Epitech Montpellier face au design. L’interview de Thibault.

Jonathan Scanzi
évolt stories
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4 min readMar 23, 2015

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Thibault est étudiant en troisième année à Epitech Montpellier. Il nous livre sa vision du Design après l’intervention d’Évolt (agence d’innovation services) au sein du Epitech Forward. Deux semaines de code intensives pour donner une impulsion de taille à leurs projets de fin d’études.

Pour l’équipe de Thibault, c’est le projet TossaBox. Une plateforme d’annonce de sous location d’espace disque. Pour résumer, quiconque possède un serveur peut en sous-louer de l’espace à des particuliers.

Salut Thibault, quelle était ta vision du design avant notre intervention au sein du Forward ?

Le mot “design” est aujourd’hui galvaudé. Il est utilisé à toutes les sauces et n’offre pas une lecture intuitive de ce que ce terme signifie vraiment. Le design n’avait donc pas vraiment de sens pour moi. C’était quelque chose sans “fond” qui se résumait à une simple question d’esthétisme. Et, pour beaucoup d’entre nous dans le monde du développement, le design correspondait à un cahier des charges que l’on donne à un graphiste pour rendre nos outils plus “jolis”.

Et aujourd’hui…?

Pendant le Forward, Évolt nous a présenté le Design Thinking. Je me suis dit qu’on allait encore me parler de “carrosserie et de peinture”… Mais j’ai en fait découvert une nouvelle façon de penser et de concevoir mes applis. Une approche dans laquelle on pense d’abord à l’utilisateur final. Rien à voir avec du graphisme finalement…

Vous pouvez découvrir la présentation sur le Design Thinking ici

Concrètement, vous avez fait quoi avec les designers ce jour-là ?

Au-delà de la présentation sur le Design Thinking, nous avons travaillé sur nos personaes. Une méthodologie issue du design de services.

Dans les faits, les designers nous ont présenté une série de portraits sous la forme d’un jeu de cartes (voir la photo ci-dessus). À partir de là, nous avons défini les différents profils de nos utilisateurs. De façon simple et ludique, nous avons tenté de comprendre nos “futurs clients” en se posant toute une série de questions :

Qui sont réellement nos utilisateurs ? Quels sont leurs usages ? Leurs habitudes ? Leurs besoins ? À quoi sont-ils sensibles ? Etc.

Justement, quel a été l’impact sur votre projet ?

C’était finalement assez intéressant de travailler sur nos utilisateurs. Pour nous, ce n’est pas naturel de concevoir une solution en prenant appui sur des concepts tels que “l’empathie”. Et pourtant, en nous mettant à la place de nos utilisateurs, nous avons fait émerger plein d’idées. Autant sur le plan des fonctionnalités, que sur le marketing ou encore le modèle économique. C’est impressionnant comment un simple changement de posture peut révéler un tel potentiel créatif au sein même du groupe ! Cette méthode permet de prendre de la hauteur sur le plan du concept et d’être à la fois très concrets sur le plan des idées à développer.

Par exemple, une chose à laquelle nous n’avions pas du tout pensé pour notre service, c’est le partage sur les réseaux sociaux. Pour nous c’était inutile. Mais en imaginant Emilie 17 ans qui fait du cheval, on s’est dit qu’elle voudrait bien montrer ses photo a un maximum de gens ! Alors que moi, ca ne me serait jamais venu à l’esprit !

Allez-vous désormais intégrer l’approche dans votre process de conception ?

Dans l’idéal, c’est clair que c’est très intéressant et super productif. Mais dans les faits, nous nous faisons vite rattraper par la frénésie du code. Dans un premier temps, il faudrait formaliser nos utilisateurs pour les garder à l’esprit en permanence pendant nos rushs de conception. Et ce serait aussi judicieux de s’allier avec un designer de service pour qu’il guide un peu la démarche. En effet, c’est difficile d’être à la fois concentré sur le code et sur le concept.

On peut dire que la culture du collaboratif est issue de l’univers informatique. Qu’en est-il dans les faits ? Qu’en est-il sur le plan de la collaboration interdisciplinaire ?

Sur le plan de la pluridisciplinarité, c’est vrai que notre culture du collaboratif n’est pas assez affirmée. Mais là, je parle à notre échelle, car je n’ai pas assez de recul pour avoir une vision globale et parler au nom de toute notre communauté.

Ce qui est certain, c’est que nous sommes cloisonnés dans notre univers, “driver” à tort par notre passion pour le code. Pour nous qui sommes censés construire les services de demain, il nous faut absolument changer de posture pour proposer de vrais services à forte valeur ajoutée pour les utilisateurs. Cela nécessite d’intégrer plus de compétence dans les projets.

Comment pouvez-vous vous y prendre pour amorcer cette révolution culturelle ?

Le mot révolution culturelle est peut-être un peu fort je trouve, mais je vois bien votre intention derrière cette question. Je pense que ça doit passer par des choses très simples et concrètes. Par exemple, intégrer différents profils dans nos équipes. Certains ont déjà commencé en intégrant des graphistes (comme notre équipe), mais le cercle de compétences doit s’élargir au maximum. Je pense notamment à des designers de services, des spécialistes du marketing, de la finance, etc. Si nous voulons construire les startups de demain, le socle de notre entreprise doit être la compétence !

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Jonathan Scanzi, fondateur de l’agence d’innovation services évolt

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