Le syndrome du saumon : guérison (étape 2 — le flow)
Est-ce que tu as parfois l’impression de te débattre dans ta vie quotidienne pour finalement bien peu de satisfaction ? Tu t’ennuies, tu es fatigué.e, tu as une sensation dérangeante dans la poitrine, dans les épaules, comme une lourdeur ? Ou, au contraire, tu ressens un vide quelque part en toi et autour de toi ?
Tu es peut-être atteint.e du syndrome du saumon, cette affection qui te pousses à faire exactement le contraire de ce que tu as intimement envie de faire ! A tel point que tu ne sais même plus… ce que tu veux vraiment faire !
Est-ce que je suis atteint.e ?
Pas de panique, chaque semaine, je te donne des tuyaux pour remettre de l’ordre dans tes idées, ton corps et ton énergie, pour en finir avec ce syndrome qui cause violence, tristesse et frustration dans notre civilisation.
Dans cet épisode, je t’expliquais comment se manifeste le syndrome du saumon, ce trouble qui entraîne une perte totale de sens dans ton existence à force de faire des efforts, de ne pas te faire confiance, de te laisser influencer par l’avis des autres,…
Ici, je t’expliquais comment tu peux te reconnecter à tes sensations et à tes émotions pour déterminer les moments où tu avances à reculons, et te remettre à cheminer dans la bonne direction (grâce à un outils formidable appelé la “dynamique de l’énergie”).
Aujourd’hui, nous allons explorer les sensations liées à cet état de FLOW, c’est-à-dire
cet état où tu surfes avec aisance sur la vague d’une énergie positive.
Pourquoi c’est important de prendre conscience de sa zone de flow, sa zone d’excellence ? Parce que quand tu sauras identifier les moments où tu te sens à l’aise, tu pourras te poser des questions sur tout ce qui est lié à ce moment particulier :
- Qu’es-tu en train de faire ?
- Qu’est-ce qui te motive particulièrement dans cette situation ?
- Quel est ton état d’esprit à ce moment précis ?
- Comment aller encore plus loin, encore mieux ?
Toutes ces questions te permettent de te connaître un peu mieux, de ne pas suivre aveuglément les voix qui te poussent à aller à contresens en faisant ce que tu es censé.e faire ou ce qu’on attend de toi,
mais, plutôt, d’aller vers ce qui te fait naturellement PLAISIR et ENVIE (en-vie). Te remettre à nager dans le sens du courant.
Mais pourquoi je nage à contre courant ?
Hé oui ! On t’as peut-être appris qu’il faut souffrir pour être belle.beau, pour réussir, pour atteindre tes objectifs… Et si c’était faux ? Si ce n’était qu’un mythe !? Si on pouvait être belle, beau, épanouis, à l’aise, confiant,… en étant aussi tranquille, serein.e, calme, enthousiaste… bref, en kiffant ?
Dans notre société, en famille, au travail, on nous vante les mérites de l’effort, on dénigre la zone de confort, d’aisance (moi la première, mea culpa), on veut se dépasser, se prouver des choses (à soi ? aux autres ?), on en oublie la notion de plaisir, on nous pousse (on se pousse!) à nous comporter comme des saumons, des automates aveugles à eux-mêmes ! Et finalement on est complètement perdu.
Quand on se comporte comme un saumon, il s’opère un conflit entre ce qu’on a vraiment envie de faire et ce qu’on croit qu’on doit faire, notre cœur et notre cerveau se déclarent la guerre, plus rien n’a de sens, on bug complètement, il y a surcharge et tout explose.
On pense que rien n’a de sens.
Alors comment remettre du sens dans notre vie ? Se remettre à nager dans le bon sens, tout simplement.
Comment je peux redevenir aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau ?
En identifiant ta zone d’excellence ! L’état de flow (notion introduite par Mihaly Csikszentmihalyi, vous pouvez regarder la vidéo complète de sa conférence à ce sujet ici) caractérise cet état dans lequel nous réalisons des activités de manière extrêmement efficace en étant absorbé à 100% par ce que nous faisons.
“Le flow c’est le summum de l’intelligence émotionnelle : les émotions mises au service de la performance ou de l’apprentissage”
Daniel Goleman
C’est comme si notre attention était tellement absorbée par ce que nous sommes en train de faire qu’on en oublie la notion de temps. Quand on est dans son flow, on se sent bien, extrêmement bien, même (retrouve dans cet article toutes les émotions liées à un état d’énergie positif pour t’aider à identifier ton propre état de flow).
Quand on est dans notre flow (notre courant !), on ne se pose pas la question de savoir si on est au bon endroit.
On ne dépense pas plus d’énergie que ce qui est nécessaire pour réaliser notre tâche. Peu importe la nature de cette dernière. Quand on est dans son flow, on ne pense qu’à ce que nous sommes en train de faire à l’instant présent, ça nous suffit, on est motivé.e, ça nous fait plaisir, on se sent bien. Tout simplement.
Nous avons tous.tes une zone magique dans laquelle nous pouvons nous épanouir pleinement, elle dépend de nos compétences, de nos talents, de nos forces… Parfois, ça semble si évident, qu’on n’y croit pas vraiment !
Ci-dessous, je vous propose la courbe du flow que j’ai adaptée du concept de Mihaly Csikszentmihalyi suite à ma formation au centre Cogito’z (lors de ma certification à l’accompagnement des adultes surdoués et à hauts potentiels).
Les deux notions importantes à retenir sont les suivantes :
Les compétences :
Les compétences regroupent tous les savoir-faire et savoir-être que tu as accumulés et développés au cours de ta longue vie de poisson. Il s’agit aussi de tes talents, ces petites choses, qu’étrangement, tu as beaucoup de facilités à réaliser, de façon innée.
Dans notre société, on a tendance à partir du principe que si on est doué dans un domaine, autant dépenser du temps et de l’énergie à combler nos faiblesses dans les autres domaines.
On met l’accent sur ce qui ne va pas chez toi, sur tes faiblesses, sur tes différences, et on essaye de te faire rentrer dans le moule du parfait petit automate doué en calculs et en français.
Conclusion : un élevage massif de saumons qui cause un mal-être global dans notre société. Un jour, j’ai découvert les recherches de Clifton, un psychologue et entrepreneur américain, qui a démontré (en collaboration avec Gallup, institut de sondage américaine spécialisée dans le monde de l’entreprise et le conseil en management) que plus on dédie du temps à travailler sur ses talents (plutôt que dédier du temps à combler ses « faiblesses »), plus on est épanoui.e, motivé.e, heureux.se.
« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. »
Albert Einstein
Quelques chiffres issus des enquêtes Gallup :
D’un point de vue personnel, les personnes qui s’appuient sur leurs talents :
- ont envie d’aller travailler
- ont plus d’interactions avec leurs collègues de travail
- sont plus efficaces au quotidien
- et connaissent plus de moments agréables, créatifs et innovants
Cela explique donc bien pourquoi tu es dans ta zone de flow, en train de nager dans le bon sens du courant, quand tu utilises tes dons naturels, tes compétences particulières, au quotidien. Nous verrons dans un autre épisode comment identifier tes forces et tes talents afin de les remettre au cœur de tes activités quotidiennes et ressentir de nombreux moments d’enthousiasme, d’excitation et de motivation.
«La chance d’avoir du talent ne suffit pas ; il faut encore le talent d’avoir de la chance. »
Hector Berlioz
Les challenges :
J’en parlais dans l’article précédent, afin de te maintenir dans une énergie positive, le niveau de challenge et les objectifs que tu te fixent doivent être en accord avec tes capacités du moment.
Comme cela est très bien exprimé dans la courbe du flow, un challenge trop élevé va te causer du stress, de l’angoisse et donc tu risques de te vider de ton énergie (rappelle-toi de la dynamique de l’énergie !). Si tu te maintiens trop longtemps dans cet état, s’en suivra une phase de dépression, d’épuisement, d’autant plus longue que tu te seras poussé.e dans tes retranchements. Alors attention à ne pas te comporter comme un saumon.
De même, des objectifs trop en dessous de tes capacités peuvent te faire perdre confiance en toi-même et te faire culpabiliser parce que tu sais et tu sens que tu n’es pas en train d’évoluer ou de mettre tes talents et tes capacités au service de la création, de tes prochains, de la nature et j’en passe. Si tu n’as pas assez de défis et de challenges dans ta vie, tu t’ennuies et l’ennui c’est le contraire de l’envie (l’en-vie). Tu dépéris. Tu n’es plus motivé.e. Tu fanes. Tu perds de ta brillance, tu deviens un zombie. Que faire ? Reconnecte-toi avec ce qui te fais vibrer, avec ce qui t’apporte de l’énergie positive et passe à l’action : réalise des petites choses qui te font te sentir bien. Tout simplement.
“La volonté doit être comme l’élégance : invisible.”
Pierre Daco
Voici quelques questions que vous pouvez vous poser pour cerner votre zone de flow :
Réfléchis…
- à la dernière fois que vous avez perdu la notion du temps
- à de vos activités préférées lorsque vous étiez enfants
- à ce que tu fais facilement
- à ce que tu comprends facilement
- à ce que tu fais sans effort
- aux situations dans lesquelles tu te sens efficace, excellent.e ET heureux.se
- aux tâches que tu réalises avec aisance et maîtrise
- aux moments où tu as confiance en toi
- aux activités qui te motivent
Tu as besoin de recul ?
Parfois, nos talents et nos forces nous semblent tellement évidents qu’on n’imagine même pas qu’il s’agit de nos qualités ! Tu es passé.e maître.esse dans l’art de l’auto-flagellation ? Tu manques de confiance en toi ? Tu as une faible estime de toi à force de nager à contre-courant et de te remettre perpétuellement en question ? Tu ne sais plus reconnaître tes qualités ?
Appelle à l’aide !
Tes ami.e.s, ta famille, tes collègues, une super coache (oui c’est moi ! tout ce qu’il y a de plus loufoque !), peuvent t’aider à mettre en lumière ta zone de brillance !
Pour aller plus loin :
Tu as identifié ta zone d’excellence, les activités qui te procurent du plaisir, les moments où tu te sens vraiment motivé.e ? Comment aller plus loin et maîtriser l’art de surfer sur la vague d’une vie positive et épanouissante ? Analyse de quoi tu aurais besoin pour évoluer dans ta courbe du flow :
- tu n’es pas complètement à l’aise ? angoissé et stressé ? Entraîne-toi, pratique avec détermination ou acquiert de nouvelles compétences pour améliorer ton aisance dans tes activités
- tu manques de motivation ? recherche un challenge à ta hauteur pour te motiver et être totalement engagé.e dans ton activité
Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ?
Après m’être comportée comme un ééééééénorme saumon pendant toutes mes études et durant le début de ma vie professionnelle, je me suis retrouvée complètement paumée. J’étais littéralement perdue, je ne savais plus qui j’étais (mais l’avais-je su un jour ?), j’avais perdu toute confiance en moi, j’avais même perdu toute envie, j’étais à plat.
Alors, je me suis dit que la vie ça ne pouvait pas être ça, ça ne pouvait pas se résumer à quelque chose d’aussi décevant. En bonne exploratrice, j’ai décidé de mettre toute mon énergie à trouver la solution à cette question : comment me sentir bien. Franchement, je ne demandais pas la lune ! Je voulais juste me sentir autrement que démoralisée, apathique, déprimée, triste, désespérée.
Je voulais ressentir n’importe quoi d’autre. Rien de ce que j’avais fait jusque-là ne m’avait permis d’atteindre ce fameux bonheur qu’on m’avait promis et qui paraissait si facile d’accès pour les autres.
J’ai donc décidé de mettre un terme à la vie absurde que je menais, absurde, car elle était en total décalage avec mon moi profond, mes vraies forces, mes aspirations véritables. J’ai tout envoyé valser et j’ai commencé à chercher le sens du courant. Voyons le bon côté des choses : au moins, j’avais une liste déjà assez longue de tout ce qui ne me convenait pas. Une aventure passionnante et riche en rebondissements et en surprises m’attendait ! Enfin, je me suis posée LA question : “ je me demande ce que ça donnerait de faire ce qui me plait, comme si c’était une fin en soi, comme s’il n’y avait rien d’autre à faire”.
“C’est une occupation très jolie. C’est véritablement utile puisque c’est joli.”
Antoine de Saint-Exupéry
La permission d’aller dans la bonne direction
Tout ça parait bien simple, en théorie. Mais si c’était si facile, on ne serait pas des millions à se comporter comme des saumons. Dans les faits, on a besoin de se donner des autorisations, on a peur de sortir du rang, on a peur d’être rejeté.e, abandonné.e…
On veut être bien gentil.le, on veut être fort.e, on veut être la.le meilleur…
On veut être accepté.e, remarqué.e, reconnu.e…
On veut prendre LA bonne décision.
On demande aux autres, on se compare…
On se prend BEAUCOUP trop la tête.
On arrête pas, toute la journée, de penser, de s’inventer mille scénarios tous plus catastrophiques les uns que les autres.
On aimerait bien que quelqu’un nous indique LE MEILLEUR chemin, comme s’il n’y en avait qu’un.
Faire ses propres choix c’est tellement compliqué, être responsable, c’est trop de responsabilités…
Mais si on est en contact avec notre FLOW, notre direction, on ne se pose pas toutes ces questions. On avance, un point c’est tout, avec enthousiasme et envie (en-vie !).
Pour cela, on peut se dire que :
- c’est OK d’aller à son rythme
- c’est normal d’être différent.e et de fonctionner à sa façon
- c’est bénéfique de s’écouter
- c’est super de réaliser des tâches en toute aisance et facilité
- c’est possible de se sentir bien, c’est même recommandé !
- il y a bien quelqu’un qui peut nous aider et cette personne c’est notre guide interne, notre sauveur interne (j’en parle ici)
Pourquoi est-ce que je ne m’autorisais pas à me sentir bien ? Pourquoi tout devait forcément être compliqué ? Difficile ? Cette question a commencé à m’obséder.
C’est comme s’il y avait une partie de moi qui ne voulais pas avoir accès à ce bonheur, c’est comme s’il y avait une partie de moi qui adorait se rassurer en se disant que c’est difficile la vie, qu’il faut souffrir, qu’il faut faire des efforts, qu’il faut se prendre la tête.
Mais cette partie ce n’est pas vraiment moi, c’est juste une voix, qui est là et qui a peur… Parce que si je commence à ne plus m’inquiéter, à être juste bien ici et maintenant, cette voix n’a plus de raison d’être, elle n’a plus de raison d’exister, elle disparaît, elle se tait à jamais…
Prochaines étapes :
Hé, mais c’est pas tout ça ! Il y en a du pain sur la planche ! Dans les prochains épisodes du “syndrome du saumon : guérison”, nous verrons comment :
- définir tes talents, tes forces, ta zone d’excellence pour remettre de la motivation et de l’enthousiasme dans ton quotidien
- identifier les voix maléfiques qu’on a dans la tête et qui nous rabâchent les mêmes histoires en permanence, ce qui nous empêchent de nager dans le sens du courant
- arrêter de tout sur-analyser et commencer à réfléchir avec nos sensations
Et aussi, nous réfléchirons à pourquoi nous sommes devenus des saumons et comment lutter, à son niveau, pour arrêter cet élevage massif et délétère.
A bientôt !
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