Le Scooter
ou la théorie du risque
Ou pourquoi conduire en scooter revient à créer sa start-up.
Depuis quelques mois, je me déplace en scooter. D’une part, parce que cela faisait longtemps que j’en avais envie. Et d’autre part, pour des raisons logistiques. Au-delà d’un emploi du temps chargé, j’ai des contraintes horaires fortes. Ce fut une amie et collègue qui me poussa à la chose. (edit : même si tout le crédit revient à mon meilleur ami). En dépit des interrogations de mon entourage sur la dangerosité, j’ai décidé de me lancer.
Il faut désormais passer une journée d’apprentissage. Cette journée est obligatoire si vous n’avez pas été assuré depuis au moins 5 ans sur un 2 roues. Cette journée sert à vous entraîner et vous donner des consignes de sécurité.
Depuis quelques mois, je me suis lancé dans l’aventure entrepreneuriale. Les mêmes interrogations sur le danger de cet acte ont fait de nouveau surface. Et le jour où j’ai déposé les statuts, j’ai pensé à ce formateur sur les risques du scooter.
La prise de risque en scooter
La prévention des risques.
Il y a trois types de prévention à connaître pour utiliser un scooter :
- La prévention matérielle. Attacher son scooter avec une chaîne en fer à un point fixe, c’est éviter 95% des problèmes. De jour comme de nuit.
- La prévention sécuritaire. Soyez vigilant à tout instant. Ne traversez pas un carrefour sans ralentir un peu avant. Même si vous êtes dans votre droit.
- La prévention corporelle. Il existe plusieurs équipements. Les gants. Le blouson. Le casque. En fonction de votre utilisation, il est conseillé d’être plus ou moins équipé.
La réalité statistique des risques.
Avant de procéder à l’achat, en bon cartésien, j’ai procédé à quelques recherches. Je n’allais conduire que dans Paris, emprunter de manière occasionnelle les axes rapides. Avec cette utilisation, il est aussi dangereux d’être piéton ou en vélo. On pourrait me rétorquer que c’est la proportion d’accident par km parcouru qui compte. Mais les chiffres sont là (voir bulletins mensuels de la DREIA).Dans Paris, il y a plus de piétons tués que de conducteurs de scooter.
La réalité vécue de l’utilisation d’un scooter dans Paris
Voici mon constat de mon utilisation de scooter dans Paris :
- Je ne vais jamais très vite. Je dépasse rarement les 40 km/h dans Paris. La circulation et les feux étant les principaux freins à la vitesse.
- Je n’ai jamais eu de frayeur. Je respecte les règles de sécurité. J’ai parcouru plus de 6 000 km et je roule une heure par jour.
Se lancer dans l’aventure Start-up : Les “vrais” et les “faux” risques
Les risques de se lancer dans la création d’entreprise
Lorsque l’on lance sa start-up, il y a des choses à savoir. La première est que bon nombre de personnes va tenter de vous en dissuader. Pas directement mais par leur inquiétude ou leurs interrogations. Voici le panorama des risques que vous allez entendre :
- Le risque financier. “Tu vas investir toutes tes économies. Si tu te plantes, tu n’as plus rien.”. C’est un vrai point qu’il faut prendre en compte. Ma seule réponse (je pense que c’est la bonne) est : Il faut investir l’argent que l’on peut perdre. C’est comme au poker. Si vous vous asseyez à une table en misant votre argent pour le loyer, vous ne jouerez pas à votre meilleur niveau. Donc, j’ai investi mes économies que je pouvais perdre. Tout en gardant une petite soupape de sécurité.
“Certains se payent des belles montres ou des voitures. Je me suis payé une aventure entrepreneuriale.”
- Le risque matériel. “Comment tu vas faire pour soutenir ton train de vie.”. Le grand avantage des entrepreneurs en France est le chômage. Il faut juste s’assurer que celui-ci vous permette de régler vos factures. Et cela sans avoir à diminuer son train de vie de manière trop drastique.
- Le risque professionnel. “Vous n’allez pas retrouver votre poste d’avant.” Ou bien. “En France, on aime pas les échecs. Donc cela va être corsé pour trouver du boulot si tu plantes.” C’est certainement le plus gros risque. Je vais revenir dessus après.
Les “vrais” risques dont on ne parle jamais
Après quelques mois, même si c’est tôt pour faire un bilan, voici les risques dont on ne parle jamais.
- La solitude. C’est surtout vrai si vous un fondateur unique (comme moi). Il faut trouver la force de pouvoir avancer chaque jour seul. On perd l’échange avec l’autre, l’émulation. Il faut se forcer à sortir. A rencontrer du monde. Cela demande de l’énergie. On perd la motivation que l’on a avec une équipe. C’est encore plus vrai si vous avez a été manager.
- Trop baisser son niveau matériel. Pouvoir payer ses factures tous les mois, c’est bien. Ne rien pouvoir faire en dehors, c’est dur. Surtout si vous avez habitué à mener une vie plaisante.
- Être capable de se (sur)motiver. Ne plus avoir de boss ou de hiérarchie, c’est la fin des consignes et des deadlines. Il faut se forcer à être capable de toujours se motiver. A se donner des deadlines. Des objectifs. Et surtout être capable de remettre en cause son travail, pour se surpasser.
- Apprendre toujours seul. Un bon manager vous aide à progresser. Lorsque vous vous lancez, vous perdez ce point de vue qui vous permet de vous améliorer. Qui vous conseille et qui en même temps vous challenge pour aller plus loin.
- Perdre le statut social. Travailler dans des grands groupes, c’est agréable dans les dîners. Être à la tête d’une start-up inconnue au bataillon, c’est moins glorieux. Et que l’on le veuille ou non, nous vivons dans une ère d’image et d’apparence.
La mesure du risque de la start-up et du scooter
Je vais peut-être énerver certaines personnes. Mais non. Ce n’est pas si dangereux de rouler en scooter dans Paris. Il faut juste respecter certaines mesures de sécurité. C’est la même chose pour la création d’entreprise :
- Si vous roulez sans chaussures ou pantalon renforcés, vous pouvez vous faire mal. Vous pouvez avoir des éraflures. Mais comme on ne montre pas ses jambes tous les jours, c’est un risque acceptable.
- Si vous roulez sans gants appropriés, vous pouvez vous blesser, voire perdre un doigt. C’est beaucoup plus dommageable. Est-ce que le risque est acceptable ? A chacun de répondre. Pour moi, la réponse est claire. C’est non. Même à 35°C, je porte des gants.
- Si vous roulez sans casque intégral, vous pouvez vous être défiguré. Est-ce un risque acceptable ? Clairement non.
C’est la même chose pour la création d’une entreprise. Ne risquez que ce vous êtes prêt à perdre. Et ce que vous pouvez perdre. Chacun à ses propres impératifs de vie. Si votre confort de vie est une condition sine qua none, alors ne créez pas de une start-up. Si vous ne savez pas faire d’auto management, alors vous lancez pas dans un start-up …
Le vrai risque professionnel que l’on prend, c’est de perdre son temps. De ne pas progresser. C’est vrai pour les créateurs de start-ups comme les employés. Chaque jour doit être une nouvelle leçon pour vous. Et c’est vrai aussi pour le personnel. Nous n’avons qu’une vie.
“Tu n’as aucune chance de réussir, alors tente la.”
Le base jumping est le sport plus dangereux du monde. Le taux de mortalité est de 20% (voir source ici). Je ne le tenterai jamais. Car le risque à prendre est trop fort. Et surtout, l’accident est à presque 100% fatal. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Il faut mesurer les risques que l’on prend. C’est ce que j’appelle l’incidence et les conséquences :
- L’incidence : ce qui va impacter directement mon acte
- La conséquence : ce qui va suivre à la suite de mon acte
Se lancer dans une start-up, au fond, c’est prendre peu de risque. Les risques sont au fond plus personnels que matériels. Et celui qui prend des risques matériels trop forts, tant pis pour lui.
Chercher du travail après un échec de start-up, c’est mettre à disposition une expérience. Ce que l’on apprit par soi-même. Comment cette situation nous a permis de grandir. De nous améliorer. De trouver des ressources que l’on n’aurait pas imaginé.
C’est une chose formidable que d’avoir une vision d’entreprise. De la construire et de lui permettre de vous construire et de vous enrichir. Quiconque arrive avec cette richesse sera accueilli à bras ouverts par tous recruteurs.
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