Objectif Mars

Elon Musk vient de présenter son programme de voyage sur Mars. Son objectif est de coloniser la planète rouge dans les 40 à 100 prochaines années.

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5 min readOct 6, 2016

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Vous aimez la science fiction ? De la Terre à la Lune de Jules Verne est votre livre de chevet ? Alors le projet d’Elon Musk, le CEO de Space X (mais aussi de Tesla) va certainement vous passionner. Le 27 septembre, ce dernier a présenté les grandes lignes de son projet de colonisation de Mars : fusée, nombre de passagers par vol, coût du voyage… une projection dans un futur pas si lointain.

C’est ainsi, Elon Musk veut sauver l’humanité. Pour cela, après avoir fait fortune en quittant Paypal, il a décidé de s’engager dans des projets fous comme démocratiser la voiture électrique en créant Tesla, généraliser l’énergie solaire en créant Solar City et… créer un programme spatial pour coloniser Mars afin de désengorger la surpopulation terrestre en créant SpaceX. Modeste, Elon.

Embarquer 100 passagers par vol

Le programme d’expédition sur Mars n’est donc pas un projet scientifique, c’est un projet de transport, un peu comme les transatlantiques qui déposaient au début du XXème siècle les voyageurs d’Europe fuyant la misère pour tout construire dans le nouveau monde. Sauf que cette fois-ci, le prix du billet aller-simple est un peu plus élevé : environ 200 000 dollars, soit comme l’a présenté Elon Musk, le prix moyen d’une maison. L’objectif est d’embarquer 100 passagers par vol et en réaliser suffisamment pour atteindre une colonie d’un million de personnes vivant de façon autonome sur Mars dans les 40 à 100 prochaines années.

Une fusée réutilisable

Pour permettre un coût raisonnable de 200 000 $ par voyageur, il faut optimiser de façon drastique l’ensemble des coûts, à commencer par celui de la fusée elle-même. Pour cela, tout sera réutilisable, la fusée transportant les voyageurs bien entendu mais également le réacteur qui une fois en orbite et détaché du module de transport saura retourner se reposer comme un grand sur Terre et ainsi servir pour un vol suivant. C’est d’ailleurs déjà la méthode utilisée par SpaceX pour réduire les coûts de lancement des satellites qu’elle envoie en orbite. Il faut dire que la fusée prévue pour ces vols emprunte tous les superlatifs. Il s’agira de la plus grande fusée jamais construite, près de deux fois la taille d’ariane 5 et 27,5 fois sa puissance… selon les estimations de SpaceX, le propulseur pourrait être réutilisé jusqu’à 1 000 fois et le module de transport 12 fois.

Un projet pas donné

Il faut aussi dire que le coût d’une expédition vers Mars sera colossal. Selon les différentes estimations, le coût pourrait varier entre 200 milliards et 1 500 milliards de dollars. Et bien que le prix de la construction d’une fusées entière est estimée par SpaceX à 560 millions de dollars, ce qui semble faible comparé aux estimations présentées plus haut, Elon Musk ne pourra sans doute pas se passer d’aides financières de gouvernements et de fondations. A ce stade, la principale information délivrée sur le financement du programme est de réemployer les revenus générés par le lancement de satellites vers le programme pour Mars. Pour cela, SpaceX dispose déjà d’importants contrats, notamment avec la NASA, mais il paraît peu probable que ces revenus suffisent à financer un tel projet.

Encore beaucoup (beaucoup) de questions

Autant dire que le projet est loin d’avoir convaincu l’ensemble de la communauté scientifique. Et pour cause, de nombreuses interrogations demeurent encore non élucidées. La première est comment survivre pendant un vol de 80 jours dans l’espace (estimation faite par SpaceX, la Nasa considère qu’il faut 210 jours). En premier lieu, il est difficile d’appréhender l’effet des radiations solaires, aléatoires et dont la puissance peut être fatale. En second lieu, être en apesanteur pendant autant de temps a un impact énorme sur le corps et les muscles, il faudra donc prévoir l’entraînement physique nécessaire. Donc, en admettant que l’on arrive à résister aux radiations et que l’on arrive sur Mars sans avoir les muscles en compote, il faut ensuite survivre sur Mars.

Car comme le souligne la journaliste Loren Grush dans The Verge, c’est une chose de monter dans une fusée, s’en est une autre de disposer des infrastructures nécessaires lorsque l’on arrive sur place. Et pour l’instant, Elon Musk n’a pas vraiment apporté de précision sur ce sujet. Car il va falloir pouvoir respirer, s’alimenter, se loger ou encore se soigner. Et sur ce dernier point, la question des microbes présents sur Mars, tout comme les microbes apportés par les humains pourrait devenir un vrai sujet.

Autre question : comment revenir, et notamment avec quel carburant ? Pour cela, le CEO de SpaceX estime que les habitants de la planète rouge pourront produire du méthane directement sur place.

Sur les pas de Jules Verne

Autant dire que cette première présentation faite par Elon Musk déchaîne déjà les passions et va ouvrir des débats sans fin sur ce qui pourrait advenir de la première colonie envoyée sur Mars. Mais il faut bien reconnaître que cette annonce, par son enthousiasme et son énergie, donne aussi envie d’y croire. En suivant les pas d’Impey Barbicane, le héros de Jules Verne, qui engage tous ses efforts pour envoyer un projectile sur la Lune dans le roman De la Terre à la Lune, Elon Musk semble vouloir faire sienne ce passage du livre : “En Amérique, tout est facile, tout est simple, et quant aux difficultés mécaniques, elles sont mortes avant d’être nées. […] Chose dite, chose faite.” Il appartient désormais à Elon Musk de nous le prouver.

Article écrit par Sébastien Louradour

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