Shon Faye : The transgender Issue X

Marie la rêveuse éveillée
13 min readMar 30, 2024

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Au cours des deux articles précédents, (ici et ici), nous avions posé les grandes lignes de la problématique de l’accès des personnes transgenre aux soins médicaux qu’elles réclament. Pour approfondir le sujet, il va être nécessaire de faire un détour par un pan de l’Histoire des plus méconnu, celui de l’élaboration progressive des transitions médicales.

A l’échelle de l’Histoire, les témoignages attestant de l’existence de personne représentant des variations de genre, en choisissant de vive un rôle social divergeant du genre qui leur avait été assigné à la naissance, on en trouve dans pratiquement toutes les cultures humaines.

Parfois, leur vécu était légitimé par les encouragements et la tolérance de leur communauté, qui reconnaissait l’existence d’un “troisième genre” (ou même d’une multitude de genre) par delà la dualité homme/femme (pour ce sujet, voir l’ouvrage de Serena Nanda, ou celui de Joan Roughgarden), d’autres fois, leur existence était perçu par la communauté comme une transgression des normes de genre qui méritait d’être sanctionnée.

Dès le 5éme siècle avant Jésus Christ, le Deutéronome exprimait un interdit explicite sur le travestissement dans son chapitre 22, verset 5, (“La femme ne doit pas se vêtir d’une manière appropriées aux hommes, pas plus qu’un homme ne doit revêtir une tenue féminine, car l’un comme l’autre sont des abominations au regard de Dieu”), interdit qui faisait part intégrante de la loi religieuse comme de la loi civile régissant le quotidien des israélites.

Comme n’ont pas manqué de l’observer des générations de juristes et de philosophes du droit, on prend rarement la peine d’interdire des actions qui ne relèvent pas du domaine du possible ou de sanctionner des transgressions que personne n’avait l’idée de commettre, nous pouvons donc comprendre cet interdit comme le signe de l’existence de suffisamment de “déviants” pour que les législateurs s’en préoccupent.

Bien plus tôt, au 3éme millénaire avant Jésus Christ, l’ancienne déesse sumérienne Inanna était vénéré par un culte de prêtres travestis qualifié de Gala, qui choisissait de prendre des noms féminins en embrassant la prêtrise, en plus de chanter leurs hymnes dans un dialecte associé à la féminité.

De 218 à 222 après Jésus Christ régna l’empereur romain Héliogabale, qui exprima publiquement son désir d’être perçue comme une femme. Si on en croit les historiens classiques Dion Cassius et Jean Zonaras, l’empereur souhaitait accéder à une “double nature sexuelle” grâce à une incision “à l’avant du corps”, en plus de se maquiller, de s’épiler la barbe, de porter des perruques et d’insister pour qu’on se réfère à “lui” en tant que reine.

D’après Dion Cassius, Héliogabale proposa même des sommes colossales à tout médecin capable de lui donner le sexe d’une femme.

On notera d’ailleurs que les rituels de modifications corporelles et de castrations étaient un élément récurent des sectes qui accueillaient des individus qu’on qualifierait de transgenre de nos jours(pour l’existence du phénomène en dehors de l’Europe, on invitera à s’intéresser aux Hijras en Inde). En 2002, à Catterick dans le New Yorkshire, on découvrit les restes d’une Gala romaine (un prêtre eunuque de la déesse Cybèle), revêtue d’une tenue mortuaire féminine ainsi que de bijouterie féminine.

Les Galis procédaient à leur propre castration au cours d’une célébration extatique, le Dies sanguinis, ou Jour du Sang. Elles teignaient également leurs cheveux et portaient du maquillage. Cette découverte archéologique de la tombe d’une prêtresse eunuque a Catterick atteste donc de l’existence d’une diversité de genre en Angleterre remontant aussi loin que le 4éme siècle après Jésus Christ.

Cependant, le terme transgenre, tel que nous le comprenons de nos jours, est le fruit d’une déviation de genre plus récente. Le concept s’est développé au cours de la fin du XIXème siècle, au cours de l’émergence d’un nouveau champ scientifique, la sexologie, cherchant à identifier, catégorise et traiter médicalement les comportements suggérant des déviations par rapport aux normes sexuelles comme aux normes de genre.

En 1886, le psychiatre austro-allemand Richard von Kraft-Ebing publia Psychopathia sexualis, un texte séminal qui catégorisa comme pathologies et désordres mentaux ce que nous qualifierions maintenant d’identités LGBT.

Une idée particulièrement influente se développa au cours du bourgeonnement de la sexologie, celle d’inversion sexuelle, terme utilisé pour désigner celles et ceux s’engageant dans des comportement sexuels et/ou genrée qui seraient “naturellement approprié” aux membres du sexe opposé. Bien évidemment, cette notion n’établissait pas de démarcation claire entre homosexualité et transidentité, une femme inverti pouvait aussi bien désigner une personne assignée femme à la naissance éprouvant une attraction sexuelle pour les autres femmes qu’une personne assignée femme à la naissance dont l’accoutrement comme la présentation de genre était jugée masculine, quand ce n’était pas, bien sûr, la combinaison des deux formes de “déviance”. (Concernant l’histoire de la sexologie, et sa connexion intime avec l’eugénisme, le racisme et le sexisme, on complétera par les analyses de Julia Serano)

Cet outil conceptuel n’intégra pas non plus des découvertes scientifiques contemporaines comme celle des hormones sexuelles à la fin du XIXème siècle ou la réalisation, au cours des années 30, que les membres des deux sexes produisaient aussi bien de la testostérone que des œstrogènes. Des découvertes qui remettait en question l’idée d’une binarité rigides des sexes, réduite à la question des parties génitales externes, ces avancées scientifique démontrant au contraire que le sexe n’était pas un concept aussi cohérent et immuable qu’on se l’était imaginé jusque là, en plus d’ouvrir la possibilité d’un changement de sexe.

(Pour celles et ceux qui s’intéresserait à cette révolution scientifique et à l’idée de la binarité des sexe comme paradigme dégénérescent, on renverra à cette article consacré à Anna Fausto-Sterling)

Mais cela n’empêcha pas l’idée d’inversion de s’enraciner profondément dans la pratique médicale, les thérapies hormonales de substitution qu’on associe maintenant aux transitions médicales (l’utilisation des œstrogènes pour féminiser les femmes transgenre et celle de la testostérone pour la masculinisation des hommes trans), elles furent utilisés initialement par les endocrinologistes de la première moitié du XXème siècle pour “traiter” les invertis et les personnes intersexe (voir ici et ), en “rectifiant” le déséquilibre qui avait causé le désordre dont ils ou elles avaient été jugés victime. Les femmes homosexuelles se voyaient ainsi prescrire des traitements à base d’œstrogènes tandis que les hommes homosexuels enduraient de leur côtés des traitements à base de testostérone, et dans certains cas, également des traitements à base d’œstrogène, même si l’objectif était cette fois la castration chimique pour les soustraire à la tentation de concrétiser leur “perversité”.

Au cours des années 50, on délaissa progressivement ces thérapies de conversion par méthode hormonale pour “guérir” les déviances que constituaient l’homosexualité ou la non conformité de genre au sens large (principalement en raison de leur inefficacité en termes de “guérison”), mais ce fût pour les remplacer par des traitements psychiatriques et des thérapies par aversion, l’idée d’inversion sexuelle demeurant fermement implantée.

Comme le note Shon Faye, cette utilisation coercitive de traitement hormonaux, en violation flagrante du consentement des patients comme des patientes, pour perturber délibérément l’intégrité corporelles des personnes LGBT comme des personnes intersexe, dans l’objectif de les coucher de force sur le lit de Procuste des normes de genre, elle a contribué à détruire d’innombrables vies, en plus de demeurer une tâche indélébile qui souille l’histoire du développement des sciences médicales en Occident. Mais cette sombre période constitue également un passé que se partagent les personnes transgenre comme les personnes gays, lesbiennes et bisexuel.les, formant le champs de bataille de leur lutte continuelle contre la pathologisations et les mauvais traitement infligés par un corps médical ayant exercé le rôle de police des normes sociales.

Il y eut fortement des exceptions, notamment Magnus Hirschfeld, sexologue allemand et pionnier d’un modèle plus inclusif en matière de diversité des identités sexuelles. Ce fût le premier à proposer des thérapies affirmatives aux personnes dont les identités de genre comme les identités sexuelles divergeaient de la norme.

En 1910, il publia un ouvrage, Les travestis, établissant la distinction entre la sexualité et l’identité de genre. Alors qu’auparavant le modèle d’inversion sexuelle amalgamait l’orientation sexuelle et les expressions de genre en terme de maniérisme ou de tenue vestimentaire, Hirschfeld décida de les distinguer l’une de l’autre.

Courant 1919, il ouvrit son Institut fur Sexualwissenschaft (institut de sexologie) à Berlin, une clinique privée qui se transforma en centre global e recherche concernant la sexualité comme le genre, accueillant jusqu’à 20 000 visiteurs par an jusqu’à la destruction de l’institut par les autorité nazis en 1933.

Et c’est précisément au sein de cet institut que commença à émerger la terminologie moderne concernant les personnes transgenre, tout comme les premières formes de thérapies affirmatives.

Hirschfeld crée le terme Transsexualismus pour décrire la condition de celles et ceux éprouvant un désir intense de vivre en tant que membre du sexe opposé au leur (par distinction avec celles et ceux désirant simplement se travestir), au point d’éprouver le besoin d’avoir recours à des traitement hormonaux et chirurgicaux. C’est son collègue Harry Benjamin qui diffusera le terme transsexuel dans le monde médical anglo-saxon.

Bon nombre de personnes travesties comme transsexuelles s’établirent à l’institut, pour y travailler et bénéficier de traitements appropriés. En 1931, Hirschfeld exécuta la première tentative mondiale d’opération de réassignation chirurgicale sur Dora Richter, “une transsexuelle Male to Female” pour employer une terminologie périmée. C’est l’artiste danoise Lili Elbe qui bénéficia de la seconde opération de réassignation, histoire immortalisée en 2015 dans le film hollywoodien Danish girl.

Du côté de la Grande Bretagne, les deux premières tentatives de traitement médical de la dysphorie se déroulèrent au sein d’un contexte fort différent de celui de l’institut ouvert par Hirschfeld dans le Berlin de la République de Weimar.

La première tentative britannique de transitionner d’un genre à l’autre par le biais de traitement hormonaux et chirurgicaux fût celle de Michael Dillon, un homme transgenre (ou “female to male” dans la terminologie surannée). Né en 1915 au sein d’une famille aristocratique, Dillon arbora une expression de genre/présentation de genre masculine dès son adolescence, et qu’il continua d’arborer au cours de ses études à Oxford, où il devient capitaine de l’équipe d’aviron, suscitant l’attention des tabloïds de l’époque de par son apparence androgyne.

Vers la fin des années 30, ayant appris que des médecins avait réussi à créer la prise de testostérone sous forme de pilule, il prît contact avec le docteur George Foss, qui avait expérimenté un traitement hormonal à base de testostérone pour soulager les femmes souffrant de saignements menstruels trop important, avant de s’apercevoir de signes de masculinisation chez ses patientes, telle qu’une voix plus grave et le développement de la pilosité.

Si Foss se montra initialement réticent à la demande de Dillon de bénéficier du même traitement, il fût néanmoins suffisamment intrigué pour le lui prescrire, après avoir exigé néanmoins qu’il consulte d’abord un psychiatre certifiant qu’il était sain de corps et d’esprits, en plus d’être conscient des conséquences de sa décision.

Diplômé suite à une formation scientifique, Dillon bénéficia d’une éducation suffisante pour bénéficier d’une certaine autonomie concernant son changement de sexe, au point de tenir un journal détaillé de sa transition hormonale, qu’il publia en 1946 sous le titre Self : A study in Ethics and Endocrinology.

Malgré les connotations négatives du terme, Dillon continua de s’identifier comme “inverti” (n’ayant vraisemblablement pas entendu parler du nouveau terme transsexuel développé par Hirschfeld et Benjamin. Pour protéger son identité, il déménagea à Bristol où il décrocha un boulot de mécanicien, tout en se faisant “passer” pour un homme et en utilisant des pronoms masculins. En 1942, il réussit à convaincre un chirurgien de pratiquer une double mastectomie, et en 1944 parvint à obtenir la modification de son acte de naissance pour qu’il soit conforme à son identification en tant qu’homme.

Au vu des paniques morales actuelles sur “la pente glissante” que représenterait une facilitation des transitions pour les personnes transgenre, il est assez frappant de constater qu’il était plus aisé aux personnes transgenre d’accéder aux traitement médicales comme à la reconnaissance légale dans le contexte de la seconde guerre mondiale. L’idée martelée par les médias que les transitions médicales ont toujours nécessité et nécessiteront toujours un contrôle stricte, elle repose sur l’ignorance comme la dissimulation délibérée de l’histoire des personnes transgenres, que ce soit sur le plan médical ou le plan légal.

Courant 1945, Dillon émigra à Dublin pour suivre une formation de docteur au Trinity college, bénéficiant parallèlement de plusieurs opérations de reconfigurations chirurgicale de ses parties génitales. Opération menées par l’un des pionnier d’un nouveau domaine en essor, celui de la chirurgie plastique, Sir Harold Gillies, qui au cours de la guerre, avait mené de nombreuses opérations de reconstructions génitales de soldats blessés au combat.

L’année suivante, la publication de l’autobiographie de Dillon attira l’attention de Roberta Cowell, qui deviendra la première femme “transsexuelle” britannique, en plus d’être la première à bénéficier d’une opération de réassignation chirurgicale “male to female”.

Une certaine amitié se développa entre les deux, et il est fort possible que Dillon ait éprouvé des sentiments romantiques à son égard, même si elle refusa ses avances. C’est d’ailleurs Dillon qui exécutera la première opération chirurgicale nécessaire à la transition de Cowell, (une orchidectomie, à savoir l’ablation des testicules), alors même qu’il n’avait pas encore obtenu son diplôme de médecine et que l’opération, étant illégale, fût menée en secret.

Après le déroulement de l’orchidectomie, c’est Harold Gillies qui prit le relais pour compléter la réassignation chirurgicale de Cowell, par la construction d’un vagin au cours de l’année 1951.

Malgré les avancées majeures que constituèrent les transitions de Dillon comme de Cowell, il fallut attendre les années 60 pour que la transsexualité devienne un diagnostic reconnu au sein de l’establishment médical britannique. Pour se voir autoriser le recours à une transition chirurgicale, Cowell avait d’ailleurs dû tricher, en obtenant un faux diagnostic établissant son intersexuation.

De fait, au cours des années 60 comme des années 70, bon nombre de personnes transgenre continuèrent d’exploiter la connexion discutable et ambiguë établie par le corps médical entre la dysphorie de genre et les traits physiques correspondant à l’intersexuation pour convaincre certains médecins de les opérer, avec un succès limité.

En 1966, une étude publiée dans le British medical journal établit que seul 9% des psychiatres, 6% des médecins généralistes et 3% des chirurgiens serait disposé à prêter une assistance active aux personnes transgenre pour une transition médicale. Ce qui signifiait qu’en pratique les personnes transgenres étaient totalement dépendantes des caprices et du bon vouloir d’une poignée de médecins en position de force.

Le plus influent d’entre eux fût John Randell, praticien au sein de la première clinique spécialisée dans les troubles de l’identité de genre, qui fût ouverte au Charing cross hospital à Londres. De fait, la majorité des citoyens britanniques ayant bénéficié d’une transition médicale entre 1960 et 1980 ont été en contact, de près ou de loin, avec Randell, il est mentionné dans la plupart des autobiographies rédigées par des personnes transgenres bénéficiant d’une certaine notoriété (comme par exemple l’écrivain Jan Morris ou Caroline Cossey, Bond girl et modèle pour Playboy), et il n’a guère laissé de souvenir nostalgique chez celles et ceux qui l’ont croisé.

Si on se fie à la majorité des témoignages, Randell était un obsédé du contrôle, qui n’autorisa que 15% des patients qui le consultèrent à bénéficier de traitement hormonaux ou chirurgicaux. Qui plus est, ses critères déterminant l’accès au sésame de la transition étaient profondément enracinés dans ses préjugés à la forte coloration patriarcale.

Il refusait par exemple l’accès à la transition aux personnes qu’il jugeait trop grande pour une femme, ou qui ne considéraient pas un changement d’orientation professionnelle vers une carrière plus féminine suite à leur transition, de manière à rendre plus “crédible” leur rôle de femme.

En 1969, il écrivait ceci à propos des femmes transgenres “Mon opinion demeure que si elles souhaitent devenir des femmes, alors elles doivent faire preuve de féminité. La conformité…est certainement l’objectif que nous devons viser.”

Sa perspective sur la nature du genre était également on ne peut plus claire : “Je n’adhère pas à l’opinion selon laquelle un individu phénotypiquement mâle pourrait avoir une psyché féminine. Ceux qui professent avoir de telles orientations mentales sont, de fait, des mâles sur le plan anatomique, hantés par des croyances obsessionnelles qu’ils seraient en réalité des femmes. En conséquence, on devrait les percevoir comme anormaux sur le plan psychiatrique.”

Même dans les cas de figure où il accordait finalement le droit à la transition à ses patientes, c’était pour se montrer on ne peut plus brutal et cruel à leur égard. “Ca ne fera pas de vous une femme, vous savez. Vous resterez toujours un homme.” aurait-il répondu à une femme transgenre venu le remercier suite à son opération de réassignation chirurgicale.

Cela vaut la peine d’y réfléchir, le plus influent des pionniers en matière de transitions médicale en Grande Bretagne, au cours du XXème siècle, était un psychiatre et un homme cisgenre, qui n’accordaient pas le moindre crédit à la réalité des identités exprimées par les personnes transgenres, et qui ne considéraient pas non plus les normes de genre comme des constructions sociales susceptibles d’être assouplies, contestées ou abolies.

Il était persuadé que les personnes transgenres se faisaient des illusions sur leur propres identités comme sur la réalité de leur situation, tout en exigeant simultanément de leur part qu’elles deviennent les plus compétentes possibles pour endosser les rôles genrés conformes aux stéréotypes sociaux du sexe auquel elles s’identifiaient. Ce médecin n’a jamais imaginé un seul instant qu’elles pourraient être libre de déterminer leur propre expression de genre comme leur propre interprétation de leur genre.

(Concernant les abus de pouvoir des médecins vis à vis des personnes transgenres, tout comme leur tendance à endosser le rôle de police du genre, on pourra compléter en consultant l’analyse de la situation similaire que Viviane K Namaste a dénoncé dans son ouvrage consacré à l’effacement des personnes transgenres au sein de la société canadienne)

Et la perspective de Randell continue d’exercer son influence à l’heure actuelle, on peut en trouver assez facilement des réitérations dans les discussions publiques autour des personnes transgenres.

De nos jours, on peut tous croiser des gens persuadés d’être des femmes, arborant des prénoms féminins comme des vêtements féminins en plus de se maquiller outrageusement, pour se mettre en scène dans la plus grotesque des parodies, même s’il est malpolies de le leur dire à voix haute.” écrivit Germaine Geer, auteure féministe, courant 2009.

Ceux qui “transitionnent” deviennent de véritable stéréotype au niveau de leur apparence, une tenue et une coiffure d’allumeuse pour les mecs, des barbes, des muscles et des tatouages pour les filles” écrivit Julie Bendel, chroniqueuse au Gardian, invitant ses lecteurs à “imaginer un monde peuplé uniquement de transsexuels, ce serait digne de l’univers mis en scène par Grease

Aucune de ces “analyses” n’est conforme à la réalité effective de la chose, ayant été avant tout rédigées pour amuser des lecteurs cisgenre en leur dépeignant une vision conforme à leurs préjugés. Il est néanmoins important de noter que ce portrait des personnes transgenres comme des “parodies vivantes” renforçant les stéréotypes de genre, il est cruellement déplacé quand on pense à la manière dont les médecins les ont forcé à se conformer au maximum aux stéréotype de genre au cours des 50 dernières années pour qu’au final, des observateurs cisgenre les tournent en dérisions comme caricature vivante de la féminité.

Si cela sonne comme des injonctions contradictoires de la part de la société (“Damned if you do, Damned if you don’t” comme disent justement les britanniques), c’est parce que c’est bel et bien ce dont il s’agit ici…

(Pour un approfondissement du sujet, on renverra à cet article)

A présent que nous avons une perspective plus complète sur l’histoire des transitions médicales en Occident, et en Grande Bretagne en particulier, on peut aisément comprendre pourquoi le système actuelle continue en grande partie de perpétuer ses égarements passés…

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Marie la rêveuse éveillée
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Written by Marie la rêveuse éveillée

Une personne qui s'égare souvent parce qu'elle passe son temps à se chercher...

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