Quel bilan pour la troisième édition des French Days ?

Lucile Ritchie
5 min readJun 6, 2019

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Les French Days, créés par 6 e-commerçants français (Boulanger, Cdiscount, Fnac-Darty, la Redoute, Rue du Commerce et Showroom Privé) en avril 2018 dans le but de dynamiser le marché français et concurrencer le géant américain Amazon, sont revenus pour une troisième édition du 26 avril au 1er mai. Retour par Foxintelligence sur ce « Black Friday à la française ».

Un bilan mitigé : la croissance des ventes reste limitée, malgré une concurrence réussie face à Amazon

Le bilan de cette troisième version des French Days est une nouvelle fois mitigé : les ventes des e-commerçants participants analysés pour cette étude¹ ont augmenté de 20% pendant ces jours de remise, soit le même indice de croissance que l’édition précédente d’automne 2018. Résultats décevants par rapport à la première édition du printemps 2018 (pendant laquelle les ventes avaient crû de 40%) et au Black Friday de novembre 2018, journée pendant laquelle les e-commerçants ont multiplié leurs ventes par près de cinq².

Ces résultats mitigés s’expliquent par le faible taux d’articles en promotion, en décroissance par rapport aux premières éditions des French Days. Ce taux était de seulement 22% lors de la dernière édition, contre 24% lors de la première édition et reste bien inférieur au taux de 36% appliqué lors du Black Friday de novembre 2018.

Alors que le géant du e-commerce a de nouveau contré cette initiative française en y participant (via la mise en place de réductions de 10€ dès 50€ d’achat), il a perdu cette fois-ci 9 points de part de marché face aux autres acteurs, soit 3 points de plus que lors de la dernière édition d’automne 2018.

Les catégories de produits les plus vendues restent identiques

Les catégories d’articles les plus vendus, soit les articles de high-tech, d’informatique et de cuisine/maison sont les mêmes depuis la première édition des French Days et correspondent aux catégories le plus vendues en dehors de ces périodes de remise.

La catégorie des jeux vidéo est celle qui a le plus bénéficié de cette dernière édition des French Days, avec une augmentation des ventes de 40% par rapport à la période précédant ces journées de remise. Les articles de gros électroménager, n’ont pas su profiter des French Days comme lors des éditions précédentes : après une croissance des ventes de 80% au printemps 2018 et de 60% à l’automne 2018, la croissance était de seulement 30% lors de cette dernière édition.

Les clients des éditions précédentes restent convaincus par le concept des French Days

45% des clients réguliers French Days, c’est-à-dire des clients ayant réalisé au moins un achat lors des deux premières éditions de 2018, ont participé à la dernière édition du printemps 2019. Ces clients ont dépensé lors de cette dernière édition 15% de plus que le reste des consommateurs (115€ vs 99€ sur les 6 jours des French Days du printemps 2019).

Cependant, les clients réguliers French Days ont vu leur moyenne journalière diminuer entre les deux éditions du Printemps 2018 et 2019. Ces clients, qui pour 30% ont également participé au Black Friday, sont moins amateurs des soldes. Sur la période des soldes d’hiver 2019, leur dépense journalière est identique à la période entre les soldes et les French Days 2019 (soit 10€ par jour en 2019, contre 19€ pour les French Days 2019).

Tout comme les éditions précédentes, les French Days continuent d’attirer des gros e-consommateurs : l’ensemble des clients des French Days 2019 ont dépensé en 2018 et 201⁹³ trois fois plus que le reste des clients.

La Fnac, grand vainqueur des French Days du printemps 2019

Après deux éditions réussies pour La Redoute (cf l’analyse Foxintelligence), cette dernière édition a été favorable pour la Fnac, qui figure également parmi les six e-commerçants à l’origine du mouvement. Les French Days du printemps 2018 s’étaient conclus pour la Fnac par une perte de 2% de parts de marché, tandis que cette dernière édition a permis à cet acteur d’accroître ses parts de marché de 2%.

Cette troisième édition des French Days affiche donc de nouveau un bilan mitigé. Malgré une concurrence au géant Amazon réussie, la croissance des ventes reste décevante. Après La Redoute et la Fnac, qui saura le mieux profiter de la prochaine édition des French Days ? Cet événement parviendra-t-il à s’imposer dans le paysage e-commerce français comme une référence face au Black Friday ? Les réponses à l’automne prochain pour la 4ème édition avec Foxintelligence.

Notes

  1. Sauf précisé autrement, l’analyse est réalisée sur le scope de e-commerçants suivants : Amazon, Boulanger, Cdiscount, Darty, Fnac, La Redoute, Priceminister, Rue du commerce, Showroom Privé, Sarenza.
  2. La première édition des French Days (printemps 2018) est comparée à la période du 30 mars 2018 au 19 avril 2018. La seconde édition (automne 2018) est comparée à la période du 31 août au 21 septembre 2018. La troisième édition (printemps 2019) est comparée à la période du 29 mars au 18 avril 2019. Black Friday 2018 est comparé à la période du 26 octobre au 15 novembre 2018.
  3. Sur des données allant de janvier 2018 à avril 2019.
  4. Par rapport à : Amazon, Boulanger, Cdiscount, Priceminister, Rue du commerce, Darty.

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Lucile Ritchie

Data analyst @Foxintelligence | ex VC analyst @Otium | Building @DataForGood