La voiture autonome : déjà une réalité

Trois exemples récents prouvent que cette technologie n’est plus de la science fiction : Udacity, Comma.ai et Cruise

Sébastien Louradour
Yellow Vision
4 min readSep 22, 2016

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La compétition est officiellement ouverte. Uber a lancé le 14 septembre son véhicule autonome à Pittsburgh, Cruise teste 30 voitures autonomes et Comma.ai lance dès la fin de l’année un kit à 999$ pour rendre son véhicule autonome…

Comma.ai a fait une annonce de taille au cours de TechCrunch Disrupt SF. La jeune startup a conçu un kit de la taille d’un GPS qui se fixe à la place du rétroviseur et qui peut transformer une voiture en véhicule autonome. le boîtier sera en vente dès la fin de l’année au prix de 999$ et pour un abonnement de 24$ par mois. Le surprenant CEO de la start-up, George Hotz, alias “Geohot”, n’a pas encore 27 ans, et a déjà eu le temps de se faire connaître pour avoir piraté l’iPhone et avoir surprenant Elon Musk, le CEO de Tesla. En l’espace d’un an il a lancé sa start-up et créé le fameux kit de voiture autonome, le “Ghostriding for masses” comme l’annonce la baseline de Comma.ai.

Pour réaliser cette prouesse, il faudra quand même disposer d’une voiture équipée d’un système anti sortie de route, capable de contrôler le volant, l’accélérateur et le frein. Il teste actuellement son prototype sur un modèle Acura et certains modèles Honda seront compatibles. Pour le reste, “Geohot” promet que les véhicules ainsi équipés seront capables de réaliser un Mountain View — San Francisco (50 km) sans que l’on ait à toucher le volant.

"Geohot" peut lâcher le volant, il vient de créer un auto-pilote qui se loge dans un boîtier de la taille d'un GPS

“Geohot” peut lâcher le volant, il vient de créer un auto-pilote qui se loge dans un boîtier de la taille d’un GPS

Prudence chez Cruise

Totalement à contre-pied de Comma.ai, le CEO de Cruise, la société rachetée depuis peu par GM, a fait preuve d’une extrême prudence lorsque le journaliste l’a interrogé sur un quelconque calendrier de sortie. Tout juste à-t-il avoué du bout des lèvres disposer de 30 prototypes déjà en circulation. Il ne s’est en revanche pas prononcé sur une date de sortie, tout en admettant que les progrès actuels dans ce domaine sont exponentiels et que grâce à l’effort de recherche technologique, le véhicule autonome est sur les rails. Il a par ailleurs salué surprenant de lancer un programme open-source de véhicule autonome et reconnu que la demande en compétences dans ce domaine allait croître dans les années à venir. Depuis son acquisition en mars, Cruise est déjà passé de 40 à 100 collaborateurs.

Cruise réalise un test avec un véhicule GM dans les rues de San Francisco

Cruise réalise un test avec un véhicule GM dans les rues de San Francisco

Surveiller ou ne pas surveiller la route ?

Si les annonces peuvent paraître autant contradictoires en termes de délais de distribution auprès du grand public, c’est que deux grandes philosophies sont en jeux. Nous avons d’un côté les tenants d’un véhicule totalement autonome. Google en est l’illustre fer de lance en présentant un prototype de véhicule sans volant. Dans ce cas de figure, le véhicule doit être sûr à 100% puisqu’en cas de problème, impossible de prendre les commandes. En face, nous avons le camp des pragmatiques. Tesla est le plus avancé dans cette catégorie avec des milliers de véhicules disposant d’un pilote automatique déjà en circulation. Dans ce cas de figure, le constructeur engage très clairement les conducteurs à toujours garder un œil sur la route de façon à prendre le volant en cas de besoin. Il y a plusieurs mois, un accident a coûté la vie à un conducteur de Tesla, ce dernier avait totalement abandonné les commandes pour regarder un film alors que la voiture était en pilote automatique. Ce cas de figure montre à quel point le second camp, tout en proposant une réponse immédiate, prend de nombreux risques en lançant de tels véhicules. De l’autre côté, Google ne proposera peut-être jamais son véhicule autonome au grand public.

Une chose est désormais certaine, la compétition est ouverte, il suffit pour s’en convaincre de rappeler le propos de “Geohot” sur la scène de Disrupt SF : “ si Tesla est l’iOS de la voiture autonome, alors nous voulons en devenir l’Android”.

Originally published at Yellow Vision.

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Sébastien Louradour
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