Comment j’envisage la confiance

Jonathan Scanzi
évolt stories
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6 min readJun 22, 2015

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by Évolt

Récemment, je suis allé acheter une draisienne pour ma fille. Un petit vélo sans pédale pour initier les tout-petits à de nouvelles sensations en attendant l’heure tant attendue du « vrai vélo ». Le vendeur m’a dit : « Au départ, restez derrière votre fille, une main posée sur son cou, pour qu’elle prenne confiance ».

Depuis, j’ai repensé à cette notion de confiance et à son rôle déterminant dans la construction de soi. J’ai rapidement retracé mon parcours pour en tirer des leçons sur le rôle que chacun peut jouer dans la création de cette confiance. Je me suis finalement projeté sur mon propre rôle à jouer en tant qu’entrepreneur et responsable d’une équipe.

Cela veut dire quoi créer de la confiance et comment peut-on la créer ?

Construire ou détruire sa confiance

Le sport créateur de confiance

Depuis tout petit, je suis sportif. J’ai pratiqué pendant longtemps le VTT trial à haut niveau. J’ai gagné, j’ai perdu, j’ai souffert, j’ai ri, j’ai pleuré. J’ai pris confiance, mais je l’ai aussi perdu à certains moments. Mais, mes parents m’ont toujours soutenu dans cette démarche. Ils m’ont accompagné, m’ont parlé, m’ont regardé, m’ont encouragé. Grâce à ça, j’ai développé mon esprit de compétition, j’ai construit ma première couche de confiance.

Le lycée a détruit ma confiance

Et puis je suis allé au lycée et j’ai perdu confiance. J’y ai découvert la condescendance puérile de quelques-uns de mes profs. Tout ça parce que je n’étais pas au niveau, parce que je ne rentrais pas dans les cases, dans leurs cases. A l’heure d’une maturité à peine naissante, j’avais besoin de repères mais l’école ne m’a offert rien de plus qu’un univers de vide et de non sens. Personne n’a su me faire confiance, mais surtout me redonner confiance. Aucun professeur n’a joué son véritable rôle et ne m’a ouvert l’esprit sur les perspectives qui s’offraient à moi. Il fallait juste avoir de bonnes notes pour suivre le parcours qu’ils avaient imaginé pour nous.

L’individu en soi n’est pas considéré comme créateur de valeur dans ce système, mais simplement comme un élément mécanique qui le fait fonctionner. Si la pièce ne marche pas, ce n’est pas grave, il y en a beaucoup d’autres qui feront tourner la machine.

Finalement, ils n’ont pas eu raison de moi puisque je suis allé jusqu’au Bac +5. J’ai poursuivi mes études, je me suis entêté. Peut-être aussi par convention, parce qu’à cette époque, il fallait à tout prix aller le plus loin possible dans les études. En tous cas, c’est le modèle que j’avais dans la tête.

Un renouveau de confiance

Ensuite j’ai rencontré Pierre, mon tuteur de stage de l’époque. Pierre m’a redonné confiance, il m’a fait grandir. Il m’a donné le goût d’apprendre, le goût de me dépasser. Il a su cristalliser mon esprit d’entrepreneur et m’ouvrir à de nouvelles perspectives. Comment ? Il ne m’a jamais jugé sur mon statut social ni mon niveau. Il a toujours pris le temps pour m’expliquer et me transmettre son savoir. Il m’a fait confiance et m’a laissé la liberté d’être créatif sans jamais me juger.

Comment j’envisage la confiance en tant qu’entrepreneur

Ce petit feed-back nous montre que nous avons tous le pouvoir de construire ou de détruire une personne par la posture que nous prenons, par la confiance que nous donnons ou pas. Dès lors, nous avons tous un rôle à jouer sur ce plan là, qu’il soit en tant que père, mari, ami, patron, etc. Aujourd’hui, j’ai envie de parler en tant qu’entrepreneur et responsable d’une équipe de passionnés. Je veux vous livrer ma version de la confiance ou comment j’ai envie de m’y prendre pour créer de la confiance au sein de mon entreprise.

Tout d’abord, je crois que la confiance est le fondement d’un business viable. Il est le liant des relations humaines qui sont le véritable coeur d’une entreprise.

Créer un contexte amical

Créer de la confiance, c’est être proche de mes collaborateurs. C’est créer un contexte qui va bien au-delà de la simple relation patron-employé ou entreprise-prestataire. C’est créer une relation amicale, car l’amitié est l’anti-chambre du jeu, selon David Kelley, fondateur d’IDEO. Et l’amitié crée la confiance, car elle nous permet d’être créatif sans avoir peur d’être jugé. Le jugement d’un ami fait moins peur que le jugement d’un patron. Dans ces conditions, on peut se permettre d’être beaucoup plus créatif. Être amical, c’est être humain.

Offrir une vision et donner des perspectives

Créer de la confiance, c’est offrir une vision et des perspectives à ses collaborateurs. Au quotidien, cela veut dire partager sa stratégie, co-concevoir ensemble un véritable projet d’entreprise, construire une aventure humaine. Savoir où l’on va est un gage de confiance, c’est rassurant. C’est comme en vélo, regarder au loin permet de garder l’équilibre.

Être transparent et honnête

Créer de la confiance, c’est être transparent. C’est éviter les non-dits et se parler franchement. C’est être honnête l’un envers l’autre. Dans une entreprise, c’est aussi être transparent sur différents aspects et, d’autant plus, le plan financier. N’avoir rien à cacher participe aussi à la création de confiance. C’est d’autant plus important aux yeux de son équipe.

Offrir de la liberté

Créer de la confiance c’est offrir de la liberté. C’est laisser l’opportunité de penser ou d’agir en limitant les contraintes. La liberté crée ce contexte créatif dont nous avons besoin pour produire de la qualité. C’est laisser s’exprimer le talent de chacun pour qu’il se révèle.

Pour conclure, je dirais que je veux être ce genre de personnes qui fait confiance et qui permet aux autres de s’accomplir, que ce soit pour un client, un collaborateur ou un membre de ma famille. Car c’est aussi un moyen pour moi de gagner en confiance. C’est un cercle vertueux.

Par définition notre avenir à tous passe par “la confiance” que nous saurons construire et consolider. Que ce soit notre propre confiance ou celle que nous accordons aux autres. Par des paroles, des actes, la relation de confiance se construit sur la durée. La confiance se donne mais elle se gagne. C’est une question d’échange dont l’équilibre doit être trouvé entre les différentes parties.

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Jonathan Scanzi, fondateur de l’agence d’innovation services Évolt

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