Football Leaks : Karim Benzema exemplaire
Karim Benzema… Le sportif français à qui tout est reproché, à tord ou à raison. Il faut dire que le «palmarès» de critiques de Karim Benzema est garni. Accusé de ne pas chanter la Marseillaise, de cracher sur le terrain pendant les hymnes, de choisir ses matchs avec les Bleus ou encore de préférer l’Algérie à la France, Benzema est rarement mis en valeur par les médias. Pourtant ces derniers jours le buteur madrilène aurait de quoi recevoir de belles éloges.
Depuis les révélations faites par Mediapart dans le cadre de l’enquête “Football Leaks” qui secoue le monde du football, un joueur de classe mondiale qui ne cherche pas à dissimuler illégalement ses revenus est devenu une denrée extrêmement rare dans ce milieu. Là où de nombreux footballeurs ont vu leurs images être salie par l’enquête “Football Leaks”, Benzema a vu la sienne être épargnée cette fois-ci. Contrairement à José Mourinho, Cristiano Ronaldo, Paul Pogba, Luka Modric, Angel Di Maria ou encore Radamel Falcao qui ont choisi d’établir leurs sociétés gérant leurs droits à l’image dans des paradis fiscaux, Karim Benzema est lui présenté par Mediapart comme un « patriote fiscal ».
En effet, l’attaquant du Real Madrid a choisi de payer ses impôts sur ses droits à l’image en France, à l’inverse de certains de ses coéquipiers ayant fait passer l’argent par des comptes offshore pour échapper au fisc. Benzema utilise donc sa société BOB (Best Of Benzema), basée à Lyon, pour percevoir ses droits à l’image.
«Il faut payer ses impôts non ? On me demande de payer mes impôts, je les paye, c’est tout. Ce n’est pas un exploit. Je ne vois pas pourquoi tout le monde a parlé de ça, partout. Moi, je me concentre sur le foot et je paye mes impôts.»
Benzema est d’autant plus exemplaire dans cette affaire car le joueur aurait pu bénéficier d’avantages fiscaux en Espagne en tant que travailleur étranger et aurait eu un intérêt personnel à y établir sa société. Toutefois, Benzema est imposé sur un tiers de ses revenus au titre de l’impôt sur les sociétés françaises. Les preuves sont là, Mediapart nous livre les chiffres exacts pour 2011 (206 207 euros d’impôts payés sur un chiffre d’affaires d’environ un million d’euros) et pour 2012 (378 484 euros payés sur un chiffre d’affaires d’1,6 million d’euros environ). Des informations que le joueur n’a pas souhaité confirmer, en estimant que ses propos « seraient de toute façon mal interprétés ». Compréhensible.
Mais il faut le dire, le buteur français est exemplaire sur ce coup. Reste à savoir si les médias vont relever cela à la une de leur quotidien : peu probable. Néanmoins, l'image de Karim Benzema est, pour une fois, sortie grandie d’une affaire financière qui a touché bon nombre de stars du football mondial.
