Des robots pour sauver des vies humaines

Vous êtes certainement comme moi, de ceux qui sont convaincus que les robots peuvent aider l’humanité. Vous n’avez pas tout à fait tort car, autonomes ou téléguidés, ils sont de plus en plus nombreux à intervenir dans les situations critiques de sauvetage.

JP Fourcade
Yellow Vision
5 min readAug 3, 2017

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Que ce soit sur terre, en mer ou dans les airs, les robots sauveteurs ont pour mission d’intervenir rapidement dans les zones à risques voir inaccessibles pour anticiper et assister l’intervention des sauveteurs humains.

Grâce à leurs capteurs, une force mécanique surhumaine et à leur capacité à fonctionner dans des conditions dangereuses pour les humains, les robots sauveteurs deviennent des secouristes confirmés. Voici quelques modèles opérationnels qui fonctionnent et qui ont déjà sauvé plusieurs vies humaines.

CRASAR Le premier Centre de recherche et de sauvetage assisté par des robots

Depuis les années 90 la robotique n’a cessé d’évoluer et c’est lors de la catastrophe du World Trade Center, le 11 septembre 2001 que le Centre de recherche et de sauvetage assisté par robot (CRASAR) a répondu dans un délai de six heures à la catastrophe. Ce fut la première utilisation connue de robots destinés à la recherche et au sauvetage urbain.

Surnommée Miss catastrophe, Robin Murphy est professeur des sciences de l’informatique à l’université Texas A&M et dirige également le Centre de recherche et de sauvetage assisté par robot (CRASAR). Avec son camion, véritable laboratoire mobile d’intervention, ses nombreux robots sauveteurs interviennent aussi bien sur mer, sur terre que dans les airs. Parmi la famille des robots, l’équipe de Murphy utilise le VGTV (Variable Geometry Tracked Vehicle) de la société Inuktun, un robot chenillard bardé de capteurs idéal pour gravir les décombres et détecter les survivants. Les drones ou aussi nommés UAV (Unmanned Aerial Vehicle) sont tout aussi indispensables pour survoler les zones sinistrées à la recherche de victimes, de descendre dans les bâtiments afin de détecter les dégâts et les personnes piégées à l’intérieur. Et aussi sur ou sous l’eau avec les drones sous-marin (UUV) qui sont utilisé pour inspecter les structures dans l’eau, comme des ponts ou des épaves ou servir de repères GPS pour le lancement de robots aériens.

Les robots de Robin Murphy ont déjà participé à plus d’une cinquantaine de catastrophes dans divers pays, comme notamment l’ouragan Katrina, l’effondrement des mines de Crandall Canyon au cœur des montagnes rocheuses de l’Utah et également à la centrale de Fukushima au Japon, où plusieurs robots se sont associés aux pompiers pour venir à bout des incendies.

EMILY le nageur sauveteur le plus rapide au monde

EMILY (Emergency Integrated Lifesaving Lanyard) est un robot de sauvetage en mer. Développé par la société américaine Hydronalix, il a pour mission d’aider les personnes se trouvant en situation de détresse en mer.

EMILY est capable de nager à 12 fois la vitesse d’un homme environ 32 km/h. Cette bouée cylindrique orange et jaune brillants est alimentée par un moteur électrique produisant un jet d’eau pour la propulsion, un fonctionnement identique à un jet ski. Ils sont fabriqués à partir de Kevlar et de matériaux composites permettant d’être jetés par un hélicoptère ou d’un pont, puis télécommandés à quiconque devant être secouru. Dans les dernières versions EMILY est équipé d’un système de communication radio bidirectionnelles, d’une caméra vidéo avec une application en live pour les Smart Phones et d’un éclairage pour les sauvetages nocturnes.

Environ 250 robots Emily sont déployés dans le monde pour la surveillance des plages mais aussi dans le cadre de la sauvegarde des migrants par la Garde côtière grecque qui ont aidé à sauver environ 300 réfugiés qui se trouvaient en difficulté dans les eaux au large de l’île grecque de Lesbos.

HELPER le drone de sauvetage maritime déployé sur les plages d’Aquitaine

Cet été, sur les plages françaises d’aquitaine, vous allez peut-être croiser HELPER, la star française du sauvetage en mer. HELPER homologué par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a été conçu par trois français, deux ingénieurs et un médecin urgentiste pour effectuer des missions de sauvetage en bord en mer. Après la mise au point effectuée par deux start-up landaises (Terra Drone et My Web Team), Il peut voler à une vitesse maximale de 90 km/h en transportant une charge utile de 1,5 kg. Cet équipement est constitué d’un gilet de sauvetage autogonflant développé par Zodiac Safety Aerospace, d’un système de communication pour dialoguer avec la victime, d’une puce GPS donnant au sauveteur la localisation précise et d’une bouteille d’oxygène. Après les premiers tests effectués à l’aide d’un prototype l’été dernier, quatre exemplaires sont désormais déployés depuis juillet 2017.

Colossus le robot pompier de la brigade de Paris

Avec ces nombreux incendies qui se déclenchent un peu partout dans le monde et notamment cet été dans le sud est de le France, les soldats du feu se mettent régulièrement en danger. Ainsi, pour assister les équipes d’interventions, la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris s’est équipé de Colossus, un robot de soutien technique polyvalent pour intervenir sur les zones à risques. Colossus est produit par la société française SHARK ROBOTICS qui se veut leader sur le marché des drones terrestres. D’une autonomie de 4 heures, le drone d’une belle couleur rouge vif pèse 485 Kg et se propulse à une vitesse de 3.5 km/h. Il est capable de transporter une charge utile de 550 Kg, de détecter les fumées toxiques et bien sûr d’éteindre les incendies.

CRAM, le robot cafard

Dans l’avenir, d’autres robots sauveteurs devraient faire leur apparition car de nombreux chercheurs se focalisent sur le sujet. C’est le cas des chercheurs de l’UC Berkeley qui travaille sur un prototype de robot ressemblant à un cafard. CRAM (compressible robot with articulated mechanisms) s’apparente à un exosquelette articulé et d’une coque souple qui lui permet de se déplacer dans de tout petits espaces. Les chercheurs se sont intéressés aux capacités particulières des cafards à se faufiler dans de minuscules fissures et à se déplacer très rapidement.

Sous forme d’essaims ces minuscules robots pourraient unir leurs forces en communiquant les uns avec les autres, s’auto réparer et se constituer en une machine beaucoup plus grandes pour effectuer des tâches plus spécifiques et pourquoi pas devenir des explorateurs de planètes lointaines….

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JP Fourcade
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