À quelle vérité se fier pour réussir dans la vie ?
Je crois que la vérité, c’est important, dans la vie. Pour faire quelque chose de bien, de constructif, il faut beaucoup d’honnêteté à mon avis. Avec les autres, en général. Certainement. Mais surtout : de l’honnêteté envers soi-même. Se dire la vérité, la voir en face, et s’en servir comme tremplin pour nos propres accomplissements. Oui mais la vérité, c’est quoi ? À quel moment une idée, comme ça, en passant, devient vérité ? À quel moment une remarque mérite qu’on s’y attarde peu parce qu’elle ne nous apportera rien de constructif ? Difficile à dire, là, comme ça.
“Se dire la vérité, la voir en face, et s’en servir comme tremplin pour nos propres accomplissements.”
Heureusement, on peut toujours compter sur les enfants pour nous aider à tout remettre en place dans la vie. Et en matière de vérité, l’enfant est le maître.
Ma fille adore les jupes en tulle
Vous savez : celles qui ressemblent à des tutus de danseuse. Elle en a trois, et elle ne porte que ça. Tous les jours. Au début il n’y en avait qu’une, mais je lui en ai trouvé deux nouvelles, pour faire un roulement : avec les lessives. Elle a donc trois jupes en tulle : une noire, une rose fluo, et une bleue flashy.
Ce matin, elle voulait mettre la bleue. Sauf que celle-ci, qui a déjà fait l’intégralité de la semaine passée, était dans le panier de linge sale pour une cure de remise en forme bien méritée.
Pas grave, elle a voulu la noire. Sauf que la noire avait fait le week end. Et qui dit « week end » dit jeux avec des gros chiens qui bavent, dans de la terre qui tache. Naturellement, il a fallu compter sur la jupe rose.
Facile, me disais-je : la rose, c’est sa préférée. Quand elle la porte, elle a l’air d’une fleur.
Mais ce matin : impossible de mettre la jupe rose
Elle voulait la bleue (au sal), ou la noire (au sal aussi). Pas la rose. Surtout pas.
Tu l’aimes plus ? Non. Ben si tu ne l’aimes plus, je la donne à une autre petite fille qui aime les jolies jupes ? Ha oui, oui, d’accord, bonne idée maman !
(ouais… sauf que moi je blaguais, en fait…)
Je maintiens mon regard planté droit dans le sien : pour chercher l’embrouille, la faille, la magouille. Rien. Elle veut vraiment se débarrasser de sa jupe rose. Et là, mon cœur de mère à su : quelque chose clochait. On ne passe pas de l’amour à l’indifférence aussi rapidement. Surtout pour une jupe rose en tulle.
J’ai procédé à l’un de ces brefs interrogatoires dont j’ai le secret : la fermeté de la gestapo qu’habille un ton sucré façon Chantal Goya. Personne n’y résiste. Et j’eus tôt fait d’apprendre que le problème, avec la jupe rose, c’était que Nathan avait dit qu’elle était moche.
Je l’entends d’ici, le Nathan : « Elle est moffe ta vupe !… même ».
Voilà. En un postillon de culotte courte, la jupe rose a chu dans les abîmes du désamour, passée trop tôt du haut rang de JUPE DE LA SEMAINE à celui de vêtement honni. Triste sort pour une jupe en tulle.
“Avez-vous remarqué que bien souvent, la remarque qui tue est… unique ? Une seule personne vous désapprouve et tout est dépeuplé”
Avouez que cette histoire de jupe tombe à pic
C’est comme cette fois où mon amie Nathalie, qui vend en ligne de magnifiques bijoux, avait reçu une critique négative. Un truc même pas grave : du genre « j’ai reçu mon colis le 5, à 15h30 alors que sur le site il était écrit que je le recevrais le 5 à 14h56. Quel dommage de ne pas faire preuve de davantage de rigueur ! ».
Ouais, dommage hein ?
Ben Nathalie, elle n’en a pas dormi pendant 6 mois. Ok, j’exagère. Mais pas loin.
« Et tu as d’autres remarques négatives ? Je lui demande, à Nathalie.
– Non
– Et parfois, on te fait des remarques positives ?
– Ha oui tout le temps ! C’est même la première fois que j’ai une critique négative ! »
Hmm. Fascinant. Vous souvenez-vous de toutes ces fois où vous avez reçu une remarque négative sur votre vie, votre travail, ou vous-même ? Vous souvenez-vous combien la manière dont cela vous a mis dans tous vos états, et durablement en plus, était sans commune mesure avec la pertinence (ou la gravité) de la remarque ?
Pire : avez-vous remarqué que bien souvent, la remarque qui tue est… unique ? Une seule personne vous désapprouve et tout est dépeuplé (en gros).
Une toute petite remarque de rien du tout, parfois. Juste une fois.
Autour, assez régulièrement, parfois même tous les jours, vous recevez des retours globalement positifs sur ce que vous faites. Des retours carrément encourageants et élogieux, même. Par lots de trois, cinq, dix, voire davantage.
Oui ?
Comme tous ces compliments jetés aux pieds gracieux de mon élégante enfant en jupe rose ; comme ces dix adjectifs plus positifs les uns que les autres que son frère a trouvé pour la rassurer sur le fait que sa jupe était en réalité très, très belle (jamais n’aurais-je pensé qu’on pût louer l’élégance d’une jupe rose en autant de synonymes)…
Et ben rien de rien : elle est partie à l’école dans sa robe rose à paillettes.
Et les compliments, ça compte pour du beurre ou quoi ?
Je trouve ça cocasse, comme les compliments, lauriers et autres commentaires constructifs, nous les laissons vite s’évaporer, comme s’ils n’étaient pas si importants finalement. Pas vrais, même. Ou juste… normaux.
Et là au milieu de tout, vous avez un couillon qui vous dit qu’il n’aime pas votre jupe rose et bim : insomnies pendant une semaine et déclarations empiriques du type « c’est foutu, j’y arriverai jamais, je suis nulle, j’ai l’impression que… mais… ho…m… Et si en fait je n’étais qu’une… PAUVRE MERDE ?! ». (panique)
Et bien tout cela peut changer. Et pour le mieux.
Trouver la vérité : c’est ce que j’ai envie de vous offrir aujourd’hui
Procédons à un test rapide et redoutable :
Question A : Combien de retours positifs faut-il pour que vous considériez qu’ils sont la vérité ? (et pas seulement un pauvre péquin qui passait là et qui vous a trouvé doués sur un gros malentendu). Dix, quinze ? Vingt milliards ? À quel stade considérez-vous qu’en effet, au fond : peut-être que tous ces compliments et encouragements sont carrément justifiés ?
Question B : combien de critiques négatives vous faut-il pour valider votre défaut ou celui de votre projet ? Une seule ?
Si votre réponse à la question B est un nombre inférieur à celui de votre réponse à la question A : vous faites fausse route. Ha ben oui ! J’ai dit que dans la vie l’honnêteté c’était important alors je vous le dis honnêtement.
Attention, si dans la réponse B vous obtenez un nombre supérieur à celui de votre réponse A, ça ne colle pas non plus.
Ben non…
Je vous propose autre chose : la bonne réponse c’est quand le nombre de la réponse A est égal au nombre de la réponse B. C’est ce que j’ai testé, notamment depuis que je suis entrepreneure. Et pour l’instant, l’expérience fait ses preuves. Alors quel nombre choisir ? Combien d’avis concordants constituent une vérité, qu’ils soient positifs ou négatifs ?
A mon avis, il faut davantage qu’un seul retour positif. Et surtout, il faut bien plus qu’un seul avis négatif pour que la remarque puisse être élevée au rang de vérité.
“Je n’ai pas besoin d’insomnies ou d’ulcère. Au contraire : c’est une opportunité de m’améliorer. Si je parviens à calmer les soubresauts indignés de mon ego, je peux même retirer de grandes avancées de ces critiques.”
Trois est vérité J’ai opté pour le chiffre 3.
Beaucoup de choses solides tiennent sur le chiffre 3 : des tables, le support de ma guitare, un plan de dissertation de philosophie en terminale, la sainte trinité, la fête du cinéma et les Solidays. Donc trois, je trouve ça suffisamment fortiche.
Dès lors qu’une remarque positive m’a été faite au moins trois fois, je la valide comme étant une vérité concernant mon travail. Ou moi-même.
Dès lors qu’une critique négative m’a été proposée 3 fois, je la valide également : et je me remets en question. Je n’ai pas besoin d’insomnies ou d’ulcère. Au contraire : c’est une opportunité de m’améliorer. Si je parviens à calmer les soubresauts indignés de mon ego, je peux même retirer de grandes avancées de ces critiques.
Par contre, j’ai également décidé, parce que c’est bon pour ma santé mentale, mon teint et mes cheveux blancs : d’accueillir chaque retour positif, même avant de savoir s’il est une vérité, comme un cadeau. Et je savoure. La vie est trop courte.
Voilà où et comment j’ai fait de la place pour que la vérité puisse éclore dans ma vie et dans mes projets sans les effets secondaires que vous connaissez peut-être, vous aussi : l’envie de tout plaquer, la vexation, la douleur, les larmes, le désespoir et l’impulsion de retourner postuler dans une agence de communication.
Et puis parfois, dans la vie, hé bien je porte ma jupe rose fluo si j’veux. Aucun Nathan de la terre ne peut avoir davantage de légitimité que moi-même pour définir ce que je suis ou ce que je dois faire… Me souvenir de ça, c’est ma bouée de sauvetage dans moult situations (et ma fille apprendra, elle est encore très jeune : je lui souhaite de tout coeur de faire un chemin jalonné d’amour et de bienveillance, notamment à son propre égard)
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Marie-Haude
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Originally published at www.mariegraindesel.fr on September 27, 2016.