Westbrook, dans l’ombre de Curry

Yohan Mizzi
Yohan Mizzi
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5 min readMar 15, 2016
Russell Westbrook, meneur du Thunder d’Oklahoma City

Golden State, la franchise de tous les records. Une allure de champion, saupoudrée d’une touche de génie et en route pour une deuxième victoire NBA qui serait logique après tout. Des Warriors qui attirent toutes les lumières sur eux depuis quasiment 2 ans maintenant, une franchise extraterrestre menées par un certain Stephen Curry…

Une large domination sportive et médiatique faisant presque oublier l’autre meneur star de la ligue, un certain Russell Westbrook…

Portrait d’un joueur extraordinaire pas assez apprécié à sa juste valeur…

Etincelant dès ses débuts

Lors de la Draft 2008, les SuperSonics Seattle (délocalisé à Oklahoma City pour y fonder le Thunder six jours plus tard) sélectionne Russell Westbrook, un jeune meneur relativement petit mais très athlétique ayant fait ses preuves dans l’équipe universitaire des Bruins d’UCLA. Le jeune joueur s’impose comme titulaire dès sa première saison de Rookie et forme alors avec Kevin Durant l’un des duos les plus prometteurs de la Ligue. Lors de cette première saison, Westbrook inscrit son premier triple-double en mars 2009, ce qui fait de lui le plus jeune joueur, après LeBron James, a réalisé une telle performance. Il est d’ailleurs élu dans la NBA All-Rookie First Team à la fin de la saison, récompensant ses très bonnes performances en tant que Rookie (15.3 points, 5.3 passes, 4.9 rebonds).

“ Russell Westbrook était en forme ce soir. Il a du sang de Mamba (le surnom de Kobe Bryant est “Black Mamba”) dans les veines. Tu m’as eu ce soir petit frère ! ”

Kobe Bryant.

Un style unique

Attaquant hors-normes, RW est doté d’une puissance, d’une technique et d’une agilité lui permettant de faire partie des meilleurs finisseurs dans la raquette mais aussi de faire partie des meilleurs scoreurs de la ligue (meilleur marqueur de la saison passée avec un total de 28.2 points/match et 24 points/match cette saison). Il est également capable de marquer à mi-distance ainsi qu’à 3 points. Mais son physique très athlétique pour un meneur de jeu fait de lui un très bon rebondeur (7.5/match cette saison), ce qui est rare à son poste. Il prend plus de rebonds en moyenne que LeBron James, Chris Bosh ou Paul George cette saison. Ce qui est juste incroyable. Créateur d’exception, il fait énormément jouer ses coéquipiers et compte une moyenne de passes décisives très élevée depuis le début de sa carrière (environ 8 passes/match). Westbrook est également un bon défenseur, malgré de trop nombreuses pertes de balles, le meneur du Thunder prends souvent des risques en défense qui peuvent être bénéfique pour l’équipe ou bien très pénalisant, ce qui lui a valu de nombreuses critiques sur ce sujet. Les seules critiques justifiées à son égard sont les critiques visant ses mauvaises fins de match, étant très physique et se donnant à 120% sur le parquet, Westbrook a tendance à flancher lors des derniers quarts-temps, entraînant alors un manque d’adresse et de lucidité de sa part.

Le jeu tout en puissance pratiqué par Russell Westbrook est d’autant plus impressionnant quand on sait ce qu’il a enduré ces dernières années. En effet, lors du premier tour des Play-offs 2013 face aux Rockets de Houston, le meneur du Thunder s’est blessé au genou lors du premier match de la série. Trois opérations suivront. Avec la crainte de ne plus jamais retrouver ses capacités athlétiques qui lui permettent d’évoluer au plus haut niveau. Heureusement pour les fans de basketball, le joueur en est même revenu plus forts, n’en déplaise à ses fans et à Lebron James…

«Je ne crois pas qu’il ait subit d’opérations pour tout vous dire, c’est tout simplement incroyable. Il a gagné un pas, ou deux, ou trois, en plus. Il a un talent phénoménal. On ne croise pas des joueurs comme lui très souvent dans notre sport»»

LeBron James.

Un joueur au grand cœur

En plus d’être omniprésent sur le parquet, RW l’est aussi en dehors. Le joueur a remporté le NBA Cares Community Assist Award en 2015. Un trophée dont la signification est importante car il récompense un joueur pour son implication dans la communauté et l’aide qu’il lui apporte.

« Why Not? » fondation qu’il a lancée en 2012, aide les enfants qui rencontrent des difficultés de toutes natures avec des programmes d’éducation, des rencontres avec le joueur mais aussi des programmes en famille. Récemment, il a créé des “Russell’s Reading Rooms» des lieux de lecture où les enfants ont accès à des centaines de livres. Il avait également donné la voiture reçue pour son titre de MVP des All Star game à une jeune maman dans le besoin , les bonnes actions de l’ange Westbrook ne se compte plus.

Westbrook se rend toutes les semaines dans les locaux de son association afin de partager des moment avec les enfants.

« Son acharnement, son cœur, son énergie et la façon dont il joue dur chaque soir. C’est ce qui me rappelle moi. Ce n’est pas forcément son jeu, mais la façon dont il est toujours en mode attaque et ses efforts me rappellent moi »

Allen Iverson.

A défaut d’être le meilleur joueur, il est le meilleur meneur

Si Stephen Curry est largement et logiquement pressenti pour remporter un deuxième titre consécutif de MVP de la saison régulière, Russell Westbrook est sûrement le deuxième meilleur joueur de la ligue actuellement. Et quand on regarde ses statistiques, comment ne pas s’émerveiller et affirmer que Russell Westbrook n’est pas, au minimum, l’un des cinq meilleurs joueurs de la NBA. Et que dire des triple-doubles cumulés par le joueur de 27 ans. Rien que cette année, Russell Westbrook en compte 12. Personne ne fait mieux. En carrière, il en totalise pour l’instant 34 (et 194 double-double), 3 de plus que Michael Jordan, Rien que ca. Mais Russell Westbrook ne se contente pas de dépasser les 10 points, 10 rebonds et 10 passes nécessaires pour enregistrer un triple-double. Il réalise très souvent des performances incroyables ! Par exemple ses 54 points contre les Pacers d’Indiana en Avril 2015 ou ses 20 passes décisives face aux Clippers le 9 mars 2016. A noter que ses stats moyenne de cette saison sont de 24 points/match, 10.5 passes/match, 7.6 rebonds/match et 2.1 interceptons/match, une moyenne de double-double, énorme.

Russell Westbrook est devenu le premier joueur de l’histoire à remporter deux titres de MVP (2015, 2016) consécutifs dans l’histoire du All-Star Game.

Il est donc temps d’apprécier Russell Westbrook à sa juste valeur, un joueur exceptionnel qui mène sa franchise et son association d’une main de maître et qui, à la fin de sa carrière, fera une entrée méritée au Hall of Fame. Lui qui a déjà le respect des meilleurs joueurs de l’histoire, comme LeBron James, Allen Iverson, Kevin Durant, Michael Jordan ou encore Kobe Bryant et bien d’autres.

Champion du monde 2010 et champion olympique en 2012 avec les Etats-Unis, Westbrook a tout gagné avec son pays mais a aussi mené Oklahoma City jusqu’en finale NBA en 2012 (défaite 1–4 face aux Heat de Miami). L’ultime reconnaissance passe bien sûr par une bague de champion, alors qui sait ce que l’avenir nous réserve…

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