusque 296 euros pour le cas de clients en difficulté. Comment cela est il possible ?

C’est très simple : les taux d’intérêt interbancaires étant aujourd’hui négatif, les banques ne gagnent plus d’argent lorsqu’un client économise et dépose son argent. Les opérations de « banque au quotidien » (effectuer un retrait, payer par carte…) étant faiblement facturées, les banques ne gagnent plus d’argent non plus sur ce segment.

Si les banques ne gagnent pas d’argent sur les clients qui épargnent ni sur ceux qui utilisent normalement leurs services au jour le jour, que reste t il ? Les clients en difficulté, qui sont dans le rouge et voient leurs paiements rejetés.

Frais bancaires et incidents de paiement : la réglementation française

L’état, conscient de ce problème essaye de réglementer ce marché juteux en obligeant les banques à fournir un relevé annuel des frais bancaires (2008), à homogénéiser les termes utilisés afin de pouvoir les comparer (2014) , à plafonner les frais (2014) (2)… mais la créativité des banques n’a aucune limite.

Par exemple l’état force les banques à informer un client 14 jours à l’avance avant de rejeter un paiement et donc de facturer des frais de rejet. La banque fait payer cette lettre d’information, parfois jusqu’à 15 euros, soit le maximum légal correspondant au montant de trois fois un recommandé.

D’autres exemples de l’inventivité des banques pour facturer des frais bancaires :

• Lettre d’information pour compte débiteur
• Frais d’ouverture de dossier de surveillance du compte suite à un incident de paiement
• Lettre de préavis de clôture juridique
• Frais de procédure d’exécution civile vaine

Pourquoi la banque a intérêt à avoir de « mauvais payeurs » ?

1. Le mauvais payeur n’utilise pas le temps des conseillers car tout est traité informatiquement et il n’ose pas appeler pour contester
2. Le mauvais payeur génère des bénéfices
3. Le mauvais payeur est un client captif qui ne va pas partir à la concurrence

Bref, les banques n’ont absolument aucun intérêt à vous aider à économiser, c’est même le contraire : plus vous êtes à découvert, plus elles peuvent vous facturer des frais bancaires. De là à vous aider à réaliser vos projets, on en est loin.

Pour conclure, quelques chiffres qui font peur: Les frais bancaires en chiffres

• 6,5 milliards d’euros de revenus (et 4.9 milliards d’euros de bénéfice!) pour les banques en 2016 grâce aux incidents de paiement (1)
• 50% des bénéfices que les banques encaissent (3)
• 1/3 des clients demande le remboursement des frais (3)
• 8€ la commission d’intervention pour analyse de la situation quand un découvert autorisé va être dépassé que seul 46% des conseillers prennent le temps de faire

(1) Enquête « 60 millions de consommateurs » « Banques, elles matraquent les clients en difficultés » Novembre 2017

(2) Le portail de l’Economie, des Finances, de l’Action et des Comptes publics « Quelles sont les nouvelles règles en matières de frais bancaires » Maj du 17/10/2017

(3) France Inter Banque les très très chers frais bancaires des personnes en difficultés