Premier bilan de la remise en service des bornes Autolib pour la recharge

Marc
5 min readDec 31, 2018

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Avant la disparation du service d’auto partage Autolib : la recharge rencontrait déjà un grand succès

Après quelques mois d’extinction (depuis fin juillet), la mairie de Paris a rallumé début décembre 1000 bornes Autolib (réparties sur 200 stations) dédiées à la recharge pour les voitures voiture électriques et hybrides rechargeables (sur le 3244 bornes Autolib) conformément à ses annonces… ou presque.

Voici donc un premier bilan notamment entre certaines promesses affichées par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la réalité, ou bien entre l’ancien service et le nouveau service.

Premier élément : le prix, pas vraiment ce qui avait été annoncé

Anne Hidalgo avait annoncé à plusieurs reprises un service à 10 € par mois pour la recharge sur borne Autolib. Voici par exemple un de ses tweets sur le sujet :

En réalité : la mairie de Paris a mis à disposition un abonnement annuel à 120 € par an. Tous les détails et la possibilité d’y souscrire sont expliquées sur le site de la mairie de Paris.

C’est presque pareil certes mais ce n’est pas ce qui avait été annoncé. Cela oblige à payer les 12 mois de l’année en une fois. N’oublions pas que les abonnés au service de recharge Autolib avaient déjà payé 15 € pour obtenir le badge recharge qui ne sert donc désormais plus à rien (et ils ont aussi sans doute déjà payé 15 € pour le réseau Belib, cela commence à faire beaucoup).

D’autre part, cela ne permet pas une résiliation anticipée du service. D’ailleurs la délibération au conseil de Paris précise même : “non remboursable”.

Par contre, les 10 € par mois permettent de se recharger de façon illimité ! et le stationnement est inclus (le stationnement est de toute façon gratuit au moins 6h pour les voitures basses émissions, et le stationnement résidentiel sans limite de temps).

Pour ceux qui ont une voiture avec une grosse autonomie (au hasard une Telsa), c’est une très bonne nouvelle. 120 €/an et recharge sans limite. Dingue !

Pour les autres, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle : les bornes Autolib vont sans doute se retrouver à nouveau avec des véhicules restant pendant des heures sur les emplacements de recharge (d’autant plus que les bornes Autolib ne proposent que de la recharge lente).

La carte envoyée par la mairie de Paris à la souscription du service à 120 € par an

D’autre part, il n’y a aucun contrôle d’accès par badge sur la borne (la carte d’abonnement est à apposer sur le pare brise). La fraude risque donc d’être encore plus importante qu’avant (les bornes Autolib proposent une sécurité très limitée, il y avait déjà sans doute de la fraude…). On imagine que les prestataires qui sont chargés d’assurer le contrôle du stationnement vont se voir attribuer une nouvelle mission : assurer le contrôle des recharges et le contrôle de l’abonnement effectif avec leur terminal de contrôle.

Bref, le bilan sur le prix est plutôt mitigé à part pour les propriétaires de voitures électriques avec une grosse autonomie : pour eux c’est champagne.

J’ai déjà expliqué lors d’un précédent billet que la recharge illimité à 120 € à l’année c’est rentable uniquement à partir d’environ 175 km parcourus par mois au départ de Paris.

Bénéficiaires du service : une évolution bienvenue mais encore limité

Au départ, quand le service a été annoncé début décembre, la mairie avait fait le choix d’exclure les hybrides rechargeables du service. La situation était assez incroyable car les bornes Autolib sont les seules bornes adaptées à ces véhicules (la tarification des bornes Belib est totalement inadaptée aux hybrides rechargeables). Bonne nouvelle : la mairie a pour une fois sans doute été attentive aux remarques sur les réseaux sociaux et a changé d’avis : les hybrides rechargeables détenues par des particuliers peuvent bénéficier du service.

A noter que le service est ouvert aux non parisiens : il faut qu’ils fassent une demande par courrier.

Par contre les cartes de recharge tiers ne sont pas acceptées : de toute façon il n’y a pas de contrôle d’accès grâce à un badge. Il est donc interdit de se recharger de manière ponctuelle… !

Sur le nombre de bornes rallumées : uniquement 1000 sur les 3244, c’est dommage

Je suis déjà revenu longuement sur ce point lors du précédent billet. Voici la carte des bornes remises en service (1000 bornes sur 200 stations, représentant selon la mairie “80 % des recharges effectuées”) : https://charts.dwalp.org/2290P/
Chargemap a mis à jour sa carte pour prendre en compte cette remise en service.

Source : le Parisien

Dernier point : la communication sur les stations est plutôt bien organisée

Sur les bornes “totem” des stations Autolib, des affiches autocollantes ont été apposées afin d’expliquer l’existence du service de recharge.

Sur les bornes Autolib des autocollants expliquant que le stationnement est réservé à la recharge ont été collés. On espère que les services de freefloating électrique (qui ont le droit de se garer sur les bornes non dédiées à la recharge) et leurs utilisateurs vont respecter ces indications : pour le moment c’est plutôt mitigé. Ces services ne proposent pas à leurs usagers la possibilité de brancher le véhicule.

Un utilisateur de service de freefloating qui ne sait pas lire
Pas de jaloux, la concurrence en freefloating électrique aussi a le même type d’utilisateurs

Conclusion

En résumé : mis à part l’absence de la possibilité de payer mensuellement, l’ouverture uniquement à 1000 bornes sur les 3244 bornes à Paris, et la non ouverture du réseau aux cartes de recharge tiers, les conditions de la réouverture sont plutôt positives.

Voici un tableau reprenant les différents éléments négatifs à la réouverture du service et les éventuels changement de positions de la mairie (le billet sera mis à jour sur d’autres éléments évoluent) :

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