Des mots. Des maux ? Démo !

Julien Froidefond
3 min readDec 9, 2023

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Le langage, un outil d’une puissance incontestable. Certes. Cependant, le langage humain n’est pas exempt de biais cognitifs. Dans cette ère de télétravail et d’une société constamment connectée, s’appuyant de plus en plus sur l’IA, le langage semble devenir simplement un outil parmi tant d’autres, bien que notre société repose largement sur l’échange oral.

Dans le domaine de l’IT (et surement dans beaucoup d’autres), la capacité à bien s’exprimer joue souvent un rôle déterminant. Ceux qui excellent dans l’art de la parole se démarquent. La clarté dans la communication devient un atout majeur pour présenter des idées innovantes, persuader des partenaires et favoriser une collaboration fructueuse au sein des équipes. Ainsi, dans le paysage complexe de la tech, la maîtrise du langage, qu’il soit verbal ou informatique, devient un facteur essentiel de réussite.

Une réflexion qui m’a toujours fasciné est que notre langue nous contraint à exprimer nos idées dans des cadres bien définis (vocabulaire, grammaire, culture, …). Ainsi, il suffirait que j’exprime mes pensées dans une autre langue pour présenter mes idées de manière radicalement différente. Plus ou moins compréhensible, et donc, plus ou moins pertinent.

Lorsque je tente d’exprimer mes idées les plus complexes par des mots, j’ai tendance à les illustrer métaphoriquement, à les imaginer. C’est une manière simple de rendre compréhensible une notion complexe à quelqu’un moins initié. Cependant, cela accroît davantage la distance entre mes mots et mes idées.

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Un parallèle avec les langages de programmation me parait évident. Bien que le modèle soit moins vaste et moins complexe (dans un cadre mathématique / algorithmique), nous exprimons néanmoins des idées, créons du virtuel au travers du langage, une idée.

Cette perspective englobe une autre réflexion. Nous avons la tendance à recruter des experts selon le langage, à nous mesurer en fonction de cette expertise. Néanmoins, devrions-nous plutôt mesurer notre capacité à créer, à innover, à répondre à un besoin ? Nous sommes des ingénieurs, et en ces termes, nous ne sommes pas « linguistes », mais bel et bien des créateurs.

En somme, le langage, qu’il soit humain ou informatique, se révèle être un instrument puissant, mais non dénué de subtilités et de limitations. Dans un monde en constante évolution, où la technologie s’entremêle avec nos modes de communication, il est essentiel de reconnaître que le langage ne se limite pas à des règles strictes, mais qu’il est également le reflet de nos idées et de notre créativité.

Que ce soit à travers la diversité des langues humaines ou la variété des langages de programmation, l’expression demeure un acte d’innovation. Plutôt que de se fixer uniquement sur l’expertise linguistique, peut-être devrions-nous accorder une plus grande importance à notre capacité à créer, à innover, et à répondre aux besoins concrets de notre époque.

En fin de compte, nous sommes des ingénieurs, des créateurs qui façonnent l’avenir à travers nos idées et nos réalisations. Et dans ce processus, le langage, sous toutes ses formes, reste un outil infiniment puissant, capable de transcender les barrières pour donner vie à l’imagination humaine.

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Cet article fait partie d’une suite d’édito sur l’engagement.

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