TFE0.5 — Structure déstructurée…Le corps, l’esprit… et le sein esprit?

Dussart Benoît
7 min readMar 20, 2019

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Je suis lent.

(d’ailleurs je rends cet article en retard et présente donc mes excuses)

Ça n’est ni un reproche ni une excuse, c’est une constatation, un fait avéré, ça fait partie de mon caractère, de ma personnalité. Est-ce une force? Une faiblesse? Pour être honnête je m’en fiche car c’est comme ça et j’ai beau essayer de le changer je reste comme je suis.

MAIS! (roulement de tambour)

Je me souviens du discours en début de deuxième : “Ne soyez pas original, soyez juste” et dans ce cas précis, je pense que c’est une force : je me suis lancé à corps perdu dans un sujet universel, gargantuesque, tabou et qui pourtant me fascine étrangement au point d’envisager (un possible jour) de continuer cette exploration et me former en sexologie pour l’associer au design et au numérique (on a tous nos rêves, d’ailleurs Simon on est avec toi ❤ — votez pour lui!).

C’est une phrase que je n’avais pas totalement compris, au même titre que l’importance de l’UX qui restait floue pour moi, mais qui, grâce à ce TFE, prend tout son sens.

Être juste, dans mon cas, c’est :

  1. Prendre connaissance de l’étendue du sujet et cadrer le raisonnement (l’érotisme & la sexualité dans le numérique) ✔️
  2. Interroger les possibles utilisateurs ✔️
  3. Voir ce qui existe déjà (benchmarking) et ce qui est intéressant ou non de faire ✔️
  4. Définir une cause : “Recréer du lien et explorer le corps, le plaisir du partenaire” ✔️
  5. Proposer une approche et une solution au nœud du problème mais ne pas s’engouffrer dans la première idée venue : d’abord être à l’écoute des réels besoins et fonctionnements des utilisateurs.
  6. Créer un cadre d‘utilisation permettant aux utilisateurs d’être en confiance et de s’adonner à l’exploration en liberté (la sexualité est propre à chaque personne et à chaque couple, l’harmonie se crée à deux mais chacun à son son de cloche, il faut donc laisser de la liberté tout en la guidant).

L’inspiration vient de partout

Je crois que depuis jeudi dernier j’ai mater près de 2 jours de vidéos traitant de relation, de sexualité, d’amour, d’érotisme, de séduction … mais aussi de confiance en soi, de communication, … bref j’ai mal aux crânes (surtout quand tu as une connexion pourrie et pas de vrai bureau)

Et il y a peu je suis tombé sur cette vidéo de “Partager c’est sympa” en lien avec la marche pour le climat. Il y pointe nos mécaniques répétitives et obsolète quant à la révolte climatique et propose une méthode pour “mettre à jour notre logiciel”.

Pourquoi est-ce intéressant?

Au même titre que la question climatique, la sexualité est pensée et vécue de la même manière malgré les changements radicaux de notre société, certains codes ont été transposés tel quel au monde numérique et d’autres carrément abandonnés (d’où le manque flagrant de séduction sur les app de rencontre et une forme de capitulation de trouver l’amour menant vers un rabattement vers le fast-sex, si cela vous intéresse c’est ici).

Mise à jour et en lumière des dysfonctionnements :

Freins psychologiques:

Le récit d’impuissance:
Nous préférons la recherche et l’expression d’un plaisir facilement atteignable plutôt que de rechercher à maximiser le plaisir ressenti ou d’en découvrir d’autres formes.

Pédagogie de l’attente:
Nous attendons « le bon moment » pour expérimenter un nouveau plaisir sans pour autant chercher à créer ce moment d’intimité, ou pire nous attendons que notre partenaire le fasse à notre place.

Le syndrome de la dépense gâchée:
L’énergie et le temps dépensés à la recherche et à la stimulation des zones de plaisir nous empêche de les remettre en cause si celles ci évoluent ou si l’excitation faiblit.

L’apprentissage des défaites:
De peur de (nous) décourager ou de se faire juger, nous maintenons sous silence une performance moins agréable plutôt que de les relativiser, d’en discuter et apprendre d’elle comment s’améliorer.

Limites culturelles:

La culture du faire:
« Qu’est-ce qu’on fait ? » et « Comment on le fait ? » passent avant « Pourquoi on le fait ? » et « Qu’est-ce qu’on veut/aime vraiment? »

La culture du sacrifice:
Nous ne nous permettons pas suffisamment de vivre notre sexualité. Nous acceptons beaucoup de contraintes (conscientes ou non — bonjour la “norme” et autres barrières créer de toutes pièce par l’éducation , le porno, …) sans communiquer à l’autre ce que ça nous coûte en terme de plaisir ressenti.

Or, la sexualité est une clef de voûte de la construction de soi, à la fois tellement personnelle et sociale. Elle se doit donc d’être en accord avec son temps et son milieu.

Repenser notre sexualité de A à Z

Préliminaires : “Qui précède quelque chose de plus essentiel” et c’est là le problème!

Je vous rappelle les résultats de mon sondage qui viennent confirmer ces propos, en gros :

ÇA : pour plus de la 3/4 des gens c’est un acte sexuel
et ÇA : pour environ 2/3 des personnes ça n’en est pas un

On en arrive à définir un des gros problèmes en terme de sexualité “physique” : les personnes ne prennent plus le temps de se toucher, d’explorer leur corps et leurs plaisirs autrement que par le coït ou les rapport bucaux, les parties génitales, les zones érogènes basiques et si ils le font, ils ne s’en contentent plus ou ne savent plus en retirer assez de plaisir.

L’application au numérique

Au fil de mon exploration, je suis tombé sur l’app d’Érika Lust, l’idée est intéressante MAIS

1- on ne connaitra jamais les vrais fantasmes de son partenaire

2- les fantasmes sont et restent souvent des fantasmes, c’est à dire une rêverie hors de l’espace et du temps. Ils existent principalement quand et car nous sommes excités. Donc “se toucher au cinéma” peut être un fantasme très excitant, mais sa réalisation est complexe.

Cela me renforce donc dans l’idée que, dans la sexualité, le plus important n’est pas le fantasme ou l’acte en soi, mais le lien avec son partenaire (idée vérifiée par ce conférencier: “la relation de confiance prime sur le contenu”)

Sur la piste de l’Ocytocine

Au fil des références, j’ai découvert une petite hormone bien spécifique et super puissante dans le rôle des relations: l’ocytocine -> l’hormone de l’attachement. Comment et quand se libère-t-elle?

  • Contact physique
  • Voix et mots doux, encourageants
  • L’écoute avec tout le corps (oreilles, cerveau, yeux, mains, … )
  • Méditation
  • Exercice physique
  • Partage

Ce que je propose:

Utiliser la sophrologie et le tantrisme pour créer le cadre d’imagination visuelle et tactile/ la méthode de découverte de l’autre et libérer le pouvoir de l’imagination, du désir / réveiller le coté instinctif/ animal

Le but est de jouer à la fois sur le mental et le physique

La séduction / l’érotisme est dans la transgression -> définir une barrière à franchir? (créer de la tension en cadrant un endroit, envie de transgression et d’imagination .. puis permettre la libération du fauve)

Concrètement, j’imagine ça comme une méditation érotique : les personnes se retrouvent ensemble autour d’un téléphone et définissent certaines variables (nombre de participant, peut-être un degré d’excitation? … ). L’expérience se lance et ils sont invités à se concentrer sur certaines partie du corps de l’autre (peut-être dans une situation spécifique), d’abord le regard, ensuite le toucher, puis les caresses, …

Idée en l’air:

Celle d’un tarot du corps à explorer intimement dans le calme et la chaleur de l’autre.

j’en profite pour partager un visuel simple mais intriguant

Cadre d’utilisation de l’app

Un seul téléphone pour deux ou plus

Plein écran
Afin d’être immersive, l’application devrait avoir un mode plein écran pour pouvoir s’y projeter pleinement.

Full screen

Hors wifi
On a tous vécu le cas où on est dans un moment intime et notre téléphone reçoit des notifications, vibre, sonne, … bref afin de proposer un réel moment intime, il me semble important de permettre une utilisation hors connexion/en mode avion.

Sans connexion

Définir le nombre d’utilisateur
Se limiter à deux? Est-ce possible de l’utiliser seul?

Matérialiser le consentement
Le consentement est la base de la confiance et de l’épanouissement sexuel. J’ai donc pensé qu’il serait intéressant de la matérialiser dans l’application via la touch gesture.

L‘accord des deux est nécessaire pour démarrer l’app

Rythme des séquences:

Penser l’expérience comme un parfum:

  • une note de tête : fugace mais qui attire et amène vers la suite
  • une note de corps : l’expérience en elle-même, plus posée et intime
  • une note de fond : un retour à la réalité mais qui reste et laisse encore sur sa faim

Technologie probable :

  • Pressure js : permet de capter la pression exercée sur l’écran — C’est un bon moyen de se reconnecter aux sensations de toucher et aux possibilités qu’elles offrent grâce à l’écran.
  • Travailler la “Touch gesture” sur l’écran puis sur son partenaire?
  • Tracé SVG à suivre du doigt afin de permettre une interaction et un apprentissage des caresses du bout des doigts (interaction avec de la vidéo: http://www.resteravectoi.com/ )
  • Si la technologie haptique était au point: le tracé à suivre au doigt pour apprendre à caresser pourrait se transformer en ressenti de frisson plus ou moins intense sur la peau.

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