[ O U V E R T U R E ]
6 novembre 2015.
À peine le temps de digérer le mélange brûlant préparé la veille, que déjà il nous faut accorder nos violons. Une grammaire commune nous servira de diapason. Pour donner le « LA », parlons de « développement durable ».
Tonalités discordantes. Assourdissante cacophonie : cette notion sème le trouble. Pourtant, elle n’est pas nouvelle. Dès 1972, le Club de Rome évoque la question dans son rapport Halte à la Croissance ! S’en suivront de multiples sommets mondiaux perdus dans le tourbillon sans fin de la course au « progrès ». Flash-back. Nous sommes en 1992, au cœur des négociations du Sommet de Rio et faisons la connaissance d’une jeune fille de 13 ans. Point levé, Séverine Suzuki nous délivre un discours d’une immense justesse.
Tonnerre d’applaudissements. Les cœurs commencent tout juste à battre à l’unisson.
Pour synthétiser, une image : celle d’un château de cartes. Il repose sur un équilibre fragile. Au moindre souffle, il peut s’effondrer. Chaque carte est unique, toutes sont interdépendantes et convergent vers un même point. Le tout forme un écosystème harmonieux. N’est-ce-pas un parallèle subtil avec le « développement durable » ?
Roulements de tambours. La cadence s’accélère.
Mr Big Data en profite pour surgir par surprise ! Equipé d’algorithmes, il nous bombarde d’informations. Dans ce flot discontinu de l’ « infobésité », une migraine s’abat sur la foule. Les sourcils froncés et le souffle coupé, nous sommes pris de tétanie. Karen Bastien fait alors son entrée. Tout en douceur, elle prend place au tableau. Formes, couleurs, rondeurs. Graphiques, courbes, pictogrammes. La datavisualisation nous rapporte un peu d’oxygène et l’esprit s’éclaircit.
Nous nous relevons pour relâcher la pression. Les bras le long du corps, nous fermons les yeux. Les sens en éveil, nous nous recentrons sur la saveur de la journée. Les pensées viennent, nous les observons, et les laissons partir. Une chaleur envahit notre abdomen. Une énergie nous traverse. Un flow. Le corps nous parle et dessine un mouvement : celui de l’OUVERTURE.
Laura Dos Santos, chroniqueuse du Mouvement, Lab Session #8.
Découvrez la chorégraphie pas à pas.
