Les meilleurs fails tech 2017

Vous n’y échapperez pas. Pendant toute l’année, Yellow Vision a observé le meilleur et le pire de la tech. Un peu de détente mais aussi un peu de sérieux en cette fin d’année pour vous présenter les pires fails tech 2017.

Sébastien Louradour
Yellow Vision
4 min readDec 19, 2017

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Les lunettes Snapchat : le spectacle a fait un flop

Pour son introduction en bourse début 2017, Snap avait tout prévu : changer de nom, sortir un produit hardware dépoussiérant les Google Glass et créant un buzz immense. Seul problème, maintenant que l’été est passé (et vraiment bien passé) on peut le dire, qui a croisé quelqu’un avec des lunettes Snapchat sur le nez ? un peu personne en fait…

Alors que des centaines de milliers de paires de “Spectacles” seraient encore en stock, on peut s’interroger sur ce qui a pu conduire à un tel désastre. Techcrunch avance quelques pistes d’analyse : la première, sans doute la plus importe, c’est que les utilisateurs des Spectacles ne savent eux-même pas trop quoi faire de leur achat. Moins de 50% des acquéreurs ont continué à les utiliser un mois après les avoir acheté. Les autres pistes d’explication pêle-mêle : la crainte de voir ses lunettes filmer sans qu’on ne le sache, des verres trop teintés pour pouvoir être utilisées ailleurs qu’en plein jour, la possibilité de ne pas pouvoir prendre des photos, uniquement des vidéos, etc.

Une v.2 serait à l’étude et intégrerait des fonctionnalités de réalité augmentée. Alors que l’action a presque constamment dégringolé depuis l’introduction en bourse de Snap. en mars dernier, 2018 sera l’année test pour savoir si la compagnie peut revenir dans la course face à Facebook.

Juicero : la machine à faire des jus comme Nespresso était en fait vraiment trop nulle

Il faut parfois reconnaître ses échec : Nespresso ça marche pour le café mais pas pour le reste. La startup Juicero avait pourtant suivi le plan marketing idéal : produire un objet super high-end réservé aux cadres hyper connectés de la Silicon Valley prêts à dépenser des fortunes pour bien s’alimenter (on y reviendra dans l’exemple qui suit). La machine facturée 400$ permettait de glisser une poche remplie de jus déjà préparé dans la machine pour faire couler le contenu. Bien rapidement, les utilisateurs ont réalisé qu’il suffisait de presser directement le contenu dans un verre, un peu comme une pom’pote que l’on donne à son enfant, pour pouvoir consommer le jus… Cette prise de conscience a quelque peu miné le juteux business model de Juicero qui aura finalement tenu 18 mois et fait couler beaucoup d’encre…

Blue Apron : et non, on ne peut pas faire Top Chef tous les soirs à la maison…

Blue Apron est né sur la côte Est des Etats-Unis avec une promesse assez alléchante : se faire livrer des ingrédients pour pouvoir réaliser chaque soir une recette de chef pour toute la famille. Et quand je dis tous les ingrédients, c’est vraiment tous, même les 20 grammes de beurre pour rendre plus onctueuse la sauce…

Le modèle de facturation, basé sur un abonnement n’est pas donné, environ 60$/semaine pour 3 repas, et impossible de faire moins. Introduit en bourse en avril, l’action a fait un pic en atteignant les 85$ avant de s’effondrer durablement depuis dans les 5$…

Alors que l’entreprise vient récemment de changer de CEO, de nombreuses questions peuvent se poser sur la viabilité de ces modèles de livraison de repas à domicile. Il s’agit de modèles économiques assez fragiles : très peu de marges, nécessité de gagner un très grand nombre d’utilisateurs pour espérer faire réduire ses coûts d’achat de matière première… Mais au bout du bout, la question qui se pose pour Blue Apron peut aussi être celle-ci : lorsque l’on vient de se payer une journée de boulot crevante, que les enfants hurlent depuis la sortie des classes, et qu’il est déjà 18h30 : as-ton vraiment envie de se lancer dans la recette du Bao aux quatres épices dont le temps de préparation affiché est de 45 min ? (Sachant que quand ils mettent 45 min, en fait c’est 1h30…).

La neutralité du web attaquée sur le territoire américain

L’année dernière était l’année de la découverte des Fake News, cette année, l’Amérique découvre (et perd par la même occasion) la neutralité du web. En deux mots, la neutralité du web consiste à affirmer que le débit internet que l’on reçoit ne peut pas être adapté au type de site que l’on consulte. Ou pour le dire autrement, un opérateur internet pourrait payer davantage les gros consommateurs de contenus vidéos, ou ralentir le débit de certains sites, etc. C’est désormais en théorie ce qui pourrait arriver dans peu de temps. La FCC (Federal Communication Commission) a en effet décidé le 14 décembre de ne plus défendre la règle de neutralité du web sur le territoire américain. S’il est encore tôt pour connaître les réelles conséquences d’une telle disposition (les principaux opérateurs internet du pays ont promis qu’ils ne changeraient pas leur offres), une chose est sûre, la bataille juridique ne fait que commencer. Plusieurs Etats ont déjà annoncé attaquer en justice la décision prise par la FCC.

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Sébastien Louradour
Yellow Vision

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