Zipline, les drones qui sauvent des vies

Créée en 2011, la start-up californienne transforme l’aide médicale et révolutionne l’intervention d’urgence avec sa flotte de drones.

Lilas D.
Yellow Vision
3 min readMay 20, 2017

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Lors d’une crise sanitaire ou après une catastrophe naturelle dans des régions reculées et des territoires difficiles d’accès, les premiers secours doivent pouvoir distribuer des médicaments rapidement pour soigner ceux qui peuvent encore l’être. Et si, pour cela, le drone était la meilleure des solutions ?

C’est le pari que fait Zipline depuis la Californie : la start-up s’est spécialisée dans la livraison de médicaments par drones et ambitionne de devenir la référence en matière de livraisons d’urgence. Après avoir lancé une campagne test de son dispositif au Rwanda, elle entame les négociations pour s’étendre dans d’autres pays et sauver encore plus de vies. Une solution qui amorce peut-être le renouveau de l’intervention d’urgence.

Une campagne test au Rwanda

Le principe de Zipline est simple : des drones acheminent du matériel médical dans des zones éloignées de pays en développement. Dans ces régions, une simple blessure ou une maladie bénigne peuvent devenir mortelles, si les pharmacies locales ne disposent pas des bons médicaments et matériels : là où deux heures de trajet en moto ou voiture seraient nécessaires pour les acheminer, le déplacement d’un drone à 100km/h répond beaucoup plus vite aux besoins pressants. Fort de cette idée, Zipline a lancé en 2016 un partenariat avec le gouvernement rwandais pour lancer un projet pilote qui a permis d’ajuster le concept — et notamment de préciser le mode de fonctionnement.

Les médecins ou établissements de santé commandent ainsi par SMS vaccins, médicaments ou poches de sang, et le drone apporte le tout à destination. En plus d’être rapide, il peut descendre à faible altitude pour livrer le colis, qui est doté d’un parachute pour atterrir à bon port en douceur. Une fois le paquet parvenu, les médecins sont prévenus par SMS de la géolocalisation du paquet pour aller le récupérer.

Une “drone de bête”

La start-up fondée par Keller Rinaudo et Keenan Wyrobek se distingue par son apport technologique. Dans Techcrunch, les deux fondateurs confiaient d’ailleurs qu’ils préfèrent ne pas appeler leurs engins des drones : ce sont des “zips”, qu’on peut aussi qualifier de robots volants ou de petits avions. Pourquoi ? Parce que l’engin de Zipline n’est pas composé de quadricoptères, aux multiples moteurs ; elle est dotée d’une aile arrière fixe. Ce parti pris de design permet entre autres d’économiser de la batterie lors des vols longue distance et représente un atout de taille dans des pays comme le Rwanda où les infrastructures pour recharger les batteries sont peu présentes.

Autre arbitrage né de leurs observations : le drone ne fait pas d’atterrissage. Il survole avant de parachuter son paquet. Cela évite que le drone soit pillé pour récupérer les pièces détachées, qu’il soit pris en otage ou encore dégradé par une bête sauvage. Chaque zip et sa cargaison sont répertoriés dans une base de données pour garder en mémoire l’historique des agissements de chaque machine.

Une révolution à venir ?

L’hiver dernier, Zipline a levé 25 millions d’euros pour assurer son développement mais aussi son expansion à l’international. Après le Rwanda, Zipline est désormais en train de tester sa flotte près de San Francisco, et est en négociations avec les autorités de régulation aérienne. Quels que soient les prochains endroits où ces nouveaux drones se déploieront, il est à peu près certain que Zipline trouvera son utilité dans les zones rurales et reculées mais aussi dans les banlieues éloignées des centres de soins, où l’on peut imaginer qu’un enfant allergique en pleine crise pourrait se faire livrer son epi-pen en urgence. L’invention ouvre de nouvelles voies pour l’aide d’urgence dans les pays développés comme dans les pays en développement. Et la versatilité du service, qui peut être employé dans le domaine médical mais aussi dans l’assistance ou l’humanitaire, semble promettre à ces petits robots volants un prompt développement.

Originally published at Yellow Vision.

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