L’économie de l’attention à l’épreuve du doute

Vincent Bernard
13 min readJul 29, 2020

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Le discours sur l’économie de l’attention s’articule autour de 4 arguments principaux : des effets sur la santé mentale, des effets neuropsychologiques, le mea culpa de dirigeants de la Silicon Valley et le fait que ces mêmes dirigeants tiennent leurs enfants à l’écart des technologie qu’ils créent. À travers la lecture croisée de plusieurs sources sur le sujet, ce billet a pour objectif de montrer que ces arguments sont à prendre avec précaution en raison d’un manque évident de rationalité.

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La santé mentale

Dans mon premier article sur le sujet qui s’attachait à déconstruire les arguments de Tristan Harris devant le Sénat américain, j’ai déjà pointé la faiblesse de son argumentation, relevé le fait qu’il ne rapporte aucune source, et que son propos peut être contredit par d’autres études. En fait, dans les contenus que j’ai passé en revue et évoquant l’économie de l’attention, il est possible de constater ce même biais méthodologique.

Ainsi, le livre la civilisation du poisson rouge (Patino, 2019) débute sur ce chiffre :

L’attention des millennials sature au bout de 9 secondes, leur capacité d’attention serait à peine supérieure à celle du poisson rouge.

Sauf que le goldfish tidbit serait un mythe qui circule sur le net depuis les années 2000 et dont les sources ne sont pas identifiables. Ce qui n’empêche pas l’auteur de mettre ce chiffre en rapport avec un autre chiffre, tiré d’un l’article publié dans la revue Journal of Social and clinical psychology (Hunt et al., 2018) et d’en inverser le propos. En effet, si les auteurs de l’étude notent “qu’une limitation de l’utilisation des réseaux sociaux à 30 minutes peut conduire à une augmentation du bien-être”, dans son livre, Patino dévoie ce temps d’utilisation en seuil au-delà desquels les réseaux sociaux seraient dangereux (p.20). Inversion qui ne tient bien entendu pas compte des précautions prises par les auteurs dans la discussion des résultats, puisqu’il s’avère que sur cet échantillon, ce n’est que la méthodologie utilisée qui est jugée prometteuse pour ce type d’investigation. Contrairement à ce que rapporte Patino, l’article original n’est nullement affirmatif et devant les résultats significatifs obtenus auprès des personnes évaluées comme étant les plus dépressives en début de protocole, les auteurs postulent les probables bénéfices d’un “autocontrôle” (induit par le protocole de recherche ?) et non la dangerosité des réseaux sociaux.

La tribune, traduite en français sur le site La vie moderne du docteur en psychologie Richard Freed débute sur la description d’une situation de crise. Une adolescente aurait dû être hospitalisée de force parce que ses parents auraient tenté de la séparer de son smartphone. Cette vignette clinique purement descriptive, ne faisant allusion à aucune comorbidité éventuelle, sert de préambule au texte et permet d’embrayer sur l’évocation de nombreuses situations problématiques rencontrées dans la clinique de l’auteur, concernant toutes les smartphones ou les jeux vidéo. Cette manière de procéder qui place Freed dans le rôle du lanceur d’alerte, rappelle celle du Docteur Ducanda lorsqu’elle prend l’initiative de faire remonter les inquiétudes du terrain, pour ce qu’elle appelle à l’époque “l’autisme virtuel” et qui s’avèrera être une panique morale montée de toute pièce, en témoigne la réponse faite par le Collectif surexposition aux écrans (CoSE) au courriel du neuroscientifique Hervé Cadiou qui s’étonnait des symptômes “autism-like” :

“Dans ce cas là les médias sont les plus efficaces. Tout ce qui est caricatural est forcément faux mais tout ce qui ne l’est pas n’est pas entendu”.

Sans préjuger de l’honnêteté de Freed, il est tout de même possible de pointer les limites de sa démarche comportant deux biais potentiels : le biais de la taille de l’échantillon et le biais d’autorité. Le biais de taille de l’échantillon consiste à attribuer à la population globale les caractéristiques de son échantillon. Dans le cas qui nous intéresse, comme pour celui du Docteur Ducanda, il s’agit en fait d’une généralisation sur la base leur seule intuition. Le biais d’autorité, quant à lui, résulte d’une tendance à surévaluer la valeur de l’opinion d’une personne que l’on considère comme ayant une autorité sur un sujet donnée. Ici, cela se traduit par le fait qu’un psychologue ou un médecin peut se passer de présenter des références bibliographiques ou des données chiffrées étant donné qu’il parle de son domaine d’expertise. Autrement dit, à défaut d’arguments tangibles, son hypothèse est à considérer comme caduque.

Dopamine et récompense aléatoire

L’objectif poursuivi par ce que Tristan Harris appelle “Le déclassement de l’humain” consisterait à une “course à la racine de notre cerveau” et correspondrait à une sollicitation excessive du système de récompense du cerveau en raison de la production de dopamine. Si dans mon premier article, j’ai expliqué que le taux de dopamine libéré ne justifie pas à lui seul de pareilles affirmations, il s’avère que chez les anglo-saxons des voix s’élèvent également contre cette “dopamania”. Ainsi quand Paul Anderson, docteur en psychologie, analyse la Websérie dopamine, il associe le recours au neurotransmetteur à un “diable folklorique” dans le phénomène de panique morale élaboré par le sociologue Stanley Cohen (1972). De son côté, David J. Ley, également docteur en psychologie, affirme dans un article de Psychology Today que la dopamine n’est pas addictive, elle serait plutôt “comme un petit drapeau rouge” qui repère les expériences plaisantes afin de pouvoir les revivre. Et cela vaut, selon lui, aussi bien pour les montagnes russes, les relations sexuelles, voir son équipe sportive favorite gagner ou tenir son bébé dans ses bras. Même son de cloche chez le neuroscientifique Mark Humphries pour qui la dopamine ne rend pas heureux mais aide à identifier les situations où on pourrait l’être.

S’il n’arrive pas à se départir du mythe du “pic de dopamine” (“Les technologies séductives fonctionnent en déclenchant la libération de dopamine, un puissant neurotransmetteur impliqué dans les circuits de la récompense, de l’attention et de la dépendance”), Freed avance un argument pouvant paraître plausible en évoquant la “récompense aléatoire”. Il n’est cependant pas le seul à évoquer ce mécanisme dont la paternité est attribuée au comportementaliste Burrhus Frederic Skinner. Patino dans la civilisation du poisson rouge et le Youtuber Game Spectrum dans sa vidéo critiquant Fortnite y ont également recours. Le principe est finalement simple : lorsqu’on donne systématiquement de la nourriture à un rat ou un pigeon qui actionne un mécanisme, ce dernier arrête de l’actionner lorsqu’il est rassasié. Par contre, si le mécanisme distribue aléatoirement de la nourriture, l’animal va se mettre à l’actionner frénétiquement, quand bien même il serait rassasié. On retrouverait, alors, ici, de nouveau la dopamine, mais cette fois comme système de prédiction de la récompense. Cependant, une recherche dans Google Scholar ou Scite, deux moteurs de recherche répertoriant la littérature académique, ne mène pas à des résultats probants sur les items “variable rewards”, “videogame” et/ou “social network”. En fait, les articles validant directement cette hypothèse simpliste ne sont pas légion. Ce n’est donc pas étonnant que Freed & cie ne citent pas de source, puisqu’ils n’en ont pas ! Ils se contentent de faire une inférence, c’est-à-dire considérer comme vraie une proposition en raison du lien qu’elle entretient avec une autre proposition déjà tenue pour vraie. Sauf que ce n’est pas parce que la compulsion est avérée chez une animal dans une boîte de Skinner qu’elle l’est forcément pour un humain sur les réseaux sociaux ou devant un jeu vidéo. Autrement dit, même si leur hypothèse est séduisante ou peut paraître plausible, il manque indubitablement des éléments de preuve dans leur argumentation.

“Mélanger les risques individuels immédiats avec les enjeux collectifs à venir ne peut aboutir qu’à une simplification abusive de la réalité.”

De même, évoquer les “machines à sous”, comme le font Freed ou le documentaire ” Abus d’écrans : notre cerveau en danger ?” diffusé le 23 juin sur France 5 , n’est pas non plus un argument recevable. Dans une lettre ouverte à l’OMS (Aarseth et al., 2016), où 26 chercheurs exprimant leurs préoccupations par rapport à la création du Game disorder, notent que l’application de symptômes rappelant les troubles liés à l’usage de substances ou aux comportements de gambling pathologise des comportements qui peuvent être non problématiques chez des joueurs de jeux vidéo réguliers. De plus, avec les loot boxes dans les jeux vidéo ou les prétendues récompenses aléatoires sur les réseaux sociaux, l’individu ne pouvant pas multiplier ses gains n’a pas la sensation de remettre sa vie entre les mains du hasard, ce qui signifie qu’une des principales caractéristiques du gambling n’est pas présente. Ainsi Freed, comme les autres, se fourvoie lorsqu’il affirme que “Les utilisateurs ne savent jamais quand ils obtiendront le prochain “j’aime” ou la prochaine gratification dans le jeu” attribuant ce procédé à une intentionnalité de “pirater le cerveau”, puisque d’une part gaming et gambling relèvent de deux problématiques différentes, et que de l’autre les “j’aime” ne sont pas attribués par les plateformes, mais par d’autres internautes en fonction de la qualité des contenus postés. Ainsi, que ce soit pour le “déclassement de l’humain” de Harris ou le “piratage du cerveau” de Freed, pour la santé mentale ou pour l’addiction, les éléments de preuve présentés ne permettent pas de conclure à la véracité de leur propos. L’analyse des procédés rhétoriques qu’ils utilisent tendrait même à démontrer que leur discours est largement exagéré.

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Les repentis de la Silicon Valley

Tristan Harris est lui-même un repenti de la Silicon Valley et faire son mea culpa est la raison même de son intervention devant le Sénat. Dans son intervention, la repentance est accentuée par les allusions à la religion :

“Mis ensemble, Google et Facebook sont comme un prêtre dans un confessionnal écoutant les vies de deux milliards de personnes”.

Patino dans La civilisation du poisson rouge, en nommant un chapitre “Repentance” continue dans cette voie en citant diverses personnalités et évoquant une scission entre Mark Zuckerberg et les autres :

“Le patron de facebook, continue de faire face aux accusations sans questionner la nature de son entreprise” (p. 49).

Il évoque alors Sean Parker, ancien cadre dirigeant de Facebook, qui aurait déclaré publiquement :

“Dieu seul sait ce que nous sommes en train de faire avec le cerveau de nos enfants” ;

Puis Chamath Palihapitiya, autre ancien de Facebook, dont on apprend qu’il est devenu “capital-risqueur”, c’est-à-dire gestionnaire de fonds d’investissement ; et Justin Rosenstein, le créateur du bouton “like” sur Facebook. Bien sûr, il cite également Tristan Harris sans prendre de distance par rapport à son intervention devant le Sénat. Ces repentis, toujours selon Patino, se regroupent dans des associations comme le “Center for human technology” de Harris ou “The time well spent” qui organisent des événements comme la conférence “la vérité sur la technologie” de 2018. Patino finit son inventaire en se demandant si Kevin Systrom et Mike Krieger, les fondateurs d’Instagram racheté par Facebook en 2012 et ayant depuis quitté l‘entreprise, vont rejoindre le mouvement. De son côté, Freed évoque bien entendu Harris, mais aussi Sean Parker, Chamath Palihapitiya, et ajoute à la liste un ancien de chez Apple, Tony Fabell, “considéré comme le père de l’iPad” et actuel PDG de de Nest, filiale de Google spécialisée dans la domotique.

A l’évocation de ces noms un premier constat s’impose : aux Etats-Unis, la repentance ne s’assortit pas de la nécessité de faire pénitence, puisque la plupart des repentis sont encore en activité dans le secteur de la Tech. Ensuite, il est possible de s’interroger sur la véracité de ces propos, puisque Harris lorsqu’il parle de son expérience, pas plus que Freed ou Patino lorsqu’ils lancent l’alerte, n’apportent d’éléments de preuve de ce que les repentis de la Silicon Valley avancent.

En fait, le seul argument se trouve dans l’évocation de Fogg et la captologie, sans jamais décrire ni ses travaux ni les méthodologies qu’il utilise. Ce manque de distance critique donne l’impression d’un gourou de la technologie, ayant mis au point une méthode quasi-magique et qui aurait inspiré toute une génération de nouveaux millionnaires. Nous retrouvons à nouveau ici le biais d’autorité où le lecteur est invité à les croire sur parole. Pour mesurer l’impact de ce biais, un petit détour peut s’avérer instructif. Lorsqu’en septembre 2018, à une journaliste qui lui demande si on a la preuve que les réseaux sociaux fabriquent des outils addictifs, Mounir Majhoubi, alors secrétaire d’état au numérique répond :

“On en a la preuve, on en a la certitude puisqu’ils le reconnaissent eux-mêmes”.

Voici, illustré par les biais cognitifs la contagion des paniques morales. Dans ce cas, le biais d’autorité s’assortit d’un biais de confirmation, lorsqu’une information provenant d’un expert ou une personne censée maîtriser son sujet ne sert qu’à confirmer ce que l’individu tient déjà pour vrai.

Or, il s’avère que Fogg n’est pas le seul à s’intéresser à ce sujet. Dans le livre Le Web effectif (Alloing & Pierre, 2017) deux chercheurs en sciences de l’information et communication se livrent à l’analyse de dispositifs que Freed qualifie de “technologie séductive”. Pour les deux chercheurs, si cela ne fait aucun doute qu’il existe un “capitalisme affectif”, ils confirment qu’il ne s’agit que d’outils de mesure de “ce qui affecte un individu” (p.64). De même, dans une étude récente, des chercheurs de l’université de Princeton (Stachl et al., 2020) ont réussi à valider partiellement le test de personnalité “Big five” à partir de données recueillies grâce au smartphone des participants à l’étude. Dans la discussion des résultats, s’ils sont enthousiastes vis à vis des bénéfices envisageables (éviter le biais de désirabilité sociale dans les réponses aux questionnaires), ils s’inquiètent néanmoins de l’opportunité commerciale de cette méthodologie, non pas pour des raisons de santé mentale ou d’addiction, mais pour des raisons évidentes de vie privée et de consentement à l’utilisation des données personnelles.

Aussi, s’il est difficile de deviner quelles sont les motivations qui poussent les repentis de la Silicon Valley à retourner leur veste, une chose est cependant sûre : mélanger les risques individuels immédiats avec les enjeux collectifs à venir ne peut aboutir qu’à une simplification abusive de la réalité.

@Pinterest — Cumartesi

Les écoles sans écran

Les écoles sans écran, sont un autre élément tenu pour preuve que l’on retrouve chez ceux qui tiennent des discours technophobes. Selon eux, la dangerosité des écrans, des jeux vidéo et des outils numériques seraient fondées parce que les dirigeants de la Silicon Valley tiennent leurs propres enfants à l’écart des technologies qu’ils créent, et vont même jusqu’à les inscrire dans des écoles qui n’ont pas recours au numérique pour les apprentissages. Dans son livre, Patino décrit les choses ainsi :

“Une procession de milliardaires se flagellant sur les origines de leur fortune, pour mieux s’étonner en public de ce que leur créature est devenue. Qui placent les enfants dans des écoles non connectées et leur interdisent l’usage de leurs inventions, à l’image du créateur de l’iPad qui en prohibe l’entrée à son domicile” (p. 49–50).

Dans son essai, La fabrique du crétin digital, Michel Desmurget (2019) y fait également allusion. C’est finalement bien mal connaître son dossier, puisqu’il s’avère que ces fameuses écoles sans écran sont des écoles où sont appliquées la pédagogie Steiner, le créateur de l’anthroposophie. Si l’on ne peut affirmer avec certitude qu’avec l’anthroposophie nous sommes en présence de dérives sectaires, il est assez facile cependant de pointer un manque de transparence et un goût pour l’occultisme, ce qui devrait suffire à ne pas mettre cet auteur sur le même plan que Freinet, Montessori et Claparède lorsqu’on évoque les pédagogies alternatives. Sauf que le neuroscientifique le fait dans son pamphlet…

Le fait que Steve Jobs ait essayé de soigner son cancer du Pancréas grâce aux médecines parallèles est également un indicateur de l’état d’esprit New Age qui plane sur la Silicon Valley. Ce qui n’est pas étonnant, étant donné que les hippies à l’utopie déçue de la baie de San Francisco ont largement contribué à l’essor d’Internet (Cardon, 2019). Mais encore faut-il le savoir ou ne pas occulter l’information…

“Sur ce sujet comme pour tout autre, il faut aborder ces contenus avec la distance critique requise, car les entrepreneurs de paniques morales sont à l’affût.”

Quoiqu’il en soit, on ne peut que constater que les discours technophobes ne s’embarrassent pas de rationalité. Ainsi, c’est un anthroposophe qui serait à l’origine de la rumeur sur les liens supposés entre le déploiement des antennes 5G et la propagation du Coronavirus. De son côté, Jacques Brodeur le créateur du “défi 10 jours sans écran”, par ailleurs plébiscité dans les écoles Steiner, a publié un long article dans la revue Biocontact, connue pour être un vecteur de désinformation sanitaire. Et dernière illustration, le docteur Ducanda a, un temps, fait la promotion de la miraculeuse méthode Andaloussia pour anéantir l’autisme, en témoignent les captures d’écrans qui circulent sur les réseaux sociaux.

Verdict

En résumé, à travers les exemples que je viens de passer en revue, il paraît évident que les discours technophobes en général et sur l’économie de l’attention en particulier souffrent d’une absence de données chiffrées et de références bibliographiques quand celles utilisées ne sont pas dévoyées. Il est également possible de déceler la présence de plusieurs biais cognitifs : biais de la taille de l’échantillon, biais d’autorité, biais d’intentionnalité et biais de confirmation. Aussi, sur ce sujet comme pour tout autre, il faut aborder ces contenus avec la distance critique requise, car des entrepreneurs de paniques morales sont de toute évidence à l’affût.

Bibliographie

Aarseth et al. (2016). Scholars’ open debate paper on the World Health Organization ICD-11 Gaming Disorder proposal. Journal of Behavioral Addictions, 6(3), 267‑270.

Cardon, D. (2019). Culture numérique. Presses de science Po.

Cohen, S. (1972). Folk devils and moral panics. The invention of mods and rockers” (Réed 1987). Blackwell.

Desmurget, M. (2019). La Fabrique du crétin digital Les dangers des écrans pour nos enfants. Seuil.

Hunt, M. G., Marx, R., Lipson, C., & Young, J. (2018). No More FOMO : Limiting Social Media Decreases Loneliness and Depression. Journal of Social and Clinical Psychology, 37(10), 751‑768.

Patino, B. (2019). La civilisation du poisson rouge (Grasset).

Stachl et al. (2020). Predicting personality from patterns of behavior collected with smartphones. Proceedings of the National Academy of Sciences, 117(30), 17680‑17687.

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Vincent Bernard

Stories du médiateur de à Bornynuzz où il est question de numérique, d’éducatif, de socioculturel et tout ça…